Pour conjurer le spectre d’une deuxième vague, l’hypothèse qui hante la communauté médicale, le gouvernement italien a décidé de renforcer les mesures anti-Covid à l’aide d’un décret qui sera publié le 14 juillet. Selon le ministre de la santé, Roberto Speranza, la courbe épidémiologique ne permet pas en l’état actuel, de relâcher la surveillance. D’où la décision de proroger l’état d’urgence sanitaire jusqu’à la fin du mois d’octobre, peut-être même jusqu’au 31 décembre prochain. Cette mesure permettra au gouvernement d’intervenir ponctuellement en réinstaurant par exemple le confinement même au niveau local en cas de nouveaux foyers.
Avec la réouverture des frontières, un regain des cas de SARS-CoV-2 a été constaté notamment avec l’arrivée de ressortissants de pays comme le Bangladesh. Le nouveau décret interdit aux ressortissants de 13 pays particulièrement touchés par l’épidémie, d’entrer en Italie, (Arménie, Bahreïn, Bangladesh, Koweït, Oman, Bosnie Herzégovine, Macédoine du Nord, Moldavie, Brésil, Chili, Panama, Pérou et République dominicaine). Cette interdiction touche également les ressortissants de ces pays qui utilisent des vols triangulaires. Les Italiens résidents dans les pays inscrits sur la liste noire pourront rentrer mais ils devront observer une période d’isolement de quatorze jours. Les Américains sont également concernés par le dispositif du confinement préventif.
Port du masque obligatoire dans les lieux fermés
Autre mesure importante : le port du masque reste obligatoire dans les lieux fermés au moins jusqu’au 31 juillet prochain et aussi la distanciation physique. Cette partie du dispositif concerne les transports en commun, les salles de sport, les cinémas, les musées, les théâtres et les centres de santé. Dans les restaurants et les magasins de la grande et petite distribution, le personnel ne devra jamais retirer le masque. Les confections de gel antibactérien devront être placées à l’entrée de tous lieux publics. En revanche, le port des gants considérés comme un vecteur de propagation du virus, est interdit. Les exploitants des bars et restaurants devront prendre les coordonnées de leurs clients et les conserver pendant deux semaines pour permettre aux autorités sanitaires de tracer les contacts en cas de contamination.
Des vacances sous le sceau de la distanciation physique
Pour éviter les rassemblements en cette période de vacances, le gouvernement a prorogé la fermeture des discothèques jusqu’à la fin du mois. Les foires et les festivals régionaux devraient aussi être interdits jusqu’à la fin de l’été. Ces mesures sont liées à l’évolution de la courbe épidémiologique et pourraient donc être reconduites en cas de rebond de la contamination.
Les contrôles seront également renforcés jusqu’à la fin de l’été dans les établissements balnéaires et dans les restaurants situés dans les localités touristiques mais aussi dans les grandes villes. En cas de violation de la distanciation physique, les exploitants risquent le retrait provisoire de leur licence commerciale et une amende dont le montant varie de 400 à 3 000 €. Cette mesure punitive concerne aussi la clientèle.