Mastocytose systémique

De futures options

Publié le 27/01/2023
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Des inhibiteurs de tyrosine kinase sont en développement dans la mastocytose systémique indolente avec handicap.
Une pathologie caractérisée par une prolifération et une activation incontrôlée des mastocytes

Une pathologie caractérisée par une prolifération et une activation incontrôlée des mastocytes
Crédit photo : STEVE GSCHMEISSNER/SPL/PHANIE

La mastocytose systémique (MS) est une maladie rare caractérisée par une prolifération et une activation incontrôlée des mastocytes entraînant des symptômes multiples. « Les symptômes caractéristiques qui peuvent amener à une suspicion de MS sont les lésions cutanées (urticaire pigmentaire), l’anaphylaxie aux hyménoptères et les troubles digestifs (jusqu’à 15 selles par jour) ainsi qu’une ostéoporose fracturaire chez un jeune homme par exemple », explique la Pr Laurence Bouillet du CHU de Grenoble. Parmi les autres symptômes, citons les flushs, les syncopes, les vertiges, les céphalées, les migraines, les vomissements, les nausées…

On distingue deux formes de MS : la MS non avancée ou indolente (MSI), la plus fréquente, et la MS avancée (MS agressive, MS associée à un néoplasme hématologique et leucémie à mastocytes).

Les critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2022 sont utilisés pour catégoriser la MS. Pour poser le diagnostic, il faut au moins un critère majeur (infiltrats denses multifocaux de mastocytes) et au moins un mineur (plus de 25 % de mastocytes fusiformes, présence d’une mutation ponctuelle activatrice de KIT au codon 816, expression anormale de CD2 et/ou CD25 et/ou CD30, tryptase sérique persistante > 20 ng/ml) ; ou au moins trois critères mineurs. Un protocole national de diagnostic et de soins des mastocytoses non avancées chez l’adulte a été mis au point par le centre de référence des mastocytoses (Ceremast).

Le Dr Stéphane Barète de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) a rappelé les objectifs de traitements des MSI : « agir sur l’activation mastocytaire » par l'éviction stricte des facteurs déclenchants et « améliorer les symptômes associés » avec les antihistaminiques.

Les traitements sont gradués en fonction du handicap. Des résultats préliminaires prometteurs sont observés avec les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) dans les MSI avec handicap : le masitinib (phase 3) du laboratoire AB Science, l'avapritinib (phase 2 Pioneer en cours) et BLU-263 (phase 2 Harbor en cours), les deux de Blueprint Medicines, ainsi que le bézuclastinib (phase 2 Summit) de Cogent Biosciences. Une réunion de concertation pluridisciplinaire nationale Ceremast est nécessaire pour accéder à ces futurs traitements.

D’après le symposium Blueprint Medicines

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin