À peine 24 heures après l’annonce de la transformation du Val-de-Grâce en pôle de recherche par le ministre de la Défense, le service de santé des armées (SSA) a signé un accord avec l’AP-HP et l’ARS d’Ile-de-France.
« L’objectif est d’assurer un niveau d’activités chirurgicales et médicales suffisant pour le maintien des compétences des praticiens du service de santé des armées », précise le ministère de la Défense dans un communiqué. La loi de programmation militaire prévoit la suppression d’environ 2 000 postes du SSA sur la période 2014-2019. Des passerelles seront donc créées entre le service de santé des armées et la fonction publique hospitalière.
Le médecin général des armées Jean-Marc Debonne a livré ce matin quelques précisions sur les restructurations à venir. « En touchant d’abord à la composante hospitalière et changeant la destination du Val-de-Grâce, le ministère de la Défense fait la démonstration de sa profonde mutation, explique-t-il. Il s’agit de mettre en place un nouveau modèle hospitalier militaire à horizon 2020 reposant sur des hôpitaux de plate-forme en Ile-de-France et en PACA pour reconfigurer notre service de santé de manière différente. »
Premier pas vers un modèle plus sécuritaire
« L’évolution du Val-de-Grâce s’inscrit dans cette réorganisation qui vise à renforcer et pérenniser sa capacité à répondre aux besoins de nos armées », poursuit le médecin général. Cette mission délicate fait disparaître d’un trait de plume 350 lits en plein centre de Paris et met sur le marché 1 000 équivalent temps plein civils et militaires particulièrement bien formés. Environ un tiers du personnel du Val-de-Grâce devra être reclassé.
Les équipements de radiothérapie dont l’activité n’est plus considérée prioritaire dans l’armée, seront mis à la disposition de l’hôpital Cochin. « C’est à l’AP-HP désormais de se positionner sur cette activité », rebondit le général Debonne qui espère que ce transfert sera rapidement programmé et organisé. Il serait aussi question de partager des blocs opératoires avec l’institut Curie.
« Nous avons peu de temps pour conduire cette transformation et nous en discuterons avec tous les établissements qui eux-mêmes se restructurent, poursuit le médecin général des armées. Nous conduirons naturellement toutes les études pour nous assurer que les projets répondent à de véritables besoins de la population. »
Percy et Bégin pérennisés et consolidés
Le redéploiement des activités hospitalières du Val-de-Grâce vers les hôpitaux de Percy et Bégin doit permettre de renforcer les positions du SSA et la densité de leurs équipes. « Rénovés et plus récents ces deux établissements vont permettre de répondre aux demandes sans investissements supplémentaires », affirme le général Debonne.
Pour l’heure, le Val-de-Grâce va être réorienté vers de nouvelles fonctions en restant un haut lieu de formation, rejoint par la direction de la recherche dont l’institut militaire restera pourtant à Brétigny. Le général Debonne n’exclut pas d’y implanter aussi la direction de l’offre de soin du service de santé des armées.
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