L'entrée principale de l'hôpital Bichat-Claude-Bernard (Assistance publique - Hôpitaux de Paris), situé au nord de Paris, était bloquée mardi par une cinquantaine d'opposants à la réforme du temps de travail, lancée à l'automne dernier par le directeur général Martin Hirsch.
Les manifestants se sont rassemblés en fin de matinée pour constituer une chaîne humaine à l'appel des syndicats CGT, FO, SUD, CFTC et Unsa, avant que certains ne décident de bloquer les deux voies d'accès au CHU. Ils dénoncent la suppression à compter du 1er septembre des équipes fixes du matin et de l'après-midi, au profit d'une équipe de jour – ou grande équipe –, qui permettra aux personnels de travailler le matin pendant 14 jours, l'après-midi les 14 suivants, a expliqué Simon Chiaroni, secrétaire général de la CGT.
Manque d'effectifs
« C'est complètement imbécile, cela va bousculer beaucoup de gens », a indiqué Philippe Le Masson, syndiqué chez FO. « Les horaires de travail ne vont plus correspondre avec ceux des crèches » pour de nombreux parents, déplore-t-il, regrettant également un manque d'effectifs.
« Cela commence à péter dans les services », a assuré Olivier Cammas (CGT). La direction du groupe hospitalier Paris-Nord Val-de-Seine devait recevoir une délégation à 14 heures.
Effective à la suite d'un protocole d'accord signé en octobre dernier avec la CFDT, la refonte de l'application des 35 heures dans les 39 hôpitaux du CHU francilien implique de nouvelles organisations pour les 75 000 personnels (hors médecins) de l'AP-HP, ainsi que des suppressions de RTT et jours de congé. Elle doit également permettre de réaliser plusieurs dizaines de millions d'euros d'économies.
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