APALUTAMIDE 60 mg, comprimé pélliculé, boîte de 1 flacon de 120

Dernière révision : 28/08/2018

Taux de TVA : 0%

Laboratoire exploitant : JANSSEN CILAG

Source : Base Claude Bernard

APALUTAMIDE est indiqué dans le traitement des hommes atteints d'un cancer de la prostate résistant à la castration non métastatique (nmCRPC) avec un temps de doublement du taux de PSA inférieur ou égal à 10 mois (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).

 

Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Composition. Femmes enceintes ou susceptibles de l'être (voir rubrique Grossesse et allaitement).

Le traitement par APALUTAMIDE dans le cadre de l'ATU de cohorte est exclu chez les patients présentant l'un des critères suivants :

·         Patients présentant un intervalle QT corrigé (Fridericia) > 480ms,

·         Traitement en cours ou préalable par médicament anti-épileptique pour le traitement de convulsions.

·         Antécédent de convulsion ou de maladie prédisposant aux convulsions (incluant mais pas limité aux accidents cérébrovasculaires, accident ischémique transitoire ou perte de connaissance dans l'année précédant l'inclusion dans l'ATU de cohorte ; malformation cérébrale artérioveineuse ; ou masses intracrâniennes telles que schwannome ou méningiome causant un oedème ou effet de masse)

·         Prise concomitante des médicaments suivants connus pour diminuer le seuil de convulsions et/ou causant des convulsions (voir rubrique 4.5) :

o    Aminophylline/théophylline

o    Antipsychotiques atypiques (ex. clozapine, olanzapine, rispéridone, ziprasidone)

o    Buproprion

o    Lithium

o    Mépéridine et péthidine

o    Antipsychotiques phénothiazine (ex. chlorpromazine, mesoridazine, thioridazine)

o    Antidépresseurs tricycliques et tétracycliques (ex. amitriptyline, desipramine, doxepin, imipramine, maprotiline, mirtazapine)

 

L'effet d'apalutamide 240 mg en une seule prise quotidienne sur l'intervalle QTc a été évalué dans une étude dédiée au QT à un bras, multicentrique, non contrôlée, en ouvert chez 45 patients présentant un cancer de la prostate résistant à la castration. La variation maximale moyenne du QTcF par rapport à l'état initial a été de 12,4 ms (borne supérieure de l'IC bilatéral à 90% : 16 ms). Une analyse de l'exposition du QT suggère une augmentation du QTcF dépendante de la concentration d'apalutamide et de son métabolite actif. Il est recommandé de ne pas instaurer de traitement par APALUTAMIDE chez les patients présentant un intervalle QT corrigé confirmé par ECG et supérieur  à 480 msec. L'apalutamide n'a pas été étudié chez des patients ayant présenté les signes suivants dans les 6 mois précédant le traitement : angine de poitrine sévère/instable, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque congestive, accidents thromboemboliques artériels ou veineux (ex. embolie pulmonaire, accident cérébrovasculaire dont accidents ischémiques transitoires), ou arythmies ventriculaires cliniquement significatives.

Un ECG doit être réalisé avant l'initiation du traitement par APALUTAMIDE et après 4 semaines de traitement par apalutamide. Un ECG doit être également réalisé avant l'initiation d'un traitement concomitant susceptible d'allonger l'intervalle QTc ou à tout moment si le patient présente des symptômes cardiaques.


Un traitement par suppression androgénique peut allonger l'intervalle QT

Chez les patients présentant des antécédents ou des facteurs de risques de l'allongement de l'intervalle QT, et chez les patients recevant de manière concomitante des médicaments susceptibles d'allonger l'intervalle QT (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions), les médecins doivent évaluer le rapport bénéfice / risque en prenant en compte le risque potentiel de torsades de pointes avant l'initiation du traitement par APALUTAMIDE.

En cours de traitement, les patients qui présentent une valeur isolée de l'intervalle QT corrigé d'au moins 480 msec ou un nouveau résultat anormal doivent consulter un cardiologue. Si le traitement par APALUTAMIDE est interrompu, l'administration pourra être reprise à une dose réduite après confirmation du retour de l'intervalle QTc inférieur à 480 msec.

Convulsions

Interrompre définitivement APALUTAMIDE chez les patients qui présentent des convulsions pendant le traitement.

Des convulsions se sont produites chez 0,2 % des patients recevant APALUTAMDE au cours des études cliniques. Dans ces études, les patients ayant des antécédents de convulsions ou ayant des facteurs prédisposant aux convulsions ont été exclus.

Lors d'une étude randomisée, ARN-509-003 (étude 1), deux patients traités par APALUTAMIDE ont présenté des convulsions. Aucune convulsion n'a été rapportée au cours de deux autres études ayant inclus 145 patients. Il n'y a pas d'expérience clinique concernant la ré-administration  d'APALUTAMIDE chez des patients ayant présenté des convulsions.

Eruption cutanée

En cas d'éruption cutanée accompagnée de desquamation, de lésions des muqueuses ou de pustules, arrêter le traitement par apalutamide et consulter un dermatologue pour évaluation (en plus des mesures listées dans le tableau ci-dessous).

 

Sévérité

Intervention

 

 

Grade 1

·          Poursuivre le traitement par apalutamide sans changement de dose

·          Débuter un traitement dermatologiquea

o   Crème corticoïde topique et

o   Antihistaminique oral

·          Surveiller les changements liés à la sévéritéa

 

 

 

Grade 2 (Grade 1 symptomatique)b

·          Arrêter le traitement par apalutamide jusqu'à 28 jours

·          Débuter un traitement dermatologiquea

o   Crème corticoïde topique et

o   Antihistaminique oral

·          Surveiller les changements liés à la sévéritéa a

o   En cas d'amélioration de l'éruption ou des symptômes associés, réintroduire le traitement par apalutamide quand le prurit est de Grade ≤1. Envisager une

réduction de dose d'un niveau (ex. 180 mg (3 comprimés)

 

 

 

 

 

 

Grade ≥3d

·          Arrêter le traitement par apalutamide jusqu'à 28 jours

·          Débuter un traitement dermatologiquea

o   Crème corticoïde topique et

o   Antihistaminique oral

o   Considérer sur le court terme la prise de stéroïdes oraux

·          Ré-évaluer au bout de 2 semaines, si le prurit est similaire ou s'est aggravé, débuter les stéroïdes oraux (si non encore débutés) et référer le patient à un dermatologue :

o   Réintroduire le traitement par apalutamide en réduisant d'un niveau de dosec (i.e. 180 mg (3 comprimés) ou 120 mg (2 comprimés) lorsque le prurit est de Grade ≤1.

o   Si la réduction de dose conduit à une dose inférieure à 120 mg, le traitement par apalutamide doit être arrêté

·          Si après 28 jours, l'éruption n'est pas résolue à un Grade ≤1, envisager un arrêt possible du traitement par apalutamide

aEn cas de suspicion d'infection, effectuer une culture bactérienne/virale

b Le patient présente d'autres symptômes associés à l'éruption tels que prurit, picotements ou sensation de brûlures

cSi le patient avait débuté précédemment les corticoïdes oraux, poursuivre pendant au moins une semaine après reprise à dose réduite du traitement par apalutamide Si la prise des corticoïdes oraux excède une durée de 28 jours, arrêter le traitement par apalutamide

d En cas d'apparition de cloques ou d'atteinte des muqueuses, arrêter immédiatement le traitement par apalutamide


Résumé du profil de sécurité

Les effets indésirables les plus fréquents sont : fatigue, éruption cutanée, perte de poids, arthralgie et chutes. Les autres effets indésirables importants incluent fractures et hypothyroïdie.

Liste tabulée des effets indésirables

Les effets indésirables rapportés pendant les études cliniques sont classés ci-dessous par catégorie de fréquence. Les catégories  de  fréquence  sont  définies  de  la  manière  suivante :  très  fréquent (≥ 1/10); fréquent (≥ 1/100 à < 1/10); peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100); rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000); très rare (< 1/10 000) et fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).

Dans chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre décroissant de gravité.

Tableau 1:       Effets indésirables identifiés lors des études cliniques

 

Classe de systèmes d'organes

Effet indésirable

Fréquence

Incidence (%)

Tout grade

Grade 3-4

Affections endocriniennes

Hypothyroïdie*

Fréquent

8

0

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Hypercholestérolémie

Fréquent

6

0

Hypertriglycéridémie

Fréquent

4

< 1

Affections du système nerveux

Convulsions (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi)

Peu fréquent

< 1

0

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Éruption cutanée**

Très fréquent

24

5

Prurit

Fréquent

6

< 1#

Affections musculosquelettiques tissu conjonctif

 

et

 

du

Fracture+

Très fréquent

12

3

 

Arthralgie

Très fréquent

16

0#

Troubles           généraux anomalies               au d'administration

 

et site

Fatigue

Très fréquent

30

< 1#

Investigations

Perte de poids

Très fréquent

16

1#

Lésions,        intoxications        et complications d'interventions

Chute

Très fréquent

16

2#

*           Inclut hypothyroïdie, augmentation de la thyréostimuline sanguine, diminution de la thyroxine, thyroïdite auto-immune, diminution de la thyroxine libre, diminution de la triiodothyronine


** Inclut rougeurs, éruption maculopapuleuse, éruption cutanée généralisée, urticaire, éruption prurigineuse, éruption maculaire, conjonctivite, érythème polymorphe, éruption papuleuse, desquamation cutanée, éruption génitale, éruption érythémateuse, stomatite, érythème médicamenteux, ulcération buccale, éruption pustuleuse, bulle, papule, dermatose bulleuse, érosion cutanée et éruption vésiculaire

+              Inclut fracture des côtes, fracture vertébrale lombaire, fracture rachidienne par compression, fracture rachidienne, fracture du pied, fracture de la hanche, fracture de l'humérus, fracture vertébrale thoracique, fracture du membre supérieur, fracture du sacrum, fracture de la main, fracture du pubis, fracture acétabulaire, fracture de la cheville, fracture par compression, fracture du cartilage costal, fracture des os du visage, fracture du membre inférieur, fracture ostéoporotique, fracture du poignet, fracture avulsion, fracture du péroné, fracture du coccyx, fracture du bassin, fracture du radius, fracture du sternum, fracture de fatigue, fracture traumatique, fracture des vertèbres cervicales, fracture du col du fémur, fracture du tibia

#              Les définitions du grade 4 n'existent pas pour ces effets

Description des effets indésirables sélectionnés

Éruption cutanée

Dans l'étude 1, l'éruption cutanée associée à APALUTAMIDE était le plus souvent décrite comme maculaire ou maculopapuleuse. Des évènements indésirables d'éruption cutanée ont été rapportés chez 24 % des patients traités par APALUTAMIDE versus 5,5 % des patients traités par placebo. Des éruptions cutanées de grade 3 (définies comme couvrant une surface corporelle [SC] > 30 %) ont été rapportées plus fréquemment avec APALUTAMIDE (5,2 %) versus placebo (0,3 %). Aucun cas de nécrolyse épidermique toxique (NET) ou de syndrome de Stevens-Johnson (SJS) n'a été rapporté.

Le déclenchement de l'éruption cutanée est survenu après une durée médiane de traitement par APALUTAMIDE de 82 jours et a disparu dans un délai médian de 60 jours suivant le déclenchement de l'éruption chez 81 % des patients. Les médicaments utilisés ont inclus des corticoïdes topiques, des corticoïdes systémiques et des antihistaminiques oraux. Parmi les patients ayant présenté une éruption cutanée, le traitement a été interrompu chez 28 % d'entre eux et la dose réduite chez 12 % d'entre eux (voir rubrique Posologie et mode d'administration). Une éruption cutanée est réapparue chez environ la moitié des patients qui ont été réexposés au médicament, sans réaction allergique grave. L'éruption cutanée a conduit à l'arrêt du traitement par APALUTAMIDE chez 9 % des patients en ayant présenté une.

Chutes et fractures

Dans l'étude 1, des fractures ont été rapportées chez 11,7 % des patients traités par APALUTAMIDE et 6,5 % des patients traités par placebo. La moitié des patients a présenté une chute dans les 7 jours précédant l'événement de fracture dans les deux groupes de traitement. Des chutes ont été rapportées chez 15,6 % des patients traités par APALUTAMIDE versus 9,0 % des patients sous placebo.

Hypothyroïdie

Une hypothyroïdie a été rapportée chez 8,1 % des patients traités par APALUTAMIDE et 2,0 % des patients sous placebo, selon les évaluations de la thyréostimuline (TSH) tous les 4 mois. Aucun événement indésirable de grade 3 ou 4 n'a été observé. Une hypothyroïdie s'est produite chez 28 % des patients recevant déjà une hormonothérapie thyroïdienne de substitution dans le bras APALUTAMIDE et chez 5,9 % des patients du bras placebo. Chez les patients ne recevant pas une hormonothérapie thyroïdienne de substitution, une hypothyroïdie s'est produite chez 7,5 % des patients traités par APALUTAMIDE et chez 1,8 % des patients traités par placebo. L'hormonothérapie thyroïdienne de substitution, lorsqu'elle est cliniquement indiquée, doit être instaurée ou ajustée à la dose (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

Allongement de l'intervalle QTc à l'ECG

Dans une étude de phase I chez 45 patients présentant un cancer de la prostate résistant à la castration et traités par APALUTAMIDE, une augmentation moyenne de 12,4ms du QTcF (IC : 8,0- 16,0) a été observée à l'état d'équilibre.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté au moyen de la fiche correspondante (voir Annexe D) de ce protocole d'utilisation thérapeutique.


SURVEILLANCE :

- ECG avant l'instauration du traitement et après 4 semaines de traitement.

INFORMER les patients sur la possibilité de cryoconservation du sperme.

INFORMER IMMEDIATEMENT LE MEDECIN en cas de perte de connaissance ou de convulsions.

Les HOMMES SEXUELLEMENT ACTIFS doivent utiliser un préservatif pendant le traitement et pendant 3 mois après son arrêt.

Femmes en âge de procréer

Il n'y a pas de données chez l'Homme sur l'utilisation d'APALUTAMIDE lors de la grossesse et ce médicament ne doit pas être utilisé chez la femme en âge de procréer.

Contraception masculine et féminine

La présence d'APALUTAMIDE ou de ses métabolites dans le sperme n'est pas connue. APALUTAMIDE peut être nocif pour le développement du foetus. Les patients ayant des rapports sexuels avec des femmes en âge de procréer doivent utiliser un préservatif associé à une autre méthode de contraception hautement efficace pendant le traitement et pendant les 3 mois qui suivent la dernière prise d'APALUTAMIDE. Aucune étude sur la reproduction et le développement chez l'animal n'a été réalisée avec APALUTAMIDE.

Grossesse

APALUTAMIDE ne doit pas être utilisé chez la femme. APALUTAMIDE est contre-indiqué chez les femmes enceintes ou susceptibles de l'être (voir rubrique Contre-indications). D'après son mécanisme d'action, APALUTAMIDE peut nuire au foetus lorsqu'il est administré pendant la grossesse. Il n'existe pas de donnée disponible sur l'utilisation d'APALUTAMIDE pendant la grossesse.


Allaitement

APALUTAMIDE ne doit pas être utilisé chez la femme. Il n'existe pas de donnée sur la présence d'apalutamide ou de ses métabolites dans le lait maternel, sur l'effet sur le nourrisson allaité, ou de l'effet sur la production de lait maternel.

Fertilité

D'après les études réalisées chez l'animal, APALUTAMIDE peut affecter la fertilité chez les mâles aptes à la reproduction (voir rubrique Données de sécurité précliniques). Il est conseillé aux hommes de demander des informations sur la possibilité de conserver les spermatozoïdes par congélation avant le traitement.

 

Associations contre-indiquées :

La prise des médicaments suivants connus pour diminuer le seuil de convulsions et/ou causant des convulsions doit être arrêtée ou substituée dans les 4 semaines précédant l'inclusion dans l'ATU de cohorte :

·         Aminophylline/théophylline

·         Antipsychotiques atypiques (ex. clozapine, olanzapine, rispéridone, ziprasidone)

·         Buproprion

·         Lithium

·         Mépéridine et péthidine

·         Antipsychotiques phénothiazine (ex. chlorpromazine, mesoridazine, thioridazine)

·         Antidépresseurs tricycliques et tétracycliques (ex. amitriptyline, desipramine, doxepin, imipramine, maprotiline, mirtazapine)

Le traitement par suppression androgénique étant susceptible d'allonger l'intervalle QT, la prudence est conseillée lorsque APALUTAMIDE est administré avec des médicaments connus pour allonger l'intervalle QT, ou des médicaments capables d'induire des torsades de pointes tels que les antiarythmiques de classe IA (par exemple quinidine, disopyramide) ou de classe III (par exemple amiodarone, sotalol, dofetilide, ibutilide), la méthadone, la moxifloxacine, les antipsychotiques, etc.

Potentiel des autres médicaments à modifier l'exposition à l'apalutamide

Médicaments inhibiteurs du CYP2C8

Lors d'une étude d'interaction médicamenteuse, la Cmax de l'apalutamide a diminué de 21 % tandis que l'ASC a augmenté de 68 % lors de la co-administration de 240 mg d'APALUTAMIDE en dose unique avec le gemfibrozil (un inhibiteur puissant du CYP2C8). Des simulations suggèrent que le gemfibrozil pourrait augmenter la Cmax à l'état d'équilibre et l'ASC de l'apalutamide de 32 % et 44 %, respectivement. Pour les fractions actives (somme de l'apalutamide non lié et du métabolite actif non lié ajusté à l'activité), la Cmax à l'état d'équilibre et l'ASC peuvent augmenter de 19 % et de 23 %, respectivement (voir figure 5). Aucun ajustement de la dose initiale n'est nécessaire lorsque APALUTAMIDE est co-administré avec un inhibiteur puissant du CYP2C8 (gemfibrozil, clopidogrel, par exemple) ; toutefois, il faut envisager de réduire la dose d'APALUTAMIDE en fonction de la tolérance (voir rubrique Posologie et mode d'administration). Les inhibiteurs légers ou modérés du CYP2C8 ne devraient pas modifier l'exposition à l'apalutamide.

Médicaments inhibiteurs du CYP3A4

Lors d'une étude d'interaction médicamenteuse, la Cmax de l'apalutamide a diminué de 22 % tandis que l'ASC était similaire lors de la co-administration de 240 mg d'APALUTAMIDE en dose unique avec l'itraconazole (un inhibiteur puissant du CYP3A4). Des simulations suggèrent que le kétoconazole (un inhibiteur puissant du CYP3A4) pourrait augmenter la Cmax à l'état d'équilibre et l'ASC de l'apalutamide de 38 % et 51 %, respectivement. Pour les fractions actives, la Cmax à l'état d'équilibre et l'ASC peuvent augmenter de 23 % et 28 %, respectivement (voir figure 5). Aucun ajustement de la dose initiale n'est nécessaire lorsque APALUTAMIDE est co-administré avec un inhibiteur puissant du CYP3A4 (kétoconazole, ritonavir, par exemple) ; toutefois, il faut envisager de réduire la dose d'APALUTAMIDE en fonction de la tolérance (voir rubrique Posologie et mode d'administration). Les inhibiteurs légers ou modérés du CYP3A4 ne devraient pas modifier l'exposition à l'apalutamide.

Médicaments inducteurs du CYP3A4 ou du CYP2C8

Les effets des inducteurs du CYP3A4 ou du CYP2C8 sur la pharmacocinétique de l'apalutamide n'ont pas été évalués in vivo. Des simulations suggèrent que la rifampicine (un inducteur puissant du CYP3A4 et modéré du CYP2C8) pourrait réduire la Cmax à l'état d'équilibre et l'ASC de l'apalutamide de 25 % et 34 %, respectivement. Pour les fractions actives, la Cmax à l'état d'équilibre et l'ASC peuvent diminuer de 15 % et 19 %, respectivement (voir figure 5). Aucun ajustement de dose n'est nécessaire lors de la co-adminsitration d'APALUTAMIDE avec des inducteurs du CYP3A4 ou du CYP2C8.

Agents réducteurs d'acidité

L'apalutamide n'est pas ionisable dans des conditions de pH physiologique ; par conséquent, les agents réducteurs d'acidité (inhibiteur de la pompe à protons, antagoniste des récepteurs H2, antiacide) ne devraient pas modifier la solubilité et la biodisponibilité de l'apalutamide.


Médicaments affectant les transporteurs

In vitro, l'apalutamide et son métabolite N-desméthyl, sont des substrats de la P-gp mais pas de la BCRP, de l'OATP1B1 ni de l'OATP1B3. En raison de l'absorption complète de l'apalutamide après administration orale, la P-gp ne limite pas l'absorption de l'apalutamide et par conséquent, l'inhibition ou l'induction de la P-gp ne devrait pas modifier la biodisponibilité de l'apalutamide.

Potentiel de l'apalutamide à modifier l'exposition d'autres médicaments

Enzymes métabolisant les médicaments

Des études in vitro ont montré que l'apalutamide et le N-desméthyl apalutamide sont des inducteurs modérés à puissants du CYP3A4 et du CYP2B6, des inhibiteurs modérés du CYP2B6 et du CYP2C8, et des inhibiteurs faibles du CYP2C9, CYP2C19 et CYP3A4. L'apalutamide et le N-desméthyl apalutamide n'affectent pas le CYP1A2 et le CYP2D6 à des concentrations pertinentes sur le plan thérapeutique.

Chez l'homme, APALUTAMIDE est un inducteur puissant du CYP3A4 et du CYP2C19, et un inducteur faible du CYP2C9. Dans une étude d'interactions médicamenteuses, avec une approche en association de traitements, la co-administration d'APALUTAMIDE à des doses orales uniques de substrats sensibles du CYP a entrainé une diminution de 92 % de l'ASC du midazolam (substrat du CYP3A4), une diminution de 85 % de l'ASC de l'oméprazole (substrat du CYP2C19) et une diminution de 46 % de l'ASC de la S-warfarine (substrat du CYP2C9). APALUTAMIDE n'a pas entraîné de modifications cliniquement significatives de l'exposition au substrat du CYP2C8 (voir figure 1). L'utilisation concomitante d'APALUTAMIDE avec des médicaments qui sont principalement métabolisés par le CYP3A4 (darunavir, félodipine, midazolam, simvastatine, par exemple), le CYP2C19 (diazépam, oméprazole, par exemple), ou le CYP2C9 (warfarine, phénytoïne, par exemple) peut entrainer une exposition plus faible à ces médicaments. La substitution de ces médicaments est recommandée lorsque cela est possible ou l'évaluation de la perte d'efficacité en cas de poursuite du traitement par ces médicaments. En cas d'administration avec de la warfarine, surveiller l'INR pendant le traitement par APALUTAMIDE.

L'induction du CYP3A4 par l'apalutamide suggère que l'UDP-glucuronyltransférase (UGT) pourrait être également induite via l'activation du récepteur nucléaire PXR (Pregnane X receptor). L'administration concomitante d'APALUTAMIDE avec des médicaments qui sont des substrats de l'UGT (lévothyroxine, acide valproïque, par exemple) peut entrainer une exposition plus faible à ces médicaments. Faire preuve de prudence en cas de co-administration de substrats de l'UGT avec APALUTAMIDE et évaluer la perte d'efficacité.

Transporteurs de médicaments

En clinique, l'apalutamide s'est montré être un faible inducteur de la glycoprotéine P (P-gp), de la protéine de résistance du cancer du sein (BRCP) et du polypeptide transporteur d'anion organique 1B1 (OATP1B1). Une étude d'interactions médicamenteuses avec une approche en association de traitements a montré que la co-administration d'APALUTAMIDE avec des doses orales uniques de substrats sensibles du transporteur a entrainé une diminution de 30 % de l'ASC du féxofénadine (substrat de la P-gp) et une diminution de 41 % de l'ASC de la rosuvastatine (substrat de la BCRP/OATP1B1) mais n'avait pas d'impact sur la Cmax (voir figure 1). L'utilisation concomitante d'APALUTAMIDE avec des médicaments qui sont des substrats de la P-gp (colchicine, dabigatran étexilate, digoxine, par exemple), de la BCRP ou de l'OATP1B1 (lapatinib, méthotrexate, rosuvastatine, répaglinide, par exemple) peut entrainer une exposition moins élevée à ces médicaments. Faire preuve de prudence en cas de co-administration de substrats de la P-gp, de la BCRP ou de l'OATP1B1 avec APALUTAMIDE et évaluer la perte d'efficacité en cas de poursuite du traitement par ces médicaments.

Selon les données in vitro, l'inhibition du transporteur de cations organiques 2 (OCT2), du transporteur d'anion organique 3 (OAT3) et des protéines d'extrusion de multiples médicaments et toxines (MATE) par l'apalutamide et son métabolite N-desméthyl ne peut être exclue. Aucune inhibition in vitro du transporteur d'anion organique 1 (OAT1) n'a été observée. Des simulations suggèrent que l'apalutamide n'entraîne pas de modifications cliniquement significatives de l'exposition à la metformine (substrat de l'OCT2/MATE) et à la benzylpénicilline (substrat de l'OAT3) (voir figure 1).

Population pédiatrique

Les études d'intéraction ont uniquement été réalisées chez l'adulte.


 

 

Le traitement doit être instauré et supervisé par un médecin expérimenté dans le traitement du  cancer de la prostate, dans l'utilisation des médicaments anticancéreux.

Posologie

La dose recommandée est de 240 mg (quatre comprimés de 60 mg) en une seule prise quotidienne par voie orale.

La castration médicale par analogue de l'hormone de libération des gonadotrophines (GnRHa) doit être maintenue pendant la durée du traitement chez les patients n'ayant pas subi de castration chirurgicale.

Si le patient oublie de prendre une dose, il doit la prendre dès que possible le jour même avec un retour au schéma de prise normal le jour suivant. Le patient ne doit pas prendre de comprimés supplémentaires pour compenser la dose oubliée.

Si un patient développe une toxicité de grade ≥ 3 ou un effet indésirable intolérable, suspendre l'administration jusqu'à amélioration des symptômes à un grade ≤ 1 ou au grade d'origine, puis reprendre à la même dose ou à une dose réduite (180 mg ou 120 mg), si nécessaire.

Sujets âgés

Parmi les 803 patients ayant reçu APALUTAMIDE dans l'étude 1 (ARN-509-003), 88 % des patients étaient âgés d'au moins 65 ans et 26 % étaient âgés d'au moins 80 ans. Aucune différence globale concernant la sécurité ou l'efficacité n'a été observée entre ces patients et des patients plus jeunes. Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les sujets plus âgés (voir rubriques Propriétés pharmacodynamiques et Propriétés pharmacocinétiques).

Insuffisance rénale

Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale légère à modérée. Aucune donnée n'est disponible chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère ou une maladie rénale en phase terminale (DFGe £ 29 ml/min/1,73 m2) (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).


Insuffisance hépatique

Aucun ajustement posologique n'est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère à modérée à l'initiation (classes A et B de Child-Pugh, respectivement). Aucune donnée n'est disponible chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (classe C de Child-Pugh) (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Population pédiatrique

L'utilisation d'apalutamide dans la population pédiatrique n'est pas justifiée. Aucune donnée n'est disponible.

Mode d'administration

APALUTAMIDE est à prendre par voie orale.

Les comprimés doivent être avalés entiers et peuvent être pris pendant ou en dehors des repas.

 

Durée de conservation :

2 ans

 

Précautions particulières de conservation :

À conserver dans l'emballage d'origine à l'abri de la lumière et de l'humidité.

Ce médicament ne nécessite aucune précaution particulière de conservation relative à la température.

 

Sans objet.

 

Il n'existe pas d'antidote spécifique connu en cas de surdosage à l'apalutamide. En cas de surdosage, interrompre la prise d'APALUTAMIDE, mettre en oeuvre un traitement symptomatique jusqu'à la diminution ou la disparition de la toxicité clinique. Aucune toxicité dose limitante n'a été observée à la dose de 480 mg par jour (deux fois la dose quotidienne recommandée).

 

Classe pharmacothérapeutique : non encore attribuée, code ATC : non encore attribué. Mécanisme d'action

L'apalutamide est un inhibiteur sélectif du récepteur aux androgènes (RA), administré par voie orale, qui se lie directement au domaine de liaison du ligand du RA. Lors d'études précliniques, l'apalutamide empêche la translocation nucléaire du RA, inhibe la liaison à l'ADN, ralentit la transcription médiée par le RA, et n'a pas d'activité agoniste sur le récepteur aux androgènes. Dans des modèles murins du cancer de la prostate, l'administration d'apalutamide provoque une diminution de la prolifération cellulaire tumorale et une augmentation de l'apoptose entraînant une activité antitumorale puissante. Un métabolite majeur, le N-desméthyl apalutamide, représente un tiers de l'activité in vitro de l'apalutamide.

Électrophysiologie cardiaque

L'effet de l'apalutamide à la dose de 240 mg une fois par jour sur l'intervalle QT a été évalué chez des patients atteints d'un CRPC lors d'une étude consacrée au QT. Aucune différence supérieure à 20 ms dans la variation moyenne de l'intervalle QT par rapport à l'état initial n'a été observée, d'après la méthode de correction de Fridericia, à tous les points d'évaluation à l'état d'équilibre.

Efficacité et sécurité clinique

Au cours d'une étude clinique multicentrique, en double aveugle (Etude 1), un total de 1207 patients atteints d'un nmCRPC ont été randomisés selon un rapport de 2 :1 en vue de recevoir  APALUTAMIDE par voie orale à la dose de 240 mg une fois par jour en association à un traitement par suppression androgénique (ADT) (castration médicale ou castration chirurgicale) ou un placebo avec ADT. Les patients inclus avaient un temps de doublement du PSA, antigène spécifique de la prostate (PSADT) ≤ 10 mois, et étaient considérés à haut risque imminent de maladie métastatique et de décès spécifique par cancer de la prostate. Tous les patients n'ayant pas subi de castration chirurgicale ont reçu un traitement par ADT de manière continue pendant toute l'étude. Soixante-treize pour cent (73 %) des patients ont reçu un traitement antérieur par anti-androgènes de première génération ; 69 % des patients ont reçu du bicalutamide et 10 % des patients ont reçu du flutamide. Les corticoïdes systémiques n'étaient pas autorisés à l'entrée dans l'étude. Les résultats concernant le PSA étaient en insu et n'ont pas été utilisés pour l'arrêt du traitement. Les patients randomisés dans l'un des bras devaient poursuivre le traitement jusqu'à progression de la maladie, telle que définie par une revue centralisée indépendante en aveugle (BICR, blinded central imaging review), jusqu'à l'instauration d'un nouveau traitement, jusqu'à l'apparition d'une toxicité inacceptable ou jusqu'au retrait du consentement. Après confirmation par la revue centralisée indépendante (BICR) du développement d'une maladie métastatique distante, les patients se sont vu proposer ZYTIGA comme option de premier traitement ultérieur après arrêt du traitementà l'étude.

Les caractéristiques démographiques des patients et de la maladie à l'inclusion étaient équilibrées entre les bras de traitement. L'âge médian était de 74 ans (intervalle : 48-97) et 26 % des patients étaient âgés d'au moins 80 ans. La distribution selon l'origine ethnique était la suivante : 66 % de patients d'origine ethnique caucasienne, 5,6 % de patients d'origine ethnique noire, 12 % de patients d'origine ethnique asiatiques et 0,2 % d'autres origines ethniques. Soixante-dix-sept pour cent (77 %) des patients des deux bras de traitement avaient déjà subi une intervention chirurgicale ou une radiothérapie de  la prostate. Une majorité de patients  avaient  un score de Gleason de 7  ou plus  (81 %). Quinze pour cent (15 %) des patients avaient des ganglions lymphatiques pelviens < 2 cm à l'inclusion dans l'étude. Tous les patients inclus avaient une maladie non métastatique confirmée par la revue centralisée indépendante en aveugle et un Indice de Performance de l'Eastern Cooperative Oncology Group (IP ECOG) de 0 ou 1 à l'inclusion dans l'étude.


La survie sans métastase (SSM) est définie comme le délai entre la randomisation et la première preuve de métastase à distance osseuse ou du tissu mou confirmée par la revue centralisée indépendante (BICR) ou d'un décès de toute cause, selon le premier évènement survenu. Le traitement par APALUTAMIDE a amélioré de manière significative la SSM. APALUTAMIDE a réduit le risque de métastases à distance ou de décès de 70 %. La SSM médiane était de 41 mois pour APALUTAMIDE et de 16 mois pour le placebo.

 

Les patients traités par APALUTAMIDE et ADT ont montré une amélioration significative par rapport à ceux traités par ADT seule pour les critères de jugement secondaires suivants : temps jusqu'à métastase (TTM), survie sans progression (PFS) et temps jusqu'à progression symptomatique. En outre, la survie globale (OS) et le temps jusqu'à l'instauration d'une chimiothérapie cytotoxique ont également été améliorés (voir tableau 2).

 


 

 

Le traitement par APALUTAMIDE a significativement réduit le risque de progression symptomatique de 55 % par rapport au placebo. La valeur de p observée (0,00000356) a franchi la limite d'efficacité d'O'Brien-Fleming (OBF) (p=0,00008) pour la significativite.


La survie globale était plus longue pour APALUTAMIDE que pour le placebo avec un hazard ratio (HR) de 0,700 (IC à 95 % : 0,472- 1,038). La valeur de p était de 0,0742 et n'a pas atteint la valeur préétablie pour la significativité statistique.

Trente-neuf pour cent (39 %) des patients traités par APALUTAMIDE et 70 % des patients traités par placebo ont arrêté le traitement à l'étude. Des sorties d'essai dues aux événements indésirables ont été rapportées chez 11 % des patients traités par APALUTAMIDE et 6 % des patients traités par placebo. Une plus grande proportion (80 %) de patients traités par placebo ont reçu un traitement ultérieur par rapport aux patients traités par APALUTAMIDE (56 %). La survie post-progression (PFS- 2, définie comme le temps jusqu'à progression de la maladie après un premier traitement ultérieur ou décès) a été plus longue pour les patients traités par APALUTAMIDE par rapport à ceux traités par placebo (HR=0,489 ; IC à 95 % : 0,361- 0,662 ; p< 0,0001).

Aucune différence statistiquement significative n'a été observée en termes de variation par rapport à l'inclusion du score FACT-P (Functional Assessment of Cancer Therapy - Prostate) pour le score total ou de chacun des sous-scores entre les patients sous APALUTAMIDE et ADT versus placebo et ADT.

 

Suite à l'administration répétée d'une dose unique quotidienne, l'exposition à l'apalutamide (Cmax et aire sous la courbe de concentration [ASC]) a augmenté de manière proportionnelle à la dose sur l'intervalle de doses de 30 à 480 mg. Suite à l'administration de 240 mg une fois par jour, l'état d'équilibre de l'apalutamide a été obtenu après 4 semaines et le ratio d'accumulation moyen était d'environ 5 par rapport à une dose unique. À l'état d'équilibre, les valeurs moyennes (CV%) de Cmax et d'ASC pour l'apalutamide étaient de 6 µg/ml (28 %) et de 100 µg.h/ml (32 %), respectivement. Les fluctuations quotidiennes des concentrations plasmatiques d'apalutamide étaient faibles, avec un ratio moyen des valeurs max/min de 1,63. Une augmentation de la clairance apparente (CL/F) a été observée avec une administration répétée, probablement due à l'induction du propre métabolisme de l'apalutamide.

À l'état d'équilibre, les valeurs moyennes (CV%) de Cmax et d'ASC pour le principal métabolite actif, le N-desméthyl apalutamide, étaient de 5,9 µg/ml (18 %) et de 124 µg.h/ml (19 %), respectivement. Le N-desméthyl apalutamide se caractérise par un profil de concentration en fonction du temps plat à l'état d'équilibre avec un ratio moyen des valeurs min/max de 1,27. Le ratio moyen (CV %) de l'ASC métabolite/médicament parent du N-desméthyl apalutamide après administration répétée était d'environ 1,3 (21 %). En tenant compte de l'exposition systémique, de l'activité relative et des propriétés pharmacocinétiques, le N-desméthyl apalutamide a probablement contribué à l'activité clinique de l'apalutamide.

Absorption

Après administration orale, le temps médian pour atteindre la concentration plasmatique maximale (tmax) était de 2 heures (valeurs min-max de 1 à 5 heures). La biodisponibilité orale absolue moyenne est d'environ 100 %, indiquant que l'apalutamide est entièrement absorbée après administration orale.

L'administration d'apalutamide chez des sujets sains à jeun et ayant pris un repas à haute teneur en lipides, s'est traduite par l'absence de variations cliniquement pertinentes de la Cmax et de l'ASC. Le temps médian pour atteindre la tmax a été retardé de 2 heures avec la prise de nourriture (voir figure 5) (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

Distribution

Le volume de distribution apparent moyen à l'état d'équilibre de l'apalutamide est d'environ 276 litres. Le volume de distribution de l'apalutamide est supérieur au volume d'eau corporelle total, indiquant une distribution extravasculaire importante.

L'apalutamide et le N-desméthyl apalutamide sont liés à 96 % et 95 % aux protéines plasmatiques, respectivement, et se lient principalement à l'albumine sérique indépendamment de la concentration.

Biotransformation

Après administration unique par voie orale de 240 mg d'apalutamide radiomarquée au 14C, l'apalutamide, son métabolite actif, le N-desméthyl apalutamide, et un métabolite inactif, l'acide carboxylique, ont représenté la majorité de la radioactivité au 14C dans le plasma, représentant respectivement 45 %, 44 % et 3 % de la radioactivité totale 14C-ASC.


Le métabolisme est la voie principale d'élimination de l'apalutamide. Il est principalement métabolisé par le CYP2C8 et le CYP3A4 pour former le N-desméthyl apalutamide. L'apalutamide et le N- desméthyl apalutamide sont ensuite métabolisés sous forme inactive en acide carboxylique par la carboxylestérase. La contribution du CYP2C8 et du CYP3A4 dans le métabolisme de l'apalutamide est estimé à 58 % et à 13 % après administration d'une dose unique mais passe à 40 % et 37 %, respectivement à l'état d'équilibre.

Élimination

L'apalutamide, principalement sous la forme de métabolites, est éliminé principalement par voie rénale. Après administration d'une dose orale unique d'apalutamide radiomarqué, 89 % de la radioactivité a été collectée dans les 70 jours suivant l'administration de la dose : 65 % a été collecté dans les urines (1,2 % de la dose administrée sous forme d'apalutamide inchangé et 2,7 % sous forme de N-desméthyl apalutamide) et 24 % a été collecté dans les fèces (1,5 % de la dose administrée sous forme d'apalutamide inchangé et 2 % sous forme de N-desméthyl apalutamide).

La CL/F d'apalutamide est de 1,3 l/h après une dose unique et augmente à 2,0 l/h à l'état d'équilibre après administration d'une dose quotidienne. La demi-vie efficace moyenne de l'apalutamide chez les patients est d'environ 3 jours à l'état d'équilibre.

Populations particulières

Les effets de l'insuffisance rénale, insuffisance hépatique, âge, origine ethnique et d'autres facteurs extrinsèques sur la pharmacocinétique de l'apalutamide sont résumés dans la figure 5.

Insuffisance rénale

Aucune étude spécifique à l'insuffisance rénale n'a été réalisée avec l'apalutamide. D'après l'analyse de pharmacocinétique de population utilisant les données d'études cliniques chez les patients atteints d'un cancer de la prostate résistant à la castration (CRPC) et des sujets sains, aucune différence significative de l'exposition systémique n'a été observée chez les patients atteints d'une insuffisance rénale préexistante légère à modérée (débit de filtration glomérulaire estimé [DFGe] entre 30 et 89 ml/min/1,73 m2) par rapport aux patients ayant une fonction rénale normale à l'inclusion (DFGe ≥ 90 ml/min/1,73 m2) (voir Figure 5). L'effet potentiel d'une insuffisance rénale sévère ou d'une maladie rénale en phase terminale (DFGe ≤29 ml/min/1,73 m2) n'ont pas été établis en raison de données insuffisantes.

Insuffisance hépatique

Une étude spécifique à l'insuffisance hépatique a comparé l'exposition systémique de l'apalutamide et du N-desméthyl apalutamide chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère ou modérée à l'inclusion (classe A et B de Child-Pugh, respectivement) versus des sujets contrôles sains présentant une fonction hépatique normale. L'exposition systémique de l'apalutamide et du N- desméthyl apalutamide étaient similaires chez les patients ayant une insuffisance hépatique légère ou modérée à l'inclusion comparativement aux patients ayant une fonction hépatique normale (voir figure 5). Aucune donnée clinique et pharmacocinétique n'est disponible pour les patients atteints d'insuffisance hépatique grave (classe C de Child-Pugh).

Origine ethnique

D'après l'analyse de pharmacocinétique de population, aucune différence clinique pertinente n'a été observée concernant la pharmacocinétique de l'apalutamide entre les patients d'origine ethnique blanche (caucasiens ou hispaniques ou latinos), les patients d'origine ethnique noire (afro-américains ou originaires d'Afrique), les patients d'origine ethnique asiatique (non-japonais) et les patients d'origine japonaise (voir figure 5).

Âge

Les analyses pharmacocinétiques de population ont montré que l'âge (valeurs min-max de 18 à 94 ans) n'a pas d'influence cliniquement significative sur la pharmacocinétique de l'apalutamide.


 

 

 

L'APALUTAMIDE a une influence modérée sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines, car des événements neurologiques (notamment des convulsions) ont été rapportés (voir rubrique Effets indésirables). Les patients (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi) doivent être informés sur le risque de conduire ou d'utiliser des machines. Aucune étude n'a été menée pour déterminer les effets de l'apalutamide sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines.

 

Aucune étude à long terme chez l'animal n'a été réalisée pour évaluer le potentiel cancérogène de l'apalutamide. L'apalutamide n'a pas induit de mutations lors du test de mutation bactérienne réverse (Ames) et ne s'est pas montré génotoxique aussi bien lors du test in vitro d'aberration chromosomique, que lors des tests in vivo du micronoyau et des Comètes chez le rat .Des crises et des convulsions ont été observées lors d'études toxicologiques générales avec des doses élevées d'apalutamide chez les chiens mâles (> 25 mg/kg/jour) et les souris (>175 mg/kg) et sont considérés comme étant des effets off-target (inhibition du GABAA par l'apalutamide et le métabolite JNJ-56142060).


La fertilité masculine est susceptible d'être altérée lors du traitement par l'apalutamide d'après les résultats des études de toxicologie en administration répétée correspondant à l'activité pharmacologique de l'apalutamide. Lors d'études de toxicité en administration répétée chez des rats mâles (jusqu'à 26 semaines) et des chiens (jusqu'à 39 semaines), une atrophie, une aspermie/hypospermie, une dégénérescence et/ou une hyperplasie ou une hypertrophie du système reproducteur ont été observées aux doses ≥ 25 mg/kg/jour chez les rats (1,4 fois l'exposition chez l'homme d'après l'AUC) et ≥ 2,5 mg/kg/jour chez les chiens (0,9 fois l'exposition chez l'homme d'après l'AUC).

Au cours d'une étude de fertilité chez des rats mâles, une diminution de la concentration et de la motilité des spermatozoïdes, de l'accouplement et des taux de fertilité (après accouplement avec des femelles non traitées) ainsi qu'une réduction de la masse pondérale des glandes sexuelles secondaires et de l'épididyme ont été observées après 4 semaines d'administration d'une dose ≥ 25 mg/kg/jour (correspondant à des niveaux d'exposition semblables à ceux utilisés pour l'homme d'après l'AUC). Les effets sur les rats mâles étaient réversibles 8 semaines après la dernière administration d'apalutamide.

 

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.


Liste I

 

Médicament soumis à prescription hospitalière.

 

Médicament à prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie

Comprimé pelliculé légèrement jaunâtre à vert grisâtre, de forme oblongue (16,7 mm de long x 8,7 mm de large), avec l'inscription « AR 60 » imprimée sur une face.

 

Flacon blanc, opaque, en polypropylène à haute densité (PEHD), muni d'une fermeture de sécurité pour les enfants. Chaque flacon contient 120 comprimés pelliculés et un dessicant.