Les branches « santé » des principaux syndicats de la fonction publique appellent au boycott des élections des conseils départementaux de l’Ordre infirmier, qui se tiennent jeudi 3 avril sur tout le territoire.
CFDT, CFTC, CGT, FO, SNICS-FSU, SUD et UNSA préconisent l’abstention « pour contester la légitimité de cette officine » que serait l’Ordre infirmier, lit-on sur le tract envoyé aux 600 000 infirmiers, dont 85 % salariés de la fonction publique hospitalière.
Pour les sept professions de santé chapeautées par une institution ordinale (sages-femmes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et médecins), la loi impose une inscription au tableau de l’Ordre préalable à l’exercice professionnel (sauf pour les services de santé des armées).
Pas question de payer pour travailler
Opposée à ce principe d’obligation, l’intersyndicale souhaite que les pouvoirs publics abrogent les instances ordinales, et ce pour plusieurs raisons. La première est philosophique : « pas question de payer pour travailler ! », jette Hervé Rochais, secrétaire fédéral santé de Force ouvrière. L’adhésion annuelle à l’Ordre infirmier est de 45 euros (payé aujourd’hui par 145 000 professionnels), celle à l’Ordre des médecins atteint 305 euros.
La concentration des ordres professionnels sur l’aspect disciplinaire plutôt que sur la reconnaissance de la pénibilité et la défense de la profession agace également les syndicats.
L’intersyndicale admet qu’abroger les ordres ne sera pas chose aisée. Elle dénonce à ce titre le « lobbying massif » de certains parlementaires médecins et de l’ordre auquel ils appartiennent.
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