A USSI rare que puisse être ce type d'infection sévère, il arrive qu'elle survienne chez l'immunodéprimé et qu'elle ne donne dans un premier temps qu'un tableau douloureux abdominal inexpliqué. L'équipe d'Amsterdam qui fait part de ses recherches a ainsi hospitalisé quatre patients porteurs de lymphomes non hodgkiniens, présentant des douleurs abdominales nécessitant des opiacés. Trois d'entre eux avaient bénéficié d'une autogreffe de moelle dans les trois mois précédant l'admission, le dernier présentait une immunodépression sévère et prolongée en rapport avec un traitement par fludarabine. A l'entrée, les signes biologiques, hormis la leucopénie, étaient sans particularité, les examens radiographiques et échographiques étaient normaux, l'endoscopie digestive montrait des lésions inflammatoires ulcéreuses chez seulement un patient.
Deux à cinq jours après l'admission, des vésicules en nombre extrêmement variable sont apparues chez les quatre sujets, permettant l'identification du VZV.
Recherche d'ADN viral
Chez ces derniers, on a commencé l'aciclovir intraveineux après l'apparition des signes cutanés à l'exception d'un seul, chez qui les cliniciens ont eu l'idée de faire une recherche sanguine de l'ADN viral à l'arrivée dans le service. Devant la positivité des résultats, le traitement par aciclovir a immédiatement été entrepris (soit quarante-huit heures avant la première vésicule). Forts de cette observation, les médecins ont alors recherché et quantifié l'ADN VZV de tous les patients. D'importantes concentrations (180 000-210 000 copies/ml) d'ADN ont été trouvées au moment de l'éruption, concentrations secondairement décroissantes au fur et à mesure de l'amélioration clinique. Pour les auteurs, avec de telles virémies, semblables à ce que l'on observe durant la varicelle, il est probable qu'une détection précoce en PCR soit positive, permettant ainsi de ne pas retarder le traitement (retard dont les conséquences sont parfois létales).
Un autre versant intéressant de ce travail concerne l'atteinte viscérale suggérée par : les signes cliniques (douleurs abdominales) ; les signes biologiques (élévation des enzymes hépatiques chez un patient) ; les signes endoscopiques (une sophagite ulcéreuse) et surtout la positivité de la recherche d'ADN viral dans les selles pour trois patients. Le zona diffus chez l'immunodéprimé semble bien avoir une composante digestive.
Menno D. de Jong et coll., « The Lancet », vol. 357, 30 juin 2001.
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