L’AP-HP emploie 100 000 personnes, mais, depuis trois jours, il n’est plus question que de lui. Le Dr Gérald Kierzek, urgentiste à l’Hôtel-Dieu, a reçu une cascade de soutiens depuis son éviction à la tête du SMUR. Faut-il parler d’affaire Kierzek ? La situation prend assurément un tour politique, pour que la direction générale de l’AP-HP se soit fendue d’un communiqué sur le sujet. Ce texte engage également le président de la CME, le Pr Loïc Capron, et qui renvoie la sanction prononcée contre le Dr Kierzek à un échelon... local. « L’affectation d’un médecin incombe au chef de service », rappelle ainsi le siège de l’AP-HP.
À l’unisson, Mireille Faugère, la patronne de l’AP-HP, et le Pr Capron, chef de file de la communauté médicale, soulignent que la sanction « relève pleinement du chef de service ». Le sous-entendu est clair : surtout, ne pas y voir de lien avec les critiques répétées du Dr Kierzek à l’encontre de la fermeture des urgences et du projet de nouvel Hôtel-Dieu porté par le siège du CHU. Le chef de service en question s’exprime de son côté pour souligner le caractère temporaire de sa décision. Une décision qu’il qualifie de « purement organisationnelle ».
Devoir d’alerte
Trop tard, la machine s’est emballée, et les communiqués syndicaux pleuvent depuis trois jours, qui dénoncent une tentative de muselage et d’intimidation au sein de l’AP-HP. Le Mouvement de défense de l’hôpital public monte à son tour au créneau, et rappelle qu’il est du devoir d’un médecin hospitalier « d’alerter les autorités et d’informer l’opinion publique s’il estime que des décisions font courir des risques à des patients ». Une réaction notamment signée par le Dr Anne Gervais, membre de la Commission médicale d’établissement de l’AP-HP. Preuve que la CME elle-même ne campe pas une position unanime.
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