Dans quelle mesure les repères alimentaires en population générale, établis en 2017 par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), sont-ils adaptés aux personnes âgées ? C'est la question que la Direction générale de la santé a posée à l'agence sanitaire, laquelle a présenté, le 25 juin dernier, son rapport d'expertise sur le sujet, ainsi que trois autres rapports portant, respectivement, sur les repères alimentaires des enfants de 0 à 3 ans, de 4 à 17 ans et des femmes enceintes et allaitantes (voir encadré).
Activité physique…
Selon l'instance sanitaire, la diminution du métabolisme de repos liée à l'âge – dès la ménopause chez les femmes et à partir de 65 ans chez les hommes – implique d'adapter les dépenses et/ou les apports énergétiques tout en continuant à couvrir les besoins en micronutriments, identiques à ceux d'un adulte.
Pour augmenter les dépenses énergétiques, « il faut limiter la sédentarité et augmenter l'activité physique proactive sur l'ensemble de la journée », indique la Pr Irène Margaritis, responsable de l'Unité d'évaluation des risques liés à la nutrition de l'Anses. Et pratiquer des activités sollicitant les aptitudes cardiorespiratoires, de renforcement musculaire, d'équilibre et de souplesse. « Ce qui, en plus, a une fonction protectrice vis-à-vis des maladies liées au vieillissement comme la sarcopénie, l'ostéoporose et le déclin cognitif », ajoute la professionnelle.
… et crustacés
Si l'activité physique ne suffit pas à compenser la baisse du métabolisme de repos, il faut alors diminuer les apports énergétiques en réduisant légèrement les portions d'aliments. « Excepté pour les fruits, les légumes, les poissons, les mollusques et crustacés et les féculents complets », souligne la Pr Margaritis, ce qui permet de couvrir les besoins nutritionnels en EPA, DHA, iode, zinc chez les hommes à partir de 65 ans, et en EPA, DHA, iode, zinc, vitamine C et fer chez les femmes à partir de 60 ans. Les compléments alimentaires, eux, ne doivent être utilisés que dans un cadre strictement médical, sur la base du statut nutritionnel du patient ou, a minima, d'un bilan nutritionnel.
Les 4 rapports d'expertise, consultables sur le site internet de l'Anses, ont d'ores et déjà été soumis pour avis au Haut Conseil de la santé publique. Ils serviront de base à Santé publique France pour établir des « recommandations compréhensibles et acceptables » à destination de ces populations spécifiques.
Conférence de presse de l'Anses, 25 juin 2019