« Avec les enfants, c’est assez simple : soit on accroche, soit on n’accroche pas », constate le Dr Aurélien Rancé. Et décidément, ce jeune pédiatre spécialisé en pneumologie « accroche ». « C’est une spécialité où l’on peut tout faire, et quand je dis tout, c’est vraiment tout, se réjouit-il. On peut faire de la pédiatrie générale ou se surspécialiser, voir des nouveaux-nés aussi bien que de grands adolescents, exercer en libéral, en mixte ou à l’hôpital, choisir de faire du geste ou de ne pas en faire… » Autant de facettes que le jeune homme compte bien explorer tout au long de sa carrière.
Il faut dire que, dès le plus jeune âge, ce Toulousain est tombé dans la pédiatrie comme d’autres sont tombés dans la potion magique. « Ma mère était professeure de médecine, justement en pédiatrie, et je baigne donc dans ce milieu depuis que je suis tout petit, raconte Aurélien. Grâce à elle, je voyais bien toutes les opportunités qu’offrait la spécialité. » Il admet toutefois qu’il aurait pu faire un autre choix. « Au début de mes études médicales, beaucoup de choses me plaisaient, y compris la chirurgie, se souvient-il. J’ai tout particulièrement été marqué par mon premier stage d’externe, en pneumologie ».
Une bonne affinité
Mais un stage de troisième année, aux urgences pédiatriques, pèsera encore plus lourd dans la balance. « J’ai tout de suite senti que j’avais une bonne affinité avec les enfants, que j’aimais les distraire ou les chouchouter pour qu’ils aient moins peur pendant que je faisais mon diagnostic ou mon geste », explique ce trentenaire. Au moment du choix fatidique, après les ECN, il décide de quitter la ville rose, et c’est vers l’internat de pédiatrie à Paris qu’il se dirige. « C’est là qu’on peut s’ouvrir le plus de portes », analyse-t-il.
Et justement, il y avait une porte en particulier qu’Aurélien souhaitait emprunter : celle de la pneumologie, qu’il n’avait pas oubliée depuis son externat. « Je voulais associer les deux spécialités, et j’ai donc fait en sorte de pouvoir, lors de mes deux dernières années d’internat, faire un DU en pneumologie et allergies respiratoires et alimentaires », détaille le Toulousain. Car c’est bien là l’un des charmes essentiels, à ces yeux, de la pédiatrie : pouvoir faire beaucoup de choses, de manière approfondie. « Si on fait de la cardiologie pédiatrique, on fait vraiment de la cardiologie, et si on fait de la pneumologie pédiatrique, on fait vraiment de la pneumologie », résume-t-il.
D’ailleurs, lors du clinicat qu’il a effectué en 2020 et 2021 en pneumologie pédiatrique, Aurélien a eu l’occasion de faire « vraiment de la pneumologie », et pas seulement en raison du Covid. Entre pneumopathies et bronchiolites, entre ponctions et endoscopies, entre allergies alimentaires et pathologies rares, il a eu de multiples occasions d’explorer les différentes facettes de sa surspécialité.
Un Covid tous les ans
Reste que le Toulousain n’est pas sourd aux dures réalités hospitalières, et il est loin de dresser un tableau idyllique de la situation qui, entre pénurie de paramédicaux et surcharges saisonnières, affecte actuellement les établissements. « En pédiatrie, nous vivons une sorte de crise Covid tous les hivers, avec les bronchiolites, observe-t-il. Cette année a été particulièrement difficile en termes d’organisation, avec le manque d’infirmières, les lits bloqués, c’était très compliqué à gérer. » Le pédiatre remarque d’ailleurs que Covid et bronchiolite ont des points communs. « Ce sont des maladies où l’on peut, en deux jours, passer d’une situation où le patient n’a pas de symptômes à la réa », note-t-il.
Mais la perspective de revivre, comme dans Un jour sans fin, le retour de l’équivalent du Covid tous les ans ne semble pas effrayer le Toulousain. Bien au contraire. « Ce que j’aimerais, c’est continuer l’exercice hospitalier, avec peut-être à terme un exercice mixte où je pourrais pratiquer ma surspécialité aussi en libéral », dévoile-t-il. En attendant, il a décidé de faire des remplacements avant de s’envoler, dans quelques mois, pour une nouvelle aventure ultramarine en pneumologie-allergologie. Il faut croire que la pédiatrie, en plus d’ouvrir le champ des possibles sur le plan médical, est aussi une bonne manière d’élargir son horizon sur le plan géographique.
Exergue : « C’est une spécialité où l’on peut tout faire, et quand je dis tout, c’est vraiment tout