C’EST UNE INDISCRÉTION en provenance du ministère de la Santé, juste avant le changement d’équipe, qui a semé l’inquiétude au CHU de Caen. La CGT santé s’alarme d’un projet qui l’inquiète à double titre. « La tutelle veut diminuer la surface du CHU et le nombre de lits, expose Bruno Lechaftois, coordinateur régional pour l’organisation syndicale. Inévitablement, on va devoir réduire le nombre de personnel. Nous redoutons également un transfert de l’offre vers Korian : nous nous opposerons à toute redistribution des activités dites rentables du CHU vers le privé lucratif ».
Le CHU de Caen, complètement amianté, doit être intégralement reconstruit (à l’exception de son pôle mère-enfant, bâti récemment). Le désamiantage et la reconstruction de la tour actuelle coûtent 100 millions d’euros. L’opération, en intégrant les frais de reconstruction, s’élève à 470 millions d’euros. Il est prévu que les travaux s’étalent de 2016 à 2019, avec un déménagement et une mise en service en 2020. Le CHU espère lever une partie des fonds nécessaires à sa reconstruction via le plan Hôpital 2012.
La CGT santé dénonce le manque de concertation. « L’Agence régionale de santé nous tient à l’écart des discussions, son directeur général ne communique absolument pas avec le personnel », déplore Bruno Lechaftois. La CGT précise que la réduction du nombre de lits entraînera une baisse mécanique des recettes du CHU, déjà déficitaire, si les règles de la tarification à l’activité n’évoluent pas. La direction générale de l’établissement ne souhaite pas, pour l’heure, commenter la situation.
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