ZEVALIN combine la puissance de ciblage d'un anticorps monoclonal anti-CD20 avec la cytotoxicité de l'yttrium 90.
La fixation de l'anticorps radiomarqué aux cellules permet aux radiations de pénétrer dans la tumeur sous plusieurs angles et crée un effet croisé puissant pour détruire les cellules tumorales.
Zevalin entraîne des taux de réponses élevés et durables chez les patients atteints de lymphome d'évolution lente, y compris chez ceux réfractaires au rituximab (Mabthera), anticorps chimérique murin humanisé contre l'antigène CD20. Il permet d'obtenir des taux de réponses et de rémission complète significativement plus élevés que ceux obtenus avec Mabthera chez les patients atteints de LNH folliculaire de bas grade en rechute ou réfractaire (1).
Des lymphomes agressifs mais chimiosensibles.
Les LNH diffus à grandes cellules (de 35 à 40 % des LNH) sont typiquement des formes agressives, mais qui ont la particularité d'être chimiosensibles. Une chimiothérapie de type CHOP (cyclophosphamide, doxorubine, prednisone) reste le traitement de première intention standard. L'association du rituximab à ce protocole améliore les taux de réponses, la durée de survie sans rechutes et de survie totale à 5 ans chez les patients âgés de plus de 60 ans.
Néanmoins, il persiste un risque de rechute, dans les formes réfractaires au traitement associant chimiothérapie de type CHOP + rituximab. L'attitude thérapeutique est d'intensifier la chimiothérapie et, dès la rémission complète obtenue, de réaliser une greffe autologue de cellules souches hématopoïétiques.
« Il n'y a pas actuellement de traitement standard de deuxième intention pour les patients atteints d'un LNH diffus à grandes cellules B qui ne peuvent bénéficier d'une greffe de cellules souches hématopoïétiques et dont le pronostic est alors particulièrement sombre. Compte tenu de l'efficacité de Zevalin dans les LNH folliculaires à cellules CD20 positives et du fait que le LNH diffus à grandes cellules est radiosensible et exprime CD20, nous avons voulu évaluer l'efficacité et la tolérance de Zevalin dans les LNH diffus non-candidats à une greffe de cellules souches », explique le Dr Franck Morschhauser (service d'hématologie, hôpital Claude-Huriez, Lille).
Une espérance de vie supérieure à trois mois.
Cent quatre patients âgés de 60 ans et plus, réfractaires à une chimiothérapie (CHOP ou CHOP + rituximab) ou rechutant pour la première fois et dont l'espérance de vie était d'au moins de trois mois, ont été inclus dans une étude européenne, multicentrique ouverte, non randomisée de phase II.
Ils ont été répartis en deux groupes :
- le groupe A regroupait 76 patients qui avaient été traités uniquement par chimiothérapie, 33 étaient réfractaires au traitement (A1), 10 avaient rechuté moins d'un an après le diagnostic initial (A2), 33 avaient rechuté plus d'un an après le diagnostic initial (A3) ;
- le groupe B regroupait 28 patients traités par chimiothérapie + rituximab.
Tous ont reçu une dose unique de 90Y Zevalin calculée en fonction du poids corporel et du nombre de plaquettes.
L'objectif principal de l'étude était d'évaluer les taux de réponses au traitement à 6, 12 et 24 semaines selon les critères Iwrc (International Workshop Response Criteria), les objectifs secondaires étaient les taux de survie sans rechute, la survie globale et la tolérance du traitement.
L'analyse des résultats montre que Zevalin a induit des taux de réponses élevés et durables : 44 % de réponses dans la population globale, jusqu'à 58 % dans le groupe A3 avec, chez ces patients, un taux de rémission complète de 45 %. Dans le groupe B, où 37 % des patients étaient réfractaires au traitement (chimiothérapie + rituximab), le taux de réponses a été de 19 %.
Dans le groupe A, la durée médiane de survie sans rechute a été de 6,2 mois chez les patients qui avaient rechuté tardivement, leur durée de survie a atteint 22,4 mois.
Dans le groupe B, la durée médiane de survie sans rechute était de 1,6 mois, la durée de survie, de 4,5 mois.
Outre ses effets hématologiques, Zevalin n'a provoqué que des effets indésirables modérés. En revanche, il a provoqué une thrombopénie sévère (classe IV) chez quatre patients, trois d'entre eux sont morts d'hémorragie cérébrale. L'incidence d'infections graves ayant nécessité une hospitalisation n'a pas excédé 7 % au cours de l'étude.
Les résultats de cette étude justifient l'évaluation du 90Y ibritumomab tiuxetan en traitement de première intention des LNH diffus à grandes cellules, conclut le Dr Franck Morschhauser.
San Diego, 46e Congrès de l'ASH. Conférence de presse organisée par le Laboratoire Schering AG.
(1) Witzig et al. « J. clin. Oncol. », 2002 ; 20 : 2453-2463.
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