C'est un nom qu'on avait un peu oublié à la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP). Jean-Loup Durousset, qui fut président du lobby des cliniques de 2007 à 2014, a décidé de défier le président sortant Lamine Gharbi à l'occasion des prochaines élections à la tête de cette fédération, le 12 décembre.
Sauf que rien ne se passe jamais comme prévu… Pour faire acte de candidature à la présidence de la FHP, trois conditions doivent être remplies, explique Christine Schibler, déléguée générale : être adhérent de la FHP ; avoir déposé sa candidature avant le 31 octobre ; et être à jour de ses cotisations 2022 à la FHP au moment du dépot de la candidature.
Or, selon la direction de la FHP, Jean-Loup Durousset remplit seulement deux conditions sur trois. Dans sa déclaration de candidature, il se présente en tant que dirigeant de l'hôpital privé Natecia à Lyon, établissement qui ne serait pas à jour de ses cotisations (la clinique serait débitrice de 10 000 euros). Ironie de l'histoire, explique au Quotidien un haut cadre de la fédération, si Jean-Loup Durousset s'était présenté sous la bannière d'un autre établissement qu'il dirige à jour de ses cotisations, sa candidature aurait été recevable…
« Adhérent de base »
Dans le détail, la demande du Lyonnais a déjà été examinée par le bureau des élections qui, selon nos informations, l'a jugée irrecevable. Jean-Loup Durousset a déposé un recours, examiné mercredi 15 novembre par le comité exécutif, qui a lui aussi dit non à l'unanimité.
Interrogé par Le Quotidien, Jean-Loup Durousset confirme être candidat à la présidence de la FHP, même si « la fédération a le droit de penser le contraire ». Pourquoi ce choix ? « Parce qu'au sein de la FHP, le seul moment où un adhérent de base comme moi peut provoquer un débat, c'est au moment de l'élection à la présidence ! ». « C'est le seul moment où l'on peut remettre une profession de foi, où l'on peut défendre ses idées », ajoute-t-il. Établi « loin de toute influence », son programme est « motivé par l’urgence d’agir face un système de santé français en déséquilibre et par la nécessaire réforme des mentalités et de la gouvernance à initier au sein de la FHP ».
Candidat du terrain
Patron des six cliniques du groupe Noalys réparties sur quatre départements (Rhône, Isère, Gard, Doubs), Jean-Loup Durousset se présente comme le « candidat du terrain » et de la proximité, celui proche des praticiens libéraux qui exercent en clinique. Il entend par exemple créer une université privée pour former les médecins et milite pour revaloriser leurs revenus.
Il est aujourd'hui le seul opposant (sur le papier du moins) à Lamine Gharbi, qui brigue un quatrième mandat à la tête de la FHP. En 2020, l'Héraultais, seul candidat, avait recueilli 99 % des suffrages exprimés pour un taux de participation de 87 %. Lamine Gharbi préside le groupe régional privé Cap Santé, qui regroupe 18 établissements dans l’Aude, l’Hérault et le Gard.
Jean-Loup Durousset s'est également présenté au conseil d'administration de la puissante branche médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) de la FHP. S'il est à jour de ses cotisations le 5 décembre, date de cette élection, alors sa candidature sera validée. Un lot de consolation en perspective ?
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