Giltéritinib, 40 mg comprimé pelliculé, flacon de 30

Dernière révision : 04/10/2019

Taux de TVA : 0%

Laboratoire exploitant : ASTELLAS PHARMA FRANCE

Source : Base Claude Bernard

Giltéritinib est indiqué chez les adultes présentant une leucémie aiguë myéloïde (LAM) en rechute à partir de la 3ème ligne, ou à partir de la 2ème ligne chez les adultes non éligibles à une chimiothérapie intensive de rattrapage, ou réfractaire, porteurs d'une mutation du gène FLT3 (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Composition.

Syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible

Des cas de syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible (SEPR) ont été rapportés chez des patients traités par Giltéritinib, avec des symptômes incluant convulsions et altération de l'état mental. Ces symptômes ont disparu à l'arrêt du traitement. Le diagnostic de SEPR doit être confirmé par l'imagerie cérébrale, de préférence par un examen d'imagerie par résonance magnétique (IRM). Le traitement par Giltéritinib doit être interrompu chez les patients développant  un  SEPR  (voir  rubriques Posologie et mode d'administration etEffets indésirables).

Allongement de l'intervalle QT

Le giltéritinib a été associé à un allongement de la repolarisation ventriculaire cardiaque (intervalle QT) (voir rubriques Effets indésirables et Propriétés pharmacodynamiques). Réaliser un électrocardiogramme (ECG) avant le début du traitement puis au cours du traitement par Giltéritinib. Interrompre le traitement et/ou réduire la dose en cas de QTcF > 500 ms (voir rubriquePosologie et mode d'administration).

Une hypokaliémie ou une hypomagnésémie peuvent accroître le risque d'allongement du QT. Toute hypokaliémie ou hypomagnésémie doit être corrigée avant et pendant le traitement par Giltéritinib.

Pancréatite

Des cas de pancréatite ont été rapportés ; cependant, leur association au giltéritinib n'a pas été confirmée. Les patients développant des signes et symptômes suggérant une pancréatite doivent faire l'objet d'une évaluation et d'une surveillance.


Toxicité embryo-foetale et allaitement

Les femmes enceintes doivent être informées du risque potentiel pour  le foetus (voir  rubriques Fertilité, grossesse et allaitement    et Données de sécurité précliniques). Il doit être recommandé aux femmes en capacité de procréer d'effectuer un test de grossesse dans les sept jours précédant le début du traitement par Giltéritinib et d'utiliser une méthode de contraception efficace durant le traitement par Giltéritinib et pendant au moins 6 mois après l'arrêt du traitement. Les hommes dont la partenaire est en capacité de procréer doivent utiliser une méthode  de contraception efficace au cours du traitement et pendant au moins 4 mois après la dernière administration deGiltéritinib.

Le giltéritinib est susceptible d'être excrété dans le lait maternel. L'allaitement n'est pas recommandé pendant le traitement par Giltéritinib (voir rubriques Fertilité, grossesse et allaitement et Données de sécurité précliniques).

Résumé du profil de sécurité

La sécurité de Giltéritinib a été évaluée chez 319 patients présentant une LAM en rechute ou réfractaire, qui ont reçu au moins une dose de 120 mg de giltéritinib.

Les effets indésirables (EI) les plus fréquemment observés avec le giltéritinib étaient les suivants : augmentation de la créatine phosphokinase, augmentation de l'alanine aminotransférase (ALAT), augmentation de l'aspartate aminotransférase (ASAT), augmentation de la phosphatase alcaline sanguine, diarrhée, fatigue, nausées, constipation, toux, oedème périphérique, dyspnée, étourdissements, hypotension, douleurs dans les extrémités, asthénie, arthralgies et myalgies .

Les EI graves les plus fréquents étaient les suivants : augmentation de l'ALAT , diarrhée , augmentation de l'ASAT , hypotension et dyspnée .

Tableau des effets indésirables

Les effets indésirables observés au cours des études cliniques sont énumérés ci-dessous par catégorie de fréquence. Les catégories de fréquence sont les suivantes : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100, < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100), rare (≥ 1/10 000, < 1/1 000), très rare    (< 1/10 000), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles). Les effets indésirables sont classés par ordre de gravité décroissant dans chaque catégorie defréquence.


Tableau 1 : Effets indésirables

Évènement indésirable Giltéritinib
120 mg par jour
(N = 319)
Catégorie de
fréquence
Affections cardiaques
Épanchement péricardique Fréquent
Péricardite Fréquent
Insuffisance cardiaque Fréquent
Affections gastro-intestinales
Diarrhée Très fréquent
Nausées Très fréquent
Constipation Très fréquent
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Fatigue Très fréquent
Œdème périphérique Très fréquent
Asthénie Très fréquent
Malaise Fréquent
Affections du système immunitaire
Réaction anaphylactique Fréquent
Investigations
Augmentation de la créatine phosphokinase* Très fréquent
Augmentation de l'alanine aminotransférase* Très fréquent
Augmentation de l'aspartate aminotransférase* Très fréquent
Augmentation de la phosphatase alcaline* Très fréquent
Allongement de l'intervalle QT (ECG) Fréquent
Affections musculo-squelettiques et du tissu conjonctif
Douleurs des extrémités Très fréquent
Arthralgies Très fréquent
Myalgies Très fréquent
Douleurs musculo-squelettiques Fréquent
Affections du système nerveux
Etourdissements Très fréquent
Syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible Peu fréquent
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Toux Très fréquent
Dyspnée Très fréquent
Affections vasculaires
Hypotension Très fréquent

Terme préféré dans le dictionnaire de terminologie médicale MedDRA (v. 19.1).

* Fréquence basée sur les valeurs d'un laboratoire central.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé doivent déclarer tout effet indésirable suspecté à l'aide de la fiche de déclaration des effets indésirables disponible dans le Protocole d'utilisation thérapeutique et de recueil d'informations (voir Annexe B du PUT)..


SURVEILLANCE du traitement :
- Paramètres biochimiques sanguins, y compris la créatine phosphokinase avant le début du traitement, au jour 15 puis chaque mois pendant toute la durée du traitement.
- ECG avant le début du traitement, au jour 15 et avant le début de chaque période de deux mois.
Un test de grossesse est recommandé chez les femmes en capacité de procréer sept jours avant le début du traitement.

CONSULTER IMMEDIATEMENT LE MEDECIN en cas de :
- Convulsions ou aggravation rapide de symptômes tels que des maux de tête, une baisse de la vigilance, une confusion, une baisse de la vision, une vision brouillée ou d'autres problèmes visuels.
- Modification du rythme cardiaque, vertiges ou étourdissements, évanouissements.
- Douleurs intenses dans le haut de l'abdomen et du dos, de nausées et de vomissements.
Les femmes en capacité de procréer doivent utiliser une méthode de contraception efficace durant le traitement et pendant au moins 6 mois après l'arrêt du traitement. Les hommes en capacité de procréer doivent utiliser une méthode de contraception efficace au cours du traitement et pendant au moins 4 mois après la dernière administration.
PRUDENCE en cas de conduite de véhicules ou d'utilisation de machines (vertiges).
EVITER la prise de préparations à base de plantes contenant du millepertuis (Hypericum perforatum).

Grossesse

Le giltéritinib peut nuire au développement du foetus lorsqu'il est administré à une femme enceinte. Il n'existe pas de données ou il existe des données limitées sur l'utilisation du giltéritinib chez la femme enceinte. Les études de reproduction chez le rat ont démontré que le giltéritinib entraînait une inhibition de la croissance foetale, une augmentation du nombre de morts précoces de l'embryon/foetus et une teratogénicité (voir rubrique Données de sécurité précliniques). Giltéritinib n'est pas recommandé pendant la grossesse et chez les femmes en capacité de procréer n'utilisant pas de contraception. Un test de grossesse est recommandé chez les femmes en capacité de procréer sept jours avant le début du traitement par Giltéritinib. Il est recommandé aux femmes en capacité de procréer d'utiliser une méthode de contraception efficace durant le traitement et pendant au moins 6 mois après l'arrêt du traitement. Les hommes en capacité de procréer doivent utiliser une méthode de contraception efficace au cours du traitement et pendant au moins 4 mois après la dernière administration de Giltéritinib (voir rubriqueMises en garde et précautions d'emploi).

Allaitement

On ne sait pas si le giltéritinib ou ses métabolites sont excrétés dans le lait humain. Les données disponibles chez l'animal ont mis en évidence une excrétion du giltéritinib et de ses métabolites dans le lait des rates allaitantes ainsi qu'une distribution dans les tissus des petits par le biais du lait de la mère (voir rubriqueDonnées de sécurité précliniques).

Un risque pour le nouveau-né et le nourrisson ne peut être exclu. L'allaitement doit être interrompu pendant le traitement par Giltéritinib.

Fertilité

Aucune donnée n'est disponible sur l'effet du giltérinitib sur la fertilité humaine.

Le giltéritinib est principalement métabolisé par les enzymes du CYP3A, qui peuvent être induites ou inhibées par un certain nombre de médicaments pris de façon concomitante.

Effets d'autres médicaments sur Giltéritinib

Inducteurs du CYP3A/ P-gp

L'utilisation concomitante de Giltéritinib avec des inducteurs puissants du CYP3A/ P-gp (comme la phénytoïne, la rifampicine et le millepertuis) doit être évitée car ils peuvent réduire la concentration plasmatique de giltéritinib. Dans une étude conduite chez des sujets sains, la co-administration de la rifampicine (600 mg), inducteur puissant du CYP3A/de la P-gp, à l'état d'équilibre avec une dose unique de 20 mg de giltéritinib a diminué la Cmax moyenne du giltéritinib de 27 % et son ASCinf moyenne de 70 %, comparativement aux sujets ayant reçu une dose unique de giltéritinib administré seul.

Inhibiteurs du CYP3A

Les inhibiteurs puissants du CYP3A (comme le voriconazole, le posaconazole et la clarithromycine) sont à utiliser avec prudence pendant le traitement par Giltéritinib en raison du risque associé d'augmentation de la concentration plasmatique de giltéritinib. Chez des sujets sains, la co- administration d'une dose unique de 10 mg de giltéritinib avec l'itraconazole (200 mg une fois par jour pendant 28 jours), inhibiteur puissant du CYP3A, a conduit à une augmentation d'environ 20 % de la Cmax moyenne du giltéritinib et d'un facteur 2,2 de son ASCinf moyenne, comparativement aux sujets ayant reçu une dose unique de giltéritinib administré seul.

L'exposition au giltéritinib a augmenté d'environ un facteur 1,5 chez des patients présentant une LAM en rechute ou réfractaire en cas de co-administration avec un inhibiteur puissant du CYP3A.

Inhibiteurs de la P-gp

Le giltéritinib est un substrat de la P-gp fondé sur des données in vitro (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques). Les médicaments qui sont des inhibiteurs puissants de la P-gp (captopril, azithromycine, carvédilol et ritonavir) sont susceptibles d'augmenter l'exposition plasmatique du giltéritinib. Éviter l'utilisation concomitante de ces médicaments avec Giltéritinib à moins qu'elle ne soit considérée essentielle pour la prise en charge du patient.

Effets de Giltéritinib sur d'autres médicaments

D'après les données in vitro, le giltéritinib est susceptible de réduire les effets des médicaments ciblant le récepteur 5HT2B ou le récepteur non spécifique sigma (comme l'escitalopram, la fluoxétine ou la sertraline). Éviter l'utilisation concomitante de ces médicaments avec Giltéritinib à moins qu'elle ne soit considérée essentielle pour la prise en charge dupatient.


Le traitement par Giltéritinib doit être initié et surveillé par un médecin expérimenté dans l'utilisation des traitements anticancéreux.

Avant d'envisager l'utilisation de Giltéritinib, la mutation du gène FLT3 doit être confirmée au moyen d'un test validé.

Posologie

La dose initiale recommandée de Giltéritinib est de 120 mg (trois comprimés de 40 mg) une fois par jour.

Les paramètres biochimiques sanguins, y compris la créatine phosphokinase, doivent être évalués avant le début du traitement par Giltéritinib, au jour 15 puis chaque mois pendant toute la durée du traitement. Réaliser un électrocardiogramme (ECG) avant le début du traitement par Giltéritinib, au jour 15 et avant le début de chaque période de deux mois (voir rubriques Mises en garde et précautions d'emploi et Effets indésirables).

Le traitement doit être poursuivi aussi longtemps qu'un bénéfice clinique est observé pour le patient.

Modifications de la dose

En l'absence de réponse après 4 semaines de traitement, la dose peut être augmentée à 200 mg (cinq comprimés de 40 mg) une fois parjour.

Interrompre le traitement par Giltéritinib en cas de toxicité de Grade 3 ou supérieure considérée comme reliée à ce médicament. Reprendre le traitement par Giltéritinib à une dose réduite après la disparition de la toxicité ou son retour à un niveau de Grade 1. La dose quotidienne peut être réduite de 120 mg à 80 mg ou de 200 mg à 120mg.

Oubli de dose

Giltéritinib doit être administré à peu près à la même heure chaque jour. Si une dose est oubliée ou n'est pas prise à l'heure habituelle, celle-ci doit être administrée dès que possible le jour même, avec un retour à l'heure habituelle le jour suivant.


Patientsâgés

Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients âgés de 65 ans ou plus (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Insuffisance hépatique

Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère (Child-Pugh A) ou modérée (Child-Pugh B). Aucune étude n'a été menée chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (Child-Pugh C) (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Insuffisance rénale

Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Population pédiatrique

La sécurité et l'efficacité de Giltéritinib chez les enfants âgés de moins de 18 ans n'ont pas encore été établies. Aucune donnée n'est disponible.

 Mode d'administration

Voie orale.

Giltéritinib peut être pris au cours ou en dehors des repas. Les comprimés doivent être avalés entiers avec un verre d'eau et ne doivent pas être cassés ni écrasés.

Durée de conservation :

4 ans

Précautions particulières de conservation :

A conserver à une température ne dépassant pas 30°C.

Sans objet.

Il n'existe pas d'antidote spécifique pour Giltéritinib. En cas de surdosage, les patients doivent être étroitement surveillés pour repérer tout signe ou symptôme d'effets indésirables, et un traitement symptomatique et de support approprié doit être instauré en prenant en compte la demi-vie longue, estimée à 113 heures.

Classe pharmacothérapeutique : inhibiteurs de protéine kinase, code ATC : L01XE54.

 Mécanisme d'action

Le fumarate de giltéritinib est un inhibiteur de FLT3 (FMS-like tyrosine kinase 3) et d'AXL.

Le giltéritinib a démontré une capacité à inhiber la signalisation et la prolifération du récepteur FLT3 dans les cellules exprimant FLT3 de manière exogène, ce qui inclut FLT3-ITD, FLT3-D835Y et FLT3-ITD-D835Y, et a induit l'apoptose des cellules leucémiques exprimant FLT3-ITD.

Effets pharmacodynamiques

Chez les patients présentant une LAM en rechute ou réfractaire recevant 120 mg de giltéritinib, une inhibition substantielle (> 90 %) de la phosphorylation de FLT3 a été obtenue rapidement (dans les 24 heures suivant la première dose) puis maintenue, comme l'a montré un test de l'activité inhibitrice plasmatique (AIP) réalisé ex vivo.

 Allongement de l'intervalle QT

Une augmentation liée à la concentration du QTcF par rapport à sa valeur à l'inclusion a été observée à des doses de giltéritinib variant de 20 à 450 mg. La variation moyenne prédite du QTcF par rapport à sa valeur à l'inclusion à l'état d'équilibre moyen Cmax (282,0 ng/mL) à la dose quotidienne de 120 mg était de 4,95 ms, avec une borne supérieure d'IC unilatéral à 95 % de 6,20 ms. Parmi les 317 patients traités par le giltéritinib à 120 mg dont le QTc a été mesuré après l'inclusion dans un essai clinique, 4 (soit 1 %) patients ont présenté un QTcF > 500ms.

Par ailleurs, toutes doses confondues, une valeur maximale de l'intervalle QTcF > 500 ms après l'inclusion a été observée chez 2,3 % des patients présentant une LAM en rechute ou réfractaire.

Efficacité et sécurité clinique

LAM en rechute ou réfractaire

L'efficacité et la sécurité ont été évaluées lors d'un essai multinational de phase III contrôlé contre comparateur actif (2215-CL0301).

Essai ADMIRAL (2215-CL-0301)

L'essai ADMIRAL est un essai clinique en ouvert, multicentrique, randomisé, de phase III réalisé chez des patients adultes présentant une LAM en rechute ou réfractaire et porteurs d'une mutation FLT3. Il compare la sécurité et l'efficacité du traitement par giltéritinib (à une dose quotidienne de 120 mg) à l'une des chimiothérapies de rattrapage suivantes :

·cytarabine;

·azacitidine;

·mitoxantrone;

·Facteur de croissance hématopoïétique granulocytaire humain, cytarabine,idarubicine.

Une analyse de la survie globale (SG) a été réalisée chez 371 patients randomisés selon un rapport 2:1 pour recevoir le giltéritinib ou une chimiothérapie de rattrapage

D'une manière générale, la pharmocinétique du giltéritinib s'est montrée linéaire et proportionnelle à la dose chez les patients présentant une LAM en rechute ou réfractaire, à des doses allant de 20 à 450 mg administrées une fois par jour.


Absorption

Après administration de giltéritinib par voie orale, le pic de concentration plasmatique a été observé après une durée tmax médiane comprise entre 4 et 6 heures environ chez des volontaires sains ou des patients présentant une LAM en rechute ou réfractaire. L'absorption de premier ordre du giltéritinib s'effectue à un taux d'absorption estimé (ka) de 0,43 h-1, avec un temps de latence  de  0,34 heure, sur la base d'une modélisation PK de population. La valeur médiane de la concentration maximale à l'état d'équilibre (Cmax) est de 282,0 ng/mL (CV% = 50,8) et l'aire sous la courbe de la concentration  plasmatique  pendant  un  intervalle  de  24 h  entre  deux  doses  (ASC0-24)  est  de   6 180 ng h/mL (CV% = 46,4) après administration d'une dose par jour de 120 mg de giltéritinib. La concentration plasmatique à l'état d'équilibre était atteinte dans les 15 jours suivant une administration d'une dose par jour, avec une accumulation d'un facteur 10environ.

 Effets des aliments sur l'absorption

Chez des adultes sains, la Cmax et l'ASC de giltéritinib se sont révélées inférieures d'environ 26 % et moins de 10 %, respectivement, lors de la prise d'une dose unique de 40 mg de giltéritinib co- administrée avec un repas à haute teneur en lipides comparativement à une exposition au giltéritinib à jeun. La valeur médiane du tmax a été augmentée de 2 heures par la co-administration avec un repas à haute teneur en lipides. Le giltéritinib peut être pris au cours ou en dehors des repas.

Distribution

Selon l'analyse de population, le volume de distribution central et périphérique a été estimé à 1 092 L et 1 100 L, respectivement. Ces données indiquent que le giltéritinib se distribue amplement hors du plasma, ce qui suggère une large distribution dans les tissus. Le taux de liaison aux protéines plasmatiques mesuré in vivo chez l'humain est d'environ 90 % ; le giltéritinib se lie principalement à l'albumine.

L'administration par voie orale d'une dose unique de giltéritinib marqué au carbone 14 chez des rates gravides a donné lieu à un transfert de radioactivité au foetus similaire au taux observé dans le plasma de la mère au jour 14 de la gestation. De plus, les profils de distribution de la radioactivité dans la plupart des tissus de la mère et dans le foetus au jour 18 de gestation étaient similaires à ceux observés au jour 14 de gestation.

Biotransformation

D'après les données in vitro, le giltéritinib est principalement métabolisé par le CYP3A4. Les principaux métabolites produits chez l'humain sont le M17 (formé par N-désalkylation et oxydation), le M16 et le M10 (tous deux formés par N-désalkylation) ; ils ont été observés chez l'animal. Aucun de ces trois métabolites n'excède 10 % du total de l'exposition à la substance parente. L'activité pharmacologique de ces métabolites contre les récepteurs FLT3 et AXL estinconnue.

Élimination

Après administration d'une dose unique de giltéritinib marqué au carbone 14, cette substance est principalement excrétée dans les fèces, où l'on retrouve 64,5 % de la dose totale administrée. La voie d'élimination rénale est mineure, avec 16,4 % de la dose totale retrouvée dans l'urine, sous forme de médicament inchangé et de métabolites. La concentration plasmatique de giltéritinib a montré une décroissance bi-exponentielle, avec une demi-vie moyenne sur la population estimée à 113 heures. Selon le modèle d'analyse PK de population, la clairance apparente estimée (CL/F) est de 14,85 L/h.

Linéarité/non-linéarité

D'une manière générale, la pharmocinétique du giltéritinib s'est montrée linéaire et proportionnelle à la dose après l'administration d'une dose unique et de doses multiples allant de 20 à 450 mg chez des patients présentant une LAM en rechute ou réfractaire.

Interactions médicamenteuses au niveau des transporteurs

Les essais in vitro ont montré que le giltéritinib était un substrat de la P-gp (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions) potentiellement susceptible d'inhiber la BCRP et la P-gp dans l'intestin grêle, l'OCT1 dans le foie et le MATE1 dans le rein à des concentrations cliniquement significatives. Les tests in vivo de l'effet inhibiteur du giltéritinib sur le MATE1 n'ont pas mis en évidence d'effet inhibiteur significatif.


Populations particulières

D'après les analyses de pharmacocinétique de population, aucun effet cliniquement significatif sur la pharmacocinétique du  giltéritinib n'a été  observé pour les covariables suivantes : âge (20 ans  à     90 ans), origine ethnique (caucasienne, noire, asiatique ou autre), sexe, poids corporel (36 kg à      157 kg) et surface corporelle (1,29 à 2,96m²).

Insuffisance hépatique

L'effet de l'insuffisance hépatique sur la pharmacocinétique du giltéritinib a été étudié chez des patients présentant une insuffisance hépatique légère (Child-Pugh A) ou modérée (Child-Pugh B). Les résultats indiquent que l'exposition non liée au giltéritinib chez les sujets présentant une insuffisance hépatique légère ou modérée est comparable à celle observée chez des sujets présentant une fonction hépatique normale. Dans une étude sur des sujets ne présentant pas une LAM mais atteints d'insuffisance hépatique légère (Child-Pugh A) ou modérée (Child-Pugh B), l'exposition non liée au giltéritinib s'est révélée comparable à celle observée chez des sujets présentant une fonction hépatique normale. L'effet d'une insuffisance hépatique légère (selon les critères établis par le NCI- ODWG) sur l'exposition au giltéritinib a également été évalué selon le modèle d'analyse PK de population, avec des résultats montrant peu de différences dans l'exposition prédite au giltéritinib à l'état d'équilibre comparativement à un patient type présentant une LAM en rechute ou réfractaire avec une fonction hépatique normale. Ces données suggèrent qu'un ajustement posologique n'est pas nécessaire chez les patients atteints d'une insuffisancehépatique.

Le giltéritinib n'a pas été étudié chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (Child- Pugh C).

Insuffisance rénale

Les données non cliniques et cliniques indiquent que l'excrétion rénale est une voie d'élimination mineure. Par conséquent, aucune étude spécifiquement consacrée à l'insuffisance rénale n'a été menée pour évaluer l'effet de la fonction rénale sur la pharmacocinétique du giltéritinib. En outre, alors que le modèle d'analyse PK de population prenait en compte la créatinine sérique, marqueur de la fonction rénale, en tant que covariable statistiquement significative, son impact sur l'exposition au giltéritinib s'est révélé inférieur à un facteur 2 et n'a pas été considéré comme cliniquement significatif. Par conséquent, une altération de la fonction rénale ne devrait pas affecter significativement l'exposition au giltéritinib, ce qui indique qu'un ajustement posologique n'est pas nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale.

Le giltéritinib a une influence mineure sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines. Des étourdissements ont été rapportés chez des patients traités par Giltéritinib et sont à prendre en compte lors de l'évaluation de la capacité du patient à conduire des véhicules ou à utiliser des machines (voir rubrique Effets indésirables).

Le giltéritinib a montré un effet inhibiteur dépendant de la concentration sur le courant correspondant au gène humain hERG (ether-a-go-go related gene) dans des cellules HEK293 où le gène hERG avait été introduit par transfection. La valeur de l'IC50 était de 1,6 × 10−5 mol/L (8,84 mcg/mL).

Le giltéritinib a augmenté les courants dus au canal calcique CaV1.2 dans les cellules ovariennes de hamster chinois et au canal potassique KV7.1/minK dans les cellules HEK293 à une concentration de 1 × 10−6 mol/L (553 ng/mL) ou supérieure.

Chez des rats traités par le  giltéritinib, une diminution des urines a été observée à une dose de 30 mg/kg ou supérieure et une diminution des fèces, à une dose de 100 mg/kg. Chez des chiens traités par le giltéritinib, les phénomènes suivants ont été observés : haut-le-coeur à 3 mg/kg, vomissements et sang occulte dans les selles à 10 mg/kg et plus, diminution de la concentration sanguine de calcium à 30 mg/kg et, à 100 mg/kg, salivation et augmentation de la concentration sanguine de calcium suivie d'unediminution.

Aucune étude à doses répétées avec une durée d'administration supérieure à 13 semaines ni aucune étude de carcinogénicité n'a été menée.


Dans l'étude de toxicité à doses répétées administrées par voie orale pendant 1 semaine menée chez le rat, une pneumonie interstitielle et une altération vacuolaire de la couche des cônes et bâtonnets de la rétine ont été observées à 30 mg/kg par jour. Dans l'étude de toxicité à doses répétées administrées par voie orale pendant 13 semaines menée chez le rat, des cas de décès sont survenus à 20 mg/kg par jour. Une toxicité pour un organe cible a été identifiée dans le tractus gastro-intestinal, le système lympho-hématopoïétique, les yeux, les poumons, les reins et le foie. La dose sans effet nocif observable (DSENO) était inférieure à 2,5 mg/kg par jour. Dans l'étude à doses répétées administrées par voie orale pendant 4 semaines menée chez le chien, des cas de décès sont survenus à une dose de 10 mg/kg par jour ou supérieure. Une toxicité pour un organe cible a été identifiée dans le tractus gastro-intestinal, le système lympho-hématopoïétique, les yeux, les reins et le foie. La DSENO était de 1 mg/kg par jour. Dans l'étude à doses répétées administrées par voie orale pendant 13 semaines conduite chez le chien, des cas de décès sont survenus à 5 mg/kg par jour. Une toxicité pour un organe cible a été identifiée dans les poumons, la vessie, le tissu épithélial, le tractus gastro-intestinal, le système lympho-hématopoïétique, les yeux, les reins et le foie. La DSENO était de 1 mg/kg par jour. La plupart des altérations liées à la substance étudiée se sont avérées réversibles à la fin de la période de récupération de 4semaines.

Le giltéritinib n'a pas induit de mutation génétique dans le test de réversion in vitro sur des bactéries. De même, le giltéritinib n'a pas induit d'aberrations chromosomiques lors du test in vitro d'aberration chromosomique sur des cellules de mammifères. Le test de micronoyau in vivo a montré que le giltéritinib pouvait induire des micronoyaux chez la souris.

Le giltéritinib a inhibé la croissance foetale et augmenté la mortalité embryo-foetale et la tératogénicité dans les études de développement embryo-foetal menées chez le rat. La DSENO concernant les mères et le développement embryo-foetal était de 10 mg/kg par jour. Aucune étude de développement embryo-foetal n'a été menée chez le lapin.

Les effets sur le développement prénatal et postnatal et sur la fonction maternelle ne sont pas connus. Dans l'étude pivot de toxicité menée chez des rats juvéniles, où des doses ont été administrées du jour 4 au jour 42 après la naissance, la dose létale minimale était de 2,5 mg/kg par jour, soit une valeur inférieure à 20 mg/kg par jour, correspondant à la dose létale minimale chez le rat adulte. Dans l'étude préliminaire de détermination de la plage posologique (étude non BPL), où des doses ont été administrées du jour 4 au jour 21 après la naissance, des saignements gastro-intestinaux suggérés par une couleur des selles anormale (rouge foncé) ont été observés à 10 mg/kg par jour et plus, ce  qui indique que le tractus gastro-intestinal est l'un des organes cibles, comme chez le ratadulte.

Après administration d'une dose unique par voie orale à des rates allaitantes, la radioactivité mesurée dans le lait indiquait  une  concentration  plus  élevée  que  dans  le  plasma  maternel  4 heures  et  24 heures après l'administration, et le produit n'a été détecté dans aucun des tissus maternels testés après 48 heures ou plus. Chez le petit allaité, la détection a été positive dans tous les tissus examinés, à l'exception du cerveau, 4, 24, 48 et 72 h après l'administration de la dose, ce qui indique une distribution des composants dérivés du giltéritinib par le biais du laitmaternel.

Le giltéritinib n'a montré aucun potentiel de phototoxicité sur une culture de cellules de mammifère.

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

Médicament soumis à prescription hospitalière, dans le cadre d’une utilisation pour ATU de cohorte.

Comprimé pelliculé

Comprimé pelliculé rond, de couleur jaune clair, gravé du logo de l'entreprise et de « 235 » sur la même face.

Flacon en polyéthylène de haute densité (PEHD) muni d'un bouchon en polypropylène à fermeture de sécurité enfant. Chaque flacon contient 30 comprimés.