À la recherche de nouvelles recettes, les hôpitaux publics se tournent vers l’international, en témoignent deux décisions estivales prises par l’Assistance publique-Hopitaux de Paris (AP-HP) et de Marseille (AP-HM).
Les 37 hôpitaux parisiens viennent de signer un accord avec Globemed, société chargée de faire l’intermédiaire entre les patients du Moyen-Orient (et leurs assureurs) et les établissements prêts à les accueillir (en interventions ou soins programmés) moyennant finances, a révélé début août « le Journal du Dimanche ». L’AP-HP reçoit chaque année 7 500 patients étrangers, dont près d’un tiers provenant du Maghreb et du Proche-Orient, attirés par l’excellence française. C’est cette patientèle que vise ce contrat. En parallèle, l’AP-HP s’est aussi rapprochée de la Chine, via une convention de partenariat avec 20 centres hospitalo-universitaires (CHU), L’objectif : développer la coopération entre administratifs, médicaux et chercheurs des deux pays.
Du côté de Marseille, les quatre hôpitaux de l’AP-HM (et deux cliniques privées d’Aix-en-Provence) ont signé mi-juillet un partenariat avec la chambre de commerce et d’industrie de la ville afin de développer l’attractivité de la région, notamment via son offre de soins en chirurgie. Baptisé « Pôle santé Méditerranée », ce projet souhaite assurer un accueil optimal aux patients étrangers, que ce soit dans leur prise en charge médicale, hôtelière ou dans tout autre service. But de la manœuvre : accroître de 1 % le nombre d’hospitalisations annuelles de l’AP-HM, déjà au nombre de 125 000.
Les syndicats dénoncent « une dérive cupide »
Face à cette ouverture à l’aspect essentiellement lucratif, craintes et critiques n’ont pas tardé. À Paris, la décision de l’AP-HP « ne manque pas de culot », a fait savoir le Collectif interassociatif sur la santé (CISS, usagers). « Il est soutenu que jamais cette clientèle [étrangère] ne viendra prendre la place de ceux qui résident en France. Et on va contrôler ça comment ? », s’interroge encore le CISS.
Le syndicat CGT santé a pour sa part exigé l’annulation de l’accord passé avec Globemed.
Même son de cloche syndical à Marseille, où FO a taxé le « Pôle santé Méditerranée » de « dérive cupide » et d’atteinte au principe d’égalité dans le service public.
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