REFERENCE
Pathologie pluriquotidienne au cabinet, la dyslipidémie ne peut se résumer à la prescription d'un hypolipémiant et de quelques conseils. « Il est aujourd'hui prouvé qu'une diminution du taux de cholestérol réduit le risque de maladie cardio-vasculaire, un nombre important de patients est encore insuffisamment pris en charge », avertissent Gérald Luc et Jean-Michel Lecerf, en préambule à leur ouvrage « les Dyslipidémies ». Cet esprit de prévention des complications et de traitement global du patient a présidé à la rédaction de leur ouvrage, coédité par Masson et « le Quotidien ».
Nombre d'ex-étudiants en médecine gardent un souvenir à la fois confus et pénible du métabolisme du lipide. Les auteurs le savent. S'ils commencent leur ouvrage sur cet indispensable chapitre, ils vont à l'essentiel : « En cas d'insuffisance quantitative ou qualitative des HDL, la sortie du cholestérol des cellules va être diminuée, ce qui induit l'accumulation du cholestérol dans des cellules, en particulier les macrophages présents dans la paroi artérielle. »
L'écriture se partage entre hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie et hyperlipidémie mixte. Le chapitre épidémiologie confirme ainsi qu' « il existe une relation entre un taux de triglycérides élevé et un risque coronarien... indépendant du HDL cholestérol ».
La rédaction est faite de courts paragraphes, rédigés de façon simple, sans fioritures, pour un accès facile. Attirant l'attention sur un point, de nombreux tableaux, courbes, courts encadrés émaillent le parcours visuel.
Alors que Gérald Luc est lipidologue, Jean-Michel Lecerf est nutritionniste. Son rôle est d'importance, rendant omniprésent l'aspect nutritionnel, fondamental dans la prise en charge du patient. Ils rappellent que « les facteurs favorisant l'insuffisance coronarienne sont : un excès d'apports en acides gras saturés et en cholestérol alimentaire ; une obésité androïde avec tour de taille élevé et rapport tour de taille/tour de hanches élevé ; une insuffisance en facteurs protecteurs, en particulier en produits végétaux, en poisson, en vitamine E, vitamine B9, vitamine C, fibres alimentaires ». Quant aux facteurs protecteurs, citons « une consommation d'alcool à raison de 20 g par jour (2 verres) ».
Reste à classer son patient. « Une anomalie lipidique doit obligatoirement être confirmée par un deuxième dosage, voire un troisième avant de poser un diagnostic précis... et de prescrire une thérapeutique. » « Les valeurs normales n'ont pas de signification absolue. Il est considéré habituellement qu'une concentration de cholestérol et/ou de triglycérides supérieure à 2 g/l correspond à une hyperlipidémie. » Mais « l'appréciation du caractère pathogène d'une hyperlipidémie est fondée sur les concentrations plasmatiques du LDL cholestérol (> 1,6 g/l), des triglycérides et du HDL cholestérol... On peut considérer qu'il existe une hypertriglycéridémie si le rapport triglycérides/cholestérol est supérieur à 1,5 et une hyperlipidémie mixte dans l'autre cas. »
Le diagnostic biologique posé, reste l'examen du patient. Il s'entoure des résultats de biologies antérieures et des antécédents familiaux, de la recherche des facteurs de risque (tabac, HTA, diabète, surpoids, sédentarité), du retentissement cardio-vasculaire... S'y ajoute l'enquête alimentaire avec la description d'une journée type, du relevé de plusieurs journées, des fréquences et préférences alimentaires. Suit l'examen clinique. Il en découle une évaluation du risque cardio-vasculaire, calculé d'après un tableau fourni.
Reste la thérapeutique. Elle définit des objectifs et des stratégies. « Le traitement diététique précède toujours la prescription de médicaments... » Le protocole est richement décrit. En complément de la diététique, le traitement médicamenteux « est prescrit de façon définitive ». Il dépend de l'objectif, de l'efficacité du médicament et du profil du patient. Les grandes classes sont rappelées avec leurs indications, contre-indications et effets secondaires. Le lecteur est en terre connue. L'observance et le suivi ne sont pas négligés : « Le traitement hypolipidémiant n'a d'utilité que s'il est suivi à long terme. »
« Les Dyslipidémies », Gérald Luc et Jean-Michel Lecerf. Collection « Consulter/Prescrire », coédition Masson et « le Quotidien du Médecin ». 144 pages, 25 euros.
Disponible en librairie ou sur commande aux Editions Masson - Service clients - BP 16 - 75261 Paris Cedex 06 ou sur le site www.masson.fr .
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