De nombreuses études
Avec 175 millions de diabétiques en 2000 et 353 millions attendus pour 2020, le diabète de type 2 représente la prochaine épidémie mondiale. Pourtant, quelques règles simples permettraient de prévenir cette épidémie : manger sainement et faire de l'exercice. En effet, les démonstrations de l'effet préventif de l'activité physique chez les sujets à risques métaboliques sont nombreuses dans la littérature (étude Da Qing, étude FDPS, étude DPP…). Dans ces différentes études, l'incidence du diabète chez les sujets à risque métabolique élevé (intolérance au glucose) diminue d'environ 50 % grâce à l'action combinée de l'alimentation et de l'exercice physique. Si toutes ces études ont montré le bénéfice de l'association diététique plus exercice physique, on a mis en évidence l'effet positif de l'exercice physique indépendamment de la diététique et de l'indice de masse corporelle (IMC ou BMI pour Body Mass Index). Dans l'étude de Laaksonen et coll. (« Diabetes » 2005), l'effet indépendant de l'exercice physique a été mis en évidence : marcher au moins deux heures et demie par semaine diminue l'incidence du diabète chez les sujets à risque métabolique élevé (intolérance au glucose) de 65 %. Le rôle de la dépense énergétique totale est particulièrement important.
Une place entière
L'exercice physique tient donc une place entière dans la prévention du diabète, mais également dans sa prise en charge, permettant d'équilibrer la glycémie et, de ce fait, de réduire le risque de décès lié au diabète, de réduire le risque d'infarctus du myocarde et de réduire le risque de complications microvasculaires.
Des recommandations
Quelques recommandations commencent à apparaître concernant le type d'activité physique qu'il est bon de pratiquer. L'American Diabetes Association recommande 30 minutes de marche au moins cinq fois par semaine. Quant à l'ALFEDIAM, elle recommande de pratiquer des exercices d'endurance, en postprandial, si possible de durée assez longue ; l'intensité de l'exercice ne semble pas apporter de bénéfice. Les exercices contre-résistance se révèlent particulièrement intéressants.
En pratique, les patients doivent être ciblés dès le stade précoce en recherchant les facteurs de risque associés. La première étape évaluera le niveau d'activité physique antérieur. L'attitude sera différente selon les habitudes sportives antérieures de chacun. Les conseils se fonderont aussi sur le niveau d'inactivité quotidienne et les limitations à l'activité physique après un interrogatoire et un examen clinique rigoureux (bilan cardio-vasculaire, métabolique, ostéo-articulaire...).
Individualisé, varié, progressif
L'environnement et les goûts de chacun seront aussi pris en compte : activités habituelles (professionnelles, familiales, vie associative...), distance domicile-lieu de travail (temps), lieux possibles d'activité. Sans oublier l'importance de convaincre des bénéfices de l'exercice physique et d'éviter le cercle vicieux du déconditionnement. Enfin, une ordonnance devra être réalisée en restant modeste, l'objectif étant d'éviter la sédentarité. L'exercice physique conseillé doit être individualisé, varié, progressif. Tous les moyens pour inciter à faire cesser (ou à éviter) la sédentarité sont bons ; des outils comme un carnet de suivi, un podomètre peuvent se montrer utiles. Enfin, l'évaluation du maintien de l'activité physique est indispensable : il faut non seulement avoir une activité physique optimale, mais la poursuivre toute sa vie.
D'après la communication du Pr Martine Duclos (université d'Auvergne, Clermont-Ferrand), lors de la Journée femme, médecine et sport, parrainée par Amélie Mauresmo, et organisée avec la collaboration de l'association OSE, de l'association Groupe ST, du Club des cardiologues du sport et de l'ACM (Association cardiologie et médecine).
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