Nusinersen 2,4 mg-mL solution injectable, boîte de 1 flacon de 5 ml

Dernière révision : 01/05/2017

Taux de TVA : 0%

Laboratoire exploitant : BIOGEN FRANCE

Source : Base Claude Bernard

Traitement des patients symptomatiques atteints d'amyotrophie spinale (SMA) 5q et n'ayant jamais atteint un stade de marche autonome

 

Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Composition.

 

Il existe un risque de survenue d'effets indésirables dans le cadre de la ponction lombaire (par exemple céphalées, dorsalgies, vomissements ; voir rubrique Effets indésirables). Les difficultés éventuelles de cette voie d'administration peuvent être observées chez les patients très jeunes et chez les patients présentant une scoliose. L'échographie (ou une autre technique d'imagerie) peut être envisagée à l'appréciation du médecin pour guider l'injection intrathécale de nusinersen.


Thrombopénie et anomalies de la coagulation :

Des anomalies de la coagulation et une thrombopénie, y compris une thrombopénie aiguë sévère, ont été observées après l'administration d'autres oligonucléotides antisens par voie sous-cutanée ou intraveineuse. Une numération plaquettaire et des tests de la coagulation doivent être envisagés avant l'administration du nusinersen si le tableau clinique le justifie.

Toxicité rénale :

Une toxicité rénale a été observée après l'administration d'autres oligonucléotides antisens par voie sous-cutanée ou intraveineuse. Un dosage des protéines urinaires (de préférence sur un échantillon des premières urines du matin) est recommandé si le tableau clinique le justifie. En cas de protéinurie élevée persistante, un autre dosage doit être envisagé.

Considérations liées aux excipients

Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par injection. Il est essentiellement « sans sodium » et peut être utilisé chez les patients contrôlant leur apport alimentaire en sodium.

 

Résumé du profil de sécurité

L'évaluation de la sécurité du nusinersen est basée sur deux études cliniques de phase III menées chez des nourrissons et des enfants atteints de SMA, ainsi que sur des études en ouvert incluant des nourrissons présymptomatiques ayant un diagnostic génétique de SMA et des nourrissons et enfants atteints de SMA. Sur les 260 patients ayant reçu du nusinersen pendant une durée allant jusqu'à 4 ans, 154 patients ont été traités pendant au moins un an.

Aucun événement indésirable n'a été jugé comme étant lié au médicament expérimental. La majorité des événements indésirables rapportés dans les études cliniques étaient considérés comme étant liés à l'amyotrophie spinale ou à la procédure d'administration intrathécale.


Description de certains effets indésirables

Événements liés à la ponction lombaire

Des effets indésirables associés à l'administration du nusinersen par ponction lombaire tels que céphalées, dorsalgies, vomissements et syndrome post-ponction lombaire ont été observés. L'incidence et la sévérité de ces événements concordaient avec celles des événements susceptibles de survenir lors d'une ponction lombaire. Il n'a pas été observé de complications sérieuses des ponctions lombaires, telles que des infections graves.

Immunogénicité

La réponse immunitaire au nusinersen a été déterminée chez 148 patients dont les échantillons plasmatiques prélevés à l'inclusion et après le début de l'étude ont été analysés pour la recherche d'anticorps anti-médicament (AAM). L'incidence d'AAM a été globalement faible, avec 7 patients (5 %) ayant développé des AAM sous traitement ; les AAM ont été transitoires chez 3 patients, considérés comme persistants chez 2 patients et non confirmés chez 2 patients. Il n'a pas été observé d'effet apparent du développement d'AAM sur la réponse clinique, les événements indésirables ou le profil pharmacocinétique du nusinersen.

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé doivent déclarer tout effet indésirable suspecté à l'aide de la fiche de déclaration des effets indésirables disponible dans le Protocole d'utilisation thérapeutique et de recueil d'informations (voir Annexe D du PUT).

 

Fertilité

Dans les études de toxicologie chez l'animal, il n'a pas été observé d'effets sur la fertilité mâle ou femelle (voir rubrique Données de sécurité précliniques). Il n'existe pas de données concernant les effets potentiels sur la fertilité humaine.

Grossesse

Il n'existe pas de données ou il existe des données limitées sur l'utilisation du nusinersen chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effets délétères directs ou indirects sur la reproduction (voir rubrique Données de sécurité précliniques). Par mesure de précaution, il est préférable d'éviter l'utilisation de nusinersen pendant la grossesse.

Allaitement

On ne sait pas si le nusinersen ou ses métabolites sont excrétés dans le lait maternel.

Un risque pour l'enfant allaité ne peut être exclu. Une décision doit être prise soit d'interrompre l'allaitement soit d'interrompre ou de s'abstenir de traiter par nusinersen en prenant en compte le bénéfice de l'allaitement pour l'enfant au regard du bénéfice du traitement pour la femme.

 

Aucune étude d'interaction n'a été réalisée.

Le nusinersen est métabolisé par des nucléases et non par le système du cytochrome P450 (CYP450).

Des études in vitro ont indiqué que le nusinersen n'est ni un inducteur ni un inhibiteur du métabolisme faisant intervenir le CYP450. Les études in vitro indiquent une faible probabilité d'interactions avec le nusinersen en relation avec un mécanisme de compétition pour la liaison aux protéines plasmatiques ou avec les mécanismes de transport ou à l'inhibition de ceux-ci.

 

Le traitement par Nusinersen ne doit être instauré que par un médecin expérimenté dans la prise en charge de l'amyotrophie spinale (SMA). L'avis du centre de référence et de compétence (Annexe D6) doit être demandé à chaque instauration de traitement

La décision de traiter doit être fondée sur l'évaluation au cas par cas par un spécialiste du rapport bénéfice-risque pour le patient du traitement par le nusinersen. Les patients présentant une hypotonie et une insuffisance respiratoire sévères à la naissance, chez lesquels Nusinersen n'a pas été étudié, peuvent ne pas présenter de bénéfice cliniquement significatif en raison du déficit grave en protéine SMN.

Posologie

Nusinersen (2,4 mg/mL) sera administré par injection intrathécale par ponction lombaire en bolus en 1 à 3 minutes à l'aide d'une aiguille pour rachianesthésie par un professionnel de santé expérimenté dans cette pratique. L'injection ne doit pas être réalisée au niveau de zones cutanées présentant des signes d'infection ou d'inflammation. Une sédation peut être nécessaire pour administrer Nusinersen en fonction de l'état clinique du patient.

L'échographie (ou une autre technique d'imagerie) peut être envisagée pour guider l'injection intrathécale du nusinersen, en particulier chez les jeunes patients. Une technique aseptique doit être utilisée pour la préparation et l'administration du nusinersen ; se reporter aux instructions d'utilisation à la rubrique Instructions pour l'utilisation, la manipulation et l'élimination.

Avant l'administration d'une dose, environ 3 - 5 mL de LCR doivent être prélevés à l'aide d'une aiguille pour ponction lombaire. Le volume de l'injection sera ajusté en fonction de l'âge du patient le jour de l'injection selon le tableau 1 ci-dessous, afin que chaque patient reçoive une dose équivalente en fonction de son volume de LCR. Le volume de la dose sera équivalent à 5 mL pour les enfants âgés de 2 ans et les adultes. Aucun ajustement de dose n'est autorisé dans la tranche d'âge du patient au moment de l'injection.


Tableau 1. Volume de la dose de Nusinersen à injecter

 

 

Âge

Volume d'injection (ml)

Dose (mg)

0-3                           mois

(0-90 jours)

4 ml

9,6

3-6                           mois

(91-180 jours)

4,3 ml

10,3

6-12                         mois

(181-365 jours)

4,5 ml

10,8

12-24                       mois

(366-730 jours)

4,7 ml

11,3

>             24             mois

(>730 jours)

5,0 ml

12

Au jour 1, les patients recevront une injection intrathécale du nusinersen par ponction lombaire. Les patients reviendront au centre de traitement aux jours 15, 30, 60, 180 et 300 pour les injections ultérieures au cours de la première année. Ensuite, les injections seront espacées tous les 120 jours. Après chaque injection, il est conseillé aux patients de se reposer en restant allongés pendant 1 heure après l'administration.

Ajustement de la dose et/ou du schéma d'administration

Aucun ajustement de dose n'est autorisé. Pour les quatre première doses (dose d'attaque), l'ajustement du schéma d'administration est de +/- 1 jour. Pour les doses suivantes, à partir de la cinquième dose, appelées doses d'entretien, l'ajustement du schéma d'administration est de +/-2 semaines.

Durée de traitement

Il n'existe pas d'informations sur l'efficacité à long terme de ce médicament. La nécessité de la poursuite du traitement doit être évaluée régulièrement et envisagée au cas par cas en fonction du tableau clinique et de la réponse du patient au traitement.

Populations particulières Forme adulte

La sécurité et l'efficacité du nusinersen chez les patients ayant développé les symptômes à l'âge adulte n'ont pas été établies. Aucune donnée n'est disponible.

Insuffisance rénale

Le nusinersen n'a pas été étudié chez les patients présentant une insuffisance rénale. La sécurité et l'efficacité chez les patients atteints d'insuffisance rénale n'ont pas été établies et ces patients doivent être étroitement surveillés.

Insuffisance hépatique

Le nusinersen n'a pas été étudié chez les patients présentant une insuffisance hépatique. Le nusinersen n'est pas métabolisé dans le foie par le système enzymatique du cytochrome P450 ; il est donc peu probable qu'une adaptation posologique soit nécessaire chez les patients atteints d'insuffisance hépatique (voir rubriques Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions et Propriétés pharmacocinétiques).

 

Durée de conservation :

3 ans

 

Précautions particulières de conservation :

À conserver au réfrigérateur (entre 2 °C et 8 °C). Ne pas congeler.

Conserver le flacon dans l'emballage extérieur à l'abri de la lumière.

En l'absence de réfrigérateur, Nusinersen peut être conservé dans son emballage d'origine à l'abri de la lumière à une température ne dépassant pas 30 °C pendant 14 jours au maximum.

Avant l'administration, les flacons non ouverts de Nusinersen peuvent être sortis du réfrigérateur puis remis au réfrigérateur si nécessaire. Si le flacon est sorti de l'emballage d'origine, la durée totale combinée hors du réfrigérateur ne doit pas excéder 30 heures à une température ne dépassant pas  25 °C.

 

Sans objet

 

Il n'a pas été rapporté de cas de surdosage associé à des effets indésirables dans les études cliniques.

En cas de surdosage, des soins de soutien doivent être dispensés, avec la consultation d'un médecin et une surveillance étroite de l'état clinique du patient.

 

Classe pharmacothérapeutique :{classe}, Code ATC : non encore attribué. Mécanisme d'action

Le nusinersen est un oligonucléotide antisens (AON) qui augmente le pourcentage d'inclusion de l'exon 7 dans la transcription en acide ribonucléique messager (ARNm) du gène codant pour la protéine SMN2 (survival motor neurone 2 - protéine de survie des motoneurones) en se liant à un site d'inactivation de l'épissage intronique (ISS-N1) présent dans l'intron 7 de l'ARN pré-messager (pré-ARNm) de SMN2. Par sa liaison, l'AON déplace les facteurs d'épissage, ce qui inhibe normalement l'épissage. Le déplacement de ces facteurs entraîne la rétention de l'exon 7 dans l'ARNm de SMN2 et lorsque l'ARNm de SMN2 est synthétisé, il peut donc être traduit en protéine SMN de pleine longueur fonctionnelle.

Efficacité et sécurité cliniques Patients symptomatiques Forme infantile

L'étude CS3B (ENDEAR) était une étude de phase III randomisée en double aveugle, contrôlée contre traitement simulé, menée chez 121 nourrissons symptomatiques âgés de 7 mois ou moins ayant un diagnostic de SMA (apparition des symptômes avant l'âge de 6 mois). L'étude CS3B visait à évaluer l'effet de Nusinersen sur la fonction motrice et la survie. Les patients ont été randomisés selon un rapport 2:1 pour recevoir Nusinersen ou des injections simulées, avec une durée de traitement allant de 6 à 442 jours.

L'âge médian d'apparition des  signes  et  symptômes  cliniques  de  SMA  était  de  respectivement 6,5 semaines et 8 semaines chez les patients traités par Nusinersen et les patients du groupe recevant le traitement simulé, 99 % des patients étant porteurs de deux copies du gène SMN2 et donc considérés comme très susceptibles de développer une SMA de type I. L'âge médian auquel les patients ont reçu la première dose était de 164,5 jours chez les patients traités et de 205 jours chez les patients du groupe de traitement simulé. Les caractéristiques cliniques initiales étaient très similaires chez les patients traités par Nusinersen et les patients du groupe de traitement simulé, à l'exception du fait que par rapport


aux patients du groupe de traitement simulé, il était observé à l'inclusion chez les patients traités par Nusinersen des taux plus élevés de respiration paradoxale (89 % versus 66 %), de pneumonie ou de symptômes respiratoires (35 % versus 22 %), de difficultés de déglutition ou d'alimentation (51 % versus 29 %) et de nécessité d'une assistance respiratoire (26 % versus 15 %).

Lors de l'analyse finale, le pourcentage de patients ayant atteint la définition de répondeur en termes d'étapes du développement moteur était significativement plus élevé dans le groupe Nusinersen (51 %) que dans le groupe de traitement simulé (0 %) (p < 0,0001). Le critère d'évaluation principal était le délai jusqu'au décès ou à la mise sous ventilation permanente (ventilation pendant ≥ 16 heures par jour en continu pendant plus de 21 jours en l'absence d'événement aigu réversible ou trachéotomie). Des effets statistiquement significatifs sur la survie sans événement, la survie globale, le pourcentage de patients répondant à la définition de répondeur pour les étapes du développement moteur et le pourcentage de patients obtenant une amélioration d'au moins 4 points du score d'évaluation de la fonction motrice CHOP INTEND (Children's Hospital of Philadelphia Infant Test for Neuromuscular Disease) par rapport au score initial ont été observés chez les patients du groupe Nusinersen par rapport aux patients du groupe de traitement simulé (tableau 1).

Dans la population d'analyse de l'efficacité, 18 patients (25 %) du groupe Nusinersen et 12 patients (32 %) du groupe de traitement simulé ont eu besoin d'une ventilation permanente. Sur ces patients,   6 (33 %) du groupe Nusinersen et 0 (0 %) du groupe de traitement simulé répondaient aux critères définis par le protocole de répondeur pour les étapes du développement moteur.

Tableau 1 : Résultats des critères d'évaluation principal et secondaires lors de l'analyse finale

- Étude CS3B

Paramètre d'efficacité

Patients traités par Nusinersen

Patients recevant le traitement simulé

Survie

Survie sans événement2

 

31 (39 %)

 

28 (68 %)

Nombre de patients décédés ou placés sous ventilation permanente

Risque relatif (IC à 95 %)

0,53 (0,32 ; 0,89)

Valeur p3

p = 0,0046

Survie globale2

 

13 (16 %)

 

16 (39 %)

Nombre de patients décédés

Risque relatif (IC à 95 %)

0,37 (0,18 ; 0,77)

Valeur p

p = 0,0041

Fonction motrice

Étapes du développement moteur4

 

 

Pourcentage répondant aux critères prédéfinis de répondeur en termes d'atteinte des étapes du développement moteur (HINE section 2)5,6

37 (51 %)1

p < 0,0001

0 (0 %)

Pourcentage au jour 1837

41 %

5 %

Pourcentage au jour 3027

45 %

0 %

Pourcentage au jour 3947

54 %

0 %

Pourcentage présentant une amélioration du score total des étapes du développement moteur

49 (67 %)

5 (14 %)

Pourcentage présentant une détérioration du score total des

étapes du développement moteur

1 (1 %)

8 (22 %)


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paramètre d'efficacité

Patients traités par Nusinersen

Patients recevant le traitement simulé

CHOP INTEND4

 

 

Pourcentage obtenant une amélioration de 4 points

52 (71 %)

p < 0,0001

1 (3 %)

Pourcentage présentant une détérioration de 4 points

2 (3 %)

17 (46 %)

Pourcentage obtenant tout niveau d'amélioration

53 (73 %)

1 (3 %)

Pourcentage présentant tout niveau

de détérioration

5 (7 %)

18 (49 %)

 

 
L'étude CS3B a été arrêtée après une analyse statistique positive du critère d'évaluation principal lors de l'analyse intermédiaire (un pourcentage significativement plus élevé de patients a atteint la définition de répondeur en termes d'étapes du développement moteur dans le groupe Nusinersen (41 %) que dans le groupe de traitement simulé (0 %) [p < 0,0001]).

2 Lors de l'analyse finale, la survie sans événement et la survie globale ont été évaluées sur la population en intention de traiter (ITT, Nusinersen n = 80 ; traitement simulé n = 41).

3 Lors de l'analyse finale, les analyses des scores CHOP INTEND et des étapes du développement moteur ont été effectuées sur la population d'analyse de l'efficacité (Nusinersen n=73 ; traitement simulé n=37).

4 Évalué lors de la visite du jour 183, du jour 302 ou du jour 394 en fonction de la date la plus éloignée de la visite initiale.

5 Selon l'échelle Hammersmith Infant Neurological Examination (HINE) section 2 : patient présentant une augmentation

≥ 2 points [ou score maximal] de la capacité à donner des coups de pied OU une augmentation ≥ 1 point pour les étapes du développement moteur contrôle de la tête, se retourner, s'asseoir, marcher à quatre pattes, se tenir debout ou marcher ET une amélioration au lieu de détérioration dans plus de catégories d'étapes du développement moteur) défini comme répondeur pour cette analyse principale.

6 Les pourcentages de répondeurs en termes d'étapes du développement moteur aux jours 183, 302 et 394 sont basés sur les populations évaluables lors de ces visites.

 

 

Ces résultats sont corroborés par une étude de phase II en ouvert menée chez des patients ayant un diagnostic de SMA symptomatiques (CS3A). L'âge médian d'apparition des signes et symptômes cliniques était de 56 jours et les patients étaient porteurs de deux copies (n = 17) ou de trois copies   (n = 2) du gène SMN2 (nombre de copies inconnu pour un patient). Les patients de cette étude étaient considéréscommetrèssusceptiblesdedévelopperuneSMAdetype I.L'âgemédianlorsdelapremière dose était de 162jours.

Au moment de l'analyse intermédiaire planifiée, la durée de participation médiane des patients à l'étude était de 670 jours. Le critère d'évaluation principal était le pourcentage de patients présentant une amélioration dans une ou plusieurs catégories d'étapes du développement moteur (selon l'échelle HINE section 2 : augmentation ≥ 2 points [ou score maximal] de la capacité à donner des coups de pied ou de la préhension volontaire OU augmentation ≥ 1 point pour les étapes du développement moteur contrôle de la tête, se retourner, s'asseoir, marcher à quatre pattes, se tenir debout ou marcher). À cette date, 13 des 20 patients (65 %) avaient atteint le critère principal, avec une amélioration maintenue de


l'atteinte moyenne des étapes du développement moteur au cours du temps. Il a été observé une amélioration maintenue du score CHOP INTEND moyen entre l'inclusion et le jour 694 (variation moyenne de 16,90). Au total, 11 patients sur 20 (55 %) avaient atteint le critère d'augmentation

≥ 4 points du score CHOP INTEND total lors de leur dernière visite de l'étude avant le gel des données.

 Forme d'apparition plus tardive

L'étude CS4 (CHERISH) est une étude de phase III randomisée en double aveugle, contrôlée contre traitement simulé, menée chez 126 patients symptomatiques présentant une SMA d'apparition plus tardive (apparition des symptômes après l'âge de 6 mois). Les patients ont été randomisés selon un rapport 2:1 pour recevoir Nusinersen (trois doses d'attaque et doses d'entretien tous les 6 mois) ou des injections simulées, avec une durée de traitement allant de 170 à 470 jours. L'âge médian lors de la sélection était de 3 ans et l'âge médian lors de l'apparition des signes et symptômes cliniques de SMA était de 11 mois. La majorité des patients (88 %) sont porteurs de trois copies du gène SMN2 (deux copies chez 8 % des patients, quatre copies chez 2 % et nombre de copies inconnu chez 2 %). Les patients de cette étude étaient considérés comme très susceptibles de développer une SMA de type II ou III. Les caractéristiques cliniques initiales étaient généralement comparables, à l'exception d'un déséquilibre dans le pourcentage de patients ayant déjà atteint l'étape de se tenir debout sans soutien (13 % des patients du groupe Nusinersen et 29 % des patients du groupe de traitement simulé) ou de marcher avec une assistance (24 % des patients du groupe Nusinersen et 33 % des patients du groupe de traitement simulé).

Une analyse intermédiaire a été effectuée lorsque l'évaluation du mois 6 a été réalisée chez tous les patients et que l'évaluation du mois 15 a été réalisée chez au moins 39 patients ; voir le tableau 2. Le critère principal évalué au moment de l'analyse intermédiaire était la variation du score de l'échelle HFMSE (Hammersmith Functional Motor Scale Expanded) au mois 15 par rapport au score initial. L'analyse principale a été effectuée sur la population ITT (Nusinersen : n = 84 ; traitement simulé :      n = 42) et les données HFMSE après l'inclusion chez les patients sans visite du mois 15 ont été imputées selon la méthode d'imputation multiple. Par rapport aux patients recevant les injections simulées, il a été observé chez les patients traités par Nusinersen une amélioration statistiquement significative du score HFMSE par rapport au score initial. Une analyse du sous-groupe de patients de la population ITT qui avaient des valeurs observées au mois 15 a montré des résultats uniformes, statistiquement significatifs. Les résultats descriptifs des autres mesures fonctionnelles incluant le test de fonction des membres supérieurs Revised Upper Limb Module (RULM) et l'atteinte des étapes du développement moteur de l'OMS sont présentés dans le tableau 2.

L'amélioration de la fonction motrice a été plus précoce et plus importante lorsque le traitement était instauré rapidement après l'apparition des symptômes que lorsque sa mise en route était différée ; cependant, les deux groupes ont obtenu un bénéfice par rapport aux patients recevant le traitement simulé.

Tableau 2 : Résultats des critères d'évaluation principal et secondaires lors de l'analyse intermédiaire - Étude CS41

 

Patients traités par Nusinersen

Patients recevant le traitement simulé

Score HFMSE

 

 

Variation du score HFMSE total au mois 15 par rapport au score initial1,2

4,0 (IC à 95 % : 2,9 ; 5,1)3

p = 0,0000002

-1,9 (IC à 95 % : -3,8 ; 0,0)3

Pourcentage de patients ayant obtenu une amélioration ≥ 3 points

par rapport au score initial1,4

57,3 %

20,5 %

RULM

 

3,7

 

0,3

Variation moyenne du score RULM total au mois 15 par rapport au score

initial1,2,4


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Patients traités par Nusinersen

Patients recevant le traitement simulé

Étapes de développement moteur de l'OMS

 

 

Pourcentage de patients ayant atteint une des étapes du développement moteur au mois 154,5

17,1

10,5

Nombre moyen de nouvelles étapes

du développement moteur atteintes4,5

0,2 (intervalle, 0 - 2)

-0,1 (intervalle, -1 - 1)3

 

 
1 L'étude CS4 a été arrêtée après une analyse statistique positive du critère d'évaluation principal.

2 Moyenne des moindres carrés.

3 Une valeur négative indique une détérioration, une valeur positive indique une amélioration.

4 N'ont pas fait l'objet de tests statistiques lors de l'analyse intermédiaire.

5 L'atteinte des étapes de l'OMS a été évaluée sur la population d'analyse intermédiaire de l'efficacité (IES - Interim Efficacy Set, Nusinersen n = 35 ; traitement simulé n = 19) ; les analyses sont basées sur les données imputées lorsque des données sont manquantes).

Ces résultats sont corroborés par deux études en ouvert (études CS2  et CS12). L'analyse  a inclus  28 patients qui avaient reçu leur première dose dans l'étude CS2 et sont ensuite entrés dans la phase d'extension, l'étude CS12. Les patients inclus dans les études étaient âgés de 2 à 15 ans au moment de la première dose. Sur les 28 patients, trois étaient âgés d'au moins 18 ans lors de leur dernière visite. Un des 28 patients était porteur de deux copies du gène SMN2, 21 patients étaient porteurs de trois copies et 6 de quatre copies.

Les patients ont été évalués pendant une période de traitement de 3 ans. Il a été observé une amélioration maintenue chez les patients atteints de SMA de type II, avec une amélioration moyenne de 12,3 (écart-type [ET] 5,46, n = 6) du score HFSME par rapport au score initial, un score total moyen de 35,3 (ET 12,58) après 1 050 jours de traitement et sans plateau constaté. Les patients atteints de SMA de type III ont présenté une amélioration moyenne de 1,6 (ET 3,91, n = 7) du score HFSME par rapport au score initial, avec un score total moyen de 53,0 (ET 9,22) après 1 050 jours.

Le test de marche de 6 minutes (TM6) n'était réalisé que chez les patients ambulatoires. Chez ces patients, il a été observé une amélioration moyenne de 96,7 mètres (ET 42,36, n = 6), avec une distance moyenne au TM6 de 278,2 mètres (ET 157,58) après 1 050 jours. Deux patients ambulatoires non autonomes antérieurement (type III) sont devenus capables de marcher sans assistance, ainsi qu'un patient qui n'était pas ambulatoire auparavant (type II).

Nourrissons présymptomatiques

L'étude CS5 (NURTURE) est une étude en ouvert menée chez des nourrissons présymptomatiques ayant un diagnostic génétique de SMA, qui ont été inclus à l'âge de 6 semaines ou moins. Les patients de cette étude étaient considérés comme très susceptibles de développer une SMA de type I ou II. L'âge médian au moment de la première dose était de 19 jours.

Lors de l'analyse intermédiaire, la visite du jour 64 avait été effectuée chez 18 des 20 patients, qui composaient ainsi la population d'analyse de l'efficacité (deux copies du gène SMN2, n = 13, trois copies, n = 5). La durée médiane de participation à l'étude était de 317,5 jours. Le critère principal évalué au moment de l'analyse intermédiaire était le délai jusqu'au décès ou jusqu'à une intervention d'assistance respiratoire (définie comme une ventilation invasive ou non invasive pendant ≥ 6 heures par jour en continu pendant ≥ 7 jours consécutifs OU une trachéotomie). Au moment de l'analyse intermédiaire planifiée, le critère principal de décès ou d'intervention d'assistance respiratoire n'était atteint chez aucun patient.

Les patients ont atteint des étapes inattendues lors d'une SMA de type I ou II et qui concordent plutôt avec un développement normal. Par rapport à l'inclusion, des améliorations des étapes du développement moteur sur l'échelle HINE avaient été obtenues chez 16 patients (89 %) de la population d'analyse de l'efficacité lors de l'analyse intermédiaire. Douze patients pouvaient s'asseoir sans aide, neuf pouvaient se tenir debout avec ou sans soutien et six pouvaient marcher avec ou sans assistance.

Seize patients (89 %) ont présenté une amélioration 4 points du score CHOP INTEND total, dont sept ont obtenu le score total maximal de 64. Un patient (6 %) a présenté une diminution 4 points du score CHOP INTEND total.

Le pourcentage de patients développant une SMA cliniquement avérée a été évalué chez les patients qui avaient atteint la visite du jour 365 lors de l'analyse intermédiaire (n = 9). Les critères de SMA cliniquement avérée définis par le protocole étaient : poids pour l'âge en dessous du 5e percentile de l'OMS, diminution ≥ 2 percentiles principaux sur la courbe de poids pour l'âge, pose d'une gastrostomie percutanée et/ou incapacité à atteindre les étapes de développement attendues en fonction de l'âge selon l'échelle OMS (s'asseoir sans aide, se tenir debout avec une assistance et marcher à quatre pattes). Cinq patients (56 %) ont obtenu une prise de poids et atteint les étapes de l'OMS concordant avec un développement normal. Alors que 4 patients (44 %) (tous porteurs de deux copies du gène SMN2) répondaient aux critères définis par le protocole, ils ont présenté une prise de poids et atteint les étapes de l'OMS, y compris la capacité à s'asseoir sans aide, de façon incohérente avec la SMA de type I.

 

 

La pharmacocinétique (PK) à doses uniques et répétées du nusinersen administré par injection intrathécale a été déterminée chez des enfants et adolescents ayant un diagnostic d'amyotrophie spinale.

Absorption

L'injection intrathécale de nusinersen dans le LCR permet au nusinersen d'être totalement disponible pour la distribution dans les tissus du système nerveux central (SNC) cibles à partir du LCR. Les concentrations résiduelles moyennes de nusinersen dans le LCR montraient une accumulation d'environ 1,4 à 3 fois après des doses de charge et d'entretien répétées et atteignaient l'état d'équilibre en 24 mois environ. Après administration intrathécale, les concentrations résiduelles de nusinersen dans le plasma étaient relativement faibles par rapport aux concentrations résiduelles dans le LCR. Les valeurs médianes du temps jusqu'à la concentration plasmatique maximale (Tmax) étaient de 1,7 à    6,0 heure(s). Les valeurs moyennes de la Cmax plasmatique et de l'ASC augmentaient de façon à peu près proportionnelle à la dose dans l'éventail de doses évalué. Il n'y a pas d'accumulation dans les mesures de l'exposition plasmatique (Cmax et ASC) après administration de doses répétées.

Distribution

Les données d'autopsie de patients (n = 3) montrent que le nusinersen administré par voie intrathécale est largement distribué dans le SNC, des concentrations thérapeutiques étant atteintes dans les tissus cibles de la moelle épinière. La présence du nusinersen dans les neurones et dans d'autres types de cellules de la moelle épinière et du cerveau et dans des tissus périphériques tels que le muscle squelettique, le foie et le rein, a également été démontrée.


Biotransformation

Le nusinersen est métabolisé lentement et essentiellement par hydrolyse induite par des exonucléases (3' et 5') et n'est pas un substrat ni un inhibiteur ou un inducteur des isoenzymes du CYP450.

Élimination

La demi-vie terminale moyenne dans le LCR estimée est de 135 à 177 jours. La principale voie d'élimination devrait être l'excrétion urinaire du nusinersen et de ses métabolites.

Interactions

Les études in vitro ont indiqué que le nusinersen n'est ni un inducteur ni un inhibiteur du métabolisme oxydatif faisant intervenir le CYP450 et qu'il ne devrait donc pas interférer avec d'autres médicaments pour ces voies métaboliques. Le nusinersen n'est pas un substrat ni un inhibiteur des transporteurs humains BCRP, P-gp, OAT1, OAT3, OCT1, OCT2, OATP1B1, OATP1B3 ou BSEP.

Caractéristiques dans les populations particulières

Insuffisance rénale et hépatique

La pharmacocinétique du nusinersen chez les patients présentant une insuffisance rénale ou hépatique n'a pas été étudiée. L'effet de l'insuffisance rénale ou hépatique en tant que covariable n'a pas pu être évalué de façon approfondie dans le modèle PK de population en raison de la rareté des patients présentant une insuffisance rénale ou hépatique cliniquement significative. Les analyses PK de population n'ont pas révélé de corrélation apparente entre les marqueurs biochimiques rénaux et hépatiques et la variabilité interindividuelle.

Groupe ethnique

La majorité des patients étudiés étaient caucasiens. L'analyse PK de population semble indiquer qu'il est peu probable que le groupe ethnique ait une influence sur la PK du nusinersen.

 

Les effets du nusinersen sur l'aptitude à conduire des véhicules ou à utiliser des machines n'ont pas été étudiés. Cependant, il n'existe pas de données indiquant que le nusinersen peut affecter l'aptitude à conduire des véhicules ou à utiliser des machines.

 

Cancérogenèse

Il n'a pas été effectué d'études à long terme chez l'animal pour évaluer le potentiel cancérogène du nusinersen.

Mutagenèse

Il n'a pas été mis en évidence de génotoxicité du nusinersen. Altération de la fertilité

Des études de toxicité sur la reproduction ont été effectuées chez la souris et le lapin avec l'administration de nusinersen par voie sous-cutanée. Aucun effet sur la fertilité mâle ou femelle, le développement embryonnaire et foetal ou le développement pré- et post-natal n'a été observé.

Toxicologie

Dans les études de toxicologie à doses répétées (d'une durée de 14 semaines et 53 semaines) avec administration par voie intrathécale chez des singes cynomolgus juvéniles, le nusinersen a été bien toléré. L'exception était un déficit aigu transitoire des réflexes spinaux qui est survenu aux doses les plus élevées dans chaque étude (3 ou 4 mg par dose, équivalant à 30 ou 40 mg par dose intrathécale chez les patients). Ces effets ont été observés dans les heures suivant l'administration de la dose et se sont généralement résolus en 48 heures.

Dans l'étude d'administration intrathécale de 53 semaines chez le singe cynomolgus, il n'a pas été observé d'effets toxiques à des doses représentant jusqu'à 14 fois la dose d'entretien annuelle recommandée chez l'homme.

 

Instructions pour l'utilisation :

1.   Avant administration, le flacon de Nusinersen doit être examiné pour vérifier l'absence de particules. Si des particules sont observées et/ou si le liquide dans le flacon n'est pas incolore et limpide, ne pas utiliser le flacon.

2.      Une technique aseptique doit être utilisée pour préparer la solution de Nusinersen pour l'administration intrathécale.

3.   Avant l'administration, sortir le flacon du réfrigérateur et le laisser réchauffer à température ambiante (25 °C) sans utiliser de sources de chaleur externes.

4.   Si le flacon n'est pas ouvert et que la solution n'est pas utilisée, il doit être remis au réfrigérateur (voir rubrique Précautions particulières de conservation).

5.   Immédiatement avant l'administration, retirer l'opercule en plastique et insérer l'aiguille de la seringue dans le flacon au centre de la capsule en aluminium pour prélever le volume approprié. Nusinersen ne doit pas être dilué. L'utilisation de filtres externes n'est pas nécessaire.

6.    Une fois prélevée dans la seringue, la solution doit être éliminée si elle n'est pas utilisée dans les    6 heures.

7.    Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation locale en vigueur.


Médicament réservé à l’usage hospitalier.

Prescription réservée aux spécialistes en neurologie et/ou pédiatrie.

Solution incolore limpide.

 

5 mL de solution dans un flacon en verre de type I avec bouchon en caoutchouc bromobutyle, capsule en aluminium et opercule en plastique.

Présentation : un flacon par boîte.