« Notre projet de nouveau CHU de Bordeaux est enfin sur les rails. Il y avait un décalage inacceptable entre la vétusté des bâtiments et l’excellence de la prise en charge, de la qualité des soins et de notre recherche. Toutes les équipes soignantes en souffrent », affirme d’emblée Pierre Hurmic, maire de Bordeaux et président du conseil de surveillance du CHU lors d’une conférence de presse, qui s’est tenue en grande pompe le 13 mai 2025. Cet établissement qui accueille 1,3 million de patients par an est le premier employeur de Nouvelle-Aquitaine (15 000 salariés, dont 1 600 médecins).
1,4 milliard d’euros, dont près de 1,2 milliard de travaux sont mis sur la table pour les quatre hôpitaux et l’Ehpad de Lormont qui composent le CHU. 26 programmes de construction et de réhabilitation sont prévus dans ce chantier pharaonique mené de 2025 à 2037. « Il s’agit d’une opération globale de transformation, de modernisation et de renforcement de l’offre de soins », complète Vincent-Nicolas Delpech, directeur général du CHU de Bordeaux, « sans baisse de capacitaire ». Au contraire, celui-ci augmentera de 80 lits et de 120 places par rapport à aujourd’hui pour atteindre 2 720 lits et 544 places.
Sur le financement, « 342 millions d’euros d’aides viennent de l’État sur les 900 millions d’euros accordés dans le cadre du Ségur de l’investissement » et une partie des fonds de l’Europe, insiste Benoît Elleboode, directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine pour qui ce projet permettra non seulement de repenser l’offre de soins, mais aussi de redonner de l’attractivité au CHU. 242 millions d’euros sont budgétés par autofinancement, 67 millions d’euros par cessions de terrain et 440 millions par emprunt.
Plus de 340 millions d’euros sont prévus pour équipements, informatique et matériel biomédical sur la période dans le plan courant de dépenses. Parmi les opérations majeures complémentaires, à hauteur de 300 millions d’euros, figurent le futur hôpital « femmes mères enfants », qui représente à lui seul près de 200 millions, et la restructuration des urgences adultes.
CHU connecté, lien ville-hôpital renforcé
Ce projet collectif implique toutes les équipes depuis 2018, c’est un vrai levier d’attractivité
Pr Nathalie Salles, présidente de la CME
Les attentes sont très fortes de la part des hospitaliers. « Ce projet collectif implique toutes les équipes depuis 2018 et est un vrai levier d’attractivité », commente la Pr Nathalie Salles, présidente de la CME du CHU. L’objet est de « prendre soin de ceux qui soignent », avec un parcours de soins plus fluide et des conditions de travail « optimisées ».
Autre apport sur lequel insiste la présidente de la CME, le CHU connecté, avec le souhait de « mieux partager l’information en interne, comme en externe », afin de réduire les délais de traitement et libérer du temps médical. Le renforcement du lien ville-hôpital constitue un axe majeur de cette stratégie, avec la mise en
place de dispositifs de coordination avec la médecine de ville via la téléconsultation, la téléexpertise et le télésuivi. Outre la prise de rendez-vous facilités grâce au déploiement à titre expérimental de services Doctolib qui vient compléter le dispositif déjà accessible via le site internet du CHU, un système de préadmission en ligne sera progressivement mis en œuvre pour permettre au patient l’envoi anticipé de ses documents administratifs.
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