Les hôpitaux de Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne, sont en ébullition. Le chef du service des soins de suite et de réadaptation (SSR) gériatrique a été mis en examen le 26 mars. Le directeur de l’établissement, Denis Fréchou, avait porté plainte contre lui pour diffamation publique.
Le différend qui oppose les deux hommes remonte au 9 septembre. Ce dimanche-là, un interne commande un bilan sanguin en urgence pour une dame âgée, fébrile, confuse, dont l’état s’aggrave. Le laboratoire des hôpitaux Saint-Maurice est fermé le dimanche après-midi, il faut acheminer le prélèvement au centre hospitalier intercommunal de Créteil. Problème : l’unique ambulancier de garde est parti chercher le directeur Denis Fréchou à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. L’échantillon sanguin arrivera à bon port, mais avec deux bonnes heures de retard. Un retard que le Dr Péquignot qualifie de « dangereux ».
Jusqu’à 15 000 euros d’amende
Le chef du service SSR s’est fendu d’un mail à ses confrères le surledemain, dans lequel il dénonce « une utilisation par le directeur des moyens des patients pour son confort au détriment de la sécurité ». En décembre, le directeur a déposé plainte contre le Dr Péquignot pour diffamation publique contre un agent de l’État. D’où la mise en examen, ces jours-ci, par le TGI de Créteil. Le médecin encourt jusqu’à 15 000 euros d’amende.
Un comité de soutien a été mis sur pied, qui réunit des médecins, des soignants, des syndicats des hôpitaux Saint-Maurice (SUD, CGT) et des intersyndicats de médecins hospitaliers (SNPHAR-E, Avenir hospitalier). Ce comité « s’insurge contre l’attaque en justice d’un médecin qui n’a fait que dénoncer la mise en danger d’une de ses patientes », et lance une pétition intitulée « Tous responsables! Alors tous mis en examen! ».
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