LES REPRÉSENTANTS des directeurs de l’hôpital public protestent très officiellement tous ensemble contre une instruction ministérielle jugée « blessante ». Leur front inédit rassemble trois syndicats de cadres hospitaliers (SNCH, CH-FO et SYNCASS-CFDT), les deux conférences des directeurs de CHU et de CH, et la Fédération hospitalière de France (FHF).
Adressée par Bercy aux comptables publics la note incriminée invite ces derniers, accusent les protestataires outrés, à « dénoncer » auprès des agences régionales de santé (ARS) les fautes ou erreurs de gestion des directeurs. Les six organisations signataires « regrettent cette procédure spécifique qui ne peut être vécue, expliquent-ils, que comme une marque de discrédit à l’encontre des directeurs des établissements publics de santé. » En clair, les directeurs d’hôpital ne veulent pas que les comptables publics se transforment vis-à-vis d’eux en œil de Moscou, non seulement pour le compte du ministère des Finances mais également pour celui des patrons d’ARS.
Cette mesure revient à désigner les directeurs « comme responsables des difficultés financières rencontrées par la plupart des hôpitaux publics », ajoutent-ils, évoquant une « suspicion de principe » et la mise en œuvre à l’hôpital « d’une une gestion toujours plus bureaucratique et centralisatrice ».
Sur un ton rare pour leur cercle, les directeurs refusent qu’on leur impose un nouveau niveau de contrôle.
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