Nous sommes tous sollicités par des sociétés ou associations diverses sur nos sites internet. Bien entendu la grande majorité des propositions formulées le sont suite à un hameçonnage. Il fait suite au comportement, parfois compulsif, que nous avons pu avoir sur certaines pages que nous avons plus ou moins savamment ouvert sur notre ordinateur. C’est ainsi qu’il y a quelques mois de cela une association (dem1an.org) a fait la promotion de ses actions.
Proposer son expertise
Cette dernière a pour souhait d’aider des jeunes venant de milieux plus ou moins favorisés qui ont la volonté de poursuivre une formation. Le but des mentors est avant tout de proposer leur expertise dans leur domaine professionnel, mais aussi de donner de la motivation pour que ces jeunes puissent réussir. De telles propositions semblent très attractives à première vue pour ceux qui ont la volonté de tendre la main à des jeunes en difficulté.
Cependant, il est vrai que de nombreux sites n’ont pas nécessairement la volonté de venir en aide aux autres, mais plutôt de s’enrichir sans avoir de scrupules. Dans notre cas, aucune notion de participation financière n’est demandée, uniquement une participation personnelle pour soutenir des jeunes.
Très intéressé par un tel programme, je suis resté quelques minutes sur la page de ce site en pensant aux étudiants en médecine qui ont des difficultés pour financer leurs études, ou qui se sentent seuls dans le maquis des stages et examens parfois difficiles.
On ne peut pas rester insensibles aux reportages régulièrement effectués, et mettant en avant les difficultés de certains étudiants ne pouvant se nourrir du fait d’un manque de finance, mais aussi ceux qui sont en dépression du fait d’études très prenantes.
Me rendant compte que l’association concernée était digne de confiance, je me suis lancé
Un rayon de soleil dans un paysage très diversifié
Malgré un premier échec avec une étudiante qui n’a pas fini le compagnonnage, j’ai été sollicité par un autre étudiant qui entre l’année prochaine en 3e année de médecine. Je n’ai pas hésité à l’appeler, et rapidement nous nous sommes entendus pour que je puisse le soutenir.
Devenir « docteur » est pour lui un but, mais aussi une fierté dans un monde qui ne l’a pas épargné
Ce dernier, très loquace, vient d’une banlieue d’une grande ville et s’est très rapidement confié sur ses énormes difficultés familiales, mais aussi sur sa volonté de s’en sortir. Devenir « docteur » est pour lui un but, mais aussi une fierté dans un monde qui ne l’a pas épargné. Il a confié son désarroi de partager les bancs des amphithéâtres avec d’autres étudiants n’appartenant pas à sa catégorie sociale, jeunes qui n’avaient pas nécessairement la volonté de le prendre sous leur aile.
Compte tenu de cette situation, je lui ai dit qu’il pouvait compter sur mon soutien, et celui des autres externes que je reçois régulièrement dans mon cabinet. Il a fait son petit réseau avec certains externes de 4e année, et il s’est proposé de me rencontrer pour avoir un œil sur mon exercice professionnel.
Très volontaire pour se couper de sa région d’origine, il souhaitait dans un premier temps venir quinze jours chez moi. Quelque peu réticent à sa proposition, je lui ai dit que huit jours c’était pas mal au départ. Il est important avant tout de se connaître. À son arrivée, tout excité, j’ai pu lui faire connaître une autre étudiante qui lui a donné également confiance. Même si professionnellement il partage les consultations avec moi (je n’ai pas pris de congés pour le recevoir), l’échange avec cette autre étudiante est un plus qu’il a validé sans discussion. Je lui ai expliqué que je restais auprès de lui jusqu’à la fin de ses études, et qu’il pourrait compter sur moi, et ma femme (je la mets toujours à contribution dans de telles situations), en cas de coup dur. Nous sommes au début d’une aventure avec un jeune qui va devenir dans quelques années un collègue.
À ce titre, je suis fier de l’accompagner, cela d’autant plus que son histoire de vie n’est pas aussi radieuse que pour d’autres. Bien entendu je peux une nouvelle fois me tromper, mais dans mon for intérieur je me dis que les jeunes doivent être soutenus, et c’est la raison qui me motive pour continuer dans cette voie.
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