Comprenez-vous les réticences d'une partie des médecins face à la pratique avancée ?
Il y a actuellement un vrai problème de compréhension chez les médecins qui nous perçoivent comme des concurrents, alors que ceux avec qui nous collaborons voient très bien notre plus-value. L'autre difficulté est que le médecin n'est pas rémunéré dans sa coordination avec l'IPA, alors que ce travail peut être chronophage au départ. Dans des zones sous-dotées, le praticien n'a pas forcément du temps à consacrer à l'IPA et à modifier sa façon d'exercer. Par ailleurs, il y a aussi une crainte sur le plan de la responsabilité juridique, lorsqu'il est appelé à signer le protocole d'organisation pour se partager les tâches. Lorsqu'une IPA s'installe dans un secteur, elle doit mettre en place ce partenariat. Chacun doit apprendre à se connaître et cela demande du temps.
Quelles évolutions souhaitez-vous ?
Pour encourager le développement de ce nouveau métier en ville, le modèle économique, basé aujourd'hui sur un forfait par trimestre pour les patients chroniques, doit être renégocié, pour permettre à l'IPA de vivre de son activité exclusivement. Le montant de ce forfait doit être revu avec, par exemple, une gradation de la rémunération en fonction des interventions de l'IPA. Nous souhaitons aussi réviser le forfait structure et négocier une rémunération pour des missions transversales via un forfait de coordination. L'ouverture à la primoprescription et à l'accès direct nous permettrait aussi de compléter notre rôle. Dans un territoire à flux tendu, l'IPA pourrait faire des premiers soins et des premières prescriptions avec une information systématique des médecins traitants.