Le gouvernement a bel et bien décidé d’abroger le jour de carence, a confirmé la ministre de la Fonction publique. Dans un courrier de réponse à Frédéric Valletoux, président de la FHF, Marylise Lebranchu explique que la mesure introduite par la droite pénalise les fonctionnaires des catégories les plus modestes, « dans une situation défavorable par rapport à la très grande majorité des salariés [du privé] couverts par leur employeur ou par un régime de protection sociale complémentaire obligatoire ».
La ministre annonce deux contreparties : le renforcement des contrôles contre les arrêts abusifs, et l’obligation de transmettre sous 48 heures l’arrêt de travail, sous peine de retenue sur salaire.
FO Santé demande l’abrogation immédiate
Sur Europe 1 ce jeudi matin, Frédéric Valletoux a qualifié la décision d’« incompréhensible ». Le président de la FHF avait écrit à la ministre de la Fonction publique pour lui demander de renoncer à la suppression du jour de carence.
L’ancien président de l’Assemblée nationale, aujourd’hui député UMP de Haute-Savoie, monte également au créneau. « Cette décision, qui représentera un coût supplémentaire d’au moins 250 millions d’euros par an, constitue une véritable rechute pour la gauche qui va entrainer la France vers de nouveaux dérapages de nos finances publiques », fustige Bernard Accoyer.
La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) considère que le gouvernement envoie un « signal très négatif » au moment où il engage une nouvelle réforme du système de santé. « D’un côté, il pratique une politique punitive, imposant toujours plus d’économies à des soins de ville pourtant vertueux en terme de dépenses, et de l’autre, il délivre une prime aux déficits des hôpitaux », estime le syndicat.
De son côté, la fédération FO santé demande à ce que la mesure entre en vigueur immédiatement, et même de façon rétroactive. « Cette retenue de salaire, dès le premier jour de maladie, constituait une remise en cause des garanties statutaires », note l’organisation syndicale, pour qui cette annonce, bien qu’attendue, « ne fait pas le compte ».
« Avec le gel pour la 3e année consécutive de la valeur du point d’indice, le tassement des grilles indiciaires, l’attractivité de la fonction publique hospitalière s’érode tous les jours un peu plus », affirme FO Santé.
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