* Les animaux ont le vent en poupe. Dans « le Pouvoir des animaux », Didier Van Cauwelaert donne la parole à un mammouth de 6 tonnes disparu depuis 4 000 ans et à un tardigrade d’à peine 1 millimètre endormi depuis 130 000 ans. Un jeune généticien s’efforce de réintroduire la bête en Sibérie afin de sauver la planète en protégeant le permafrost, tandis qu’une biologiste compte sur une protéine de la minicréature pour soigner le genre humain. Romance et survie de l’humanité sont gentiment mêlées (Albin Michel, 212 p., 18,90 €).
* C’est en romancier en non en militant (« L’animal est une personne ») que Franz-Olivier Giesbert imagine, dans « Rien qu’une bête », qu’un défenseur de la cause animale accepte de subir le sort d’un cochon destiné à l’abattage, engraissé, castré et avec pour seul horizon la porcherie. Une folle histoire entre humour et horreur, qui ne peut que changer définitivement notre regard sur les animaux… et les hommes (Albin Michel, 357 p., 19,90 €).
* « Fonder une famille, apprendre à séduire, vivre en paix : comment font-ils ? » La réponse est dans le récit-document de l’Américain Carl Safina (« Qu’est-ce qui fait sourire les animaux ? »), qui nous conduit « À l’école des animaux », au-delà de la frontière entre animaux et humains. Où l’on voit, maintes anecdotes époustouflantes et descriptions sublimes de la nature à l’appui, que ceux-ci se définissent aussi par la culture dont ils ont hérité de leurs semblables (Buchet-Chastel, 534 p., 24,90 €).
* Alexandre Jardin (« le Zèbre », prix Femina) revient à la comédie romantique avec « la Plus-que-vraie ». Un romancier désabusé change son regard sur l’amour et sur la vie après avoir rencontré une femme qui est à son exact opposé. L’auteur aguiche en affirmant que la littérature préfigure le réel et qu’une telle aventure est tout à fait possible… puisque ça lui est arrivé (Albin Michel, 228 p., 19,90 €).
* Psychanalyste et écrivain (« le Secret »), Philippe Grimbert revisite le mythe d’Orphée dans « les Morts ne nous aiment plus ». Après avoir survécu à un arrêt cardiaque, Paul s’enfonce dans un deuil pathologique lorsque sa femme se tue en voiture. Jusqu’au jour où quelqu’un lui assure avoir trouvé le moyen de faire dialoguer les inconsolés avec les disparus. Le cœur artificiel de Paul se remet à battre pour une femme virtuelle, dotée d’une intelligence elle aussi artificielle (Grasset, 193 p., 18 €).
* Couronné par le Prix suisse de littérature, « Sauter des gratte-ciel », de Julia Von Lucadou, se situe dans un futur proche où règne le culte de la transparence – tout est filmé, liké, évalué, commenté en direct – et l’optimisation du corps et de l’esprit. Quand une star du Flysuit décide d’arrêter de mettre sa vie en jeu et d’abandonner ainsi ses privilèges, tout est fait pour la remettre dans le « droit chemin » (Actes Sud, 276 p., 22 €).
* C’est avec un humour noir que l’Italien Giacomo Papi conte, dans « le Recensement des intellos de gauche », la triste aventure du populisme contemporain… qui dévore ses enfants. Après que le professeur Prospero, qui a mentionné Spinoza dans un talk-show télévisé, a été vilipendé pour son élitisme et assassiné, le ministre de l’Intérieur jette l’opprobre sur tous les intellectuels de gauche puisque « gauche » est devenu synonyme de « vice ». Il sera la première victime de son calcul électoral (Grasset, 229 p., 19 €).
* Écrit par un jeune microbiologiste spécialisé dans les maladies infectieuses, Patrick Guillain, « Diagnostic à haut risque » a pour héros un jeune microbiologiste de l’Institut Pasteur qui disparaît lors d’une mission de lutte contre la maladie Ebola en Guinée. Ici, les détournements de virus par des puissances politiques ou financières font plus de dégâts que l’agent infectieux (L’Aube, 371 p., 19,90 €).
* Qu’en était-il de la République française « une et indivisible » pendant la Terreur ? C’est à cette question que répond Laurence Malençon dans « l’Indivisible », un roman historique où l’on suit, dans une reconstitution historique superbe, les mille et une péripéties vécues par un jeune diplomate au service du Comité de salut public et sa protégée, une duchesse suédoise traquée par le gouvernement révolutionnaire (Plon, 532 p., 20 €).
* Présenté comme LE polar de l’été, écrit par un auteur inconnu – dixit l’éditeur – qui se cache sous le pseudo de Mark Miller, « Minuit ! New York » est un roman addictif, qui déroule de Paris à New York une histoire hors normes mêlant action, suspense et émotion, avec une fin inattendue et des personnages sympathiques : une jeune femme menacée d’être tuée par l’homme qui a assassiné son père il y a bien des années, et un faussaire qui, à sa sortie de prison, est poursuivi par un riche collectionneur qu’il avait arnaqué (XO, 411 p., 19,90 €).