Déjà commercialisée pour le traitement du cancer colo-rectal avancé, la capécitabine devrait constituer une nouvelle arme thérapeutique dans la lutte difficile contre le cancer du sein métastatique. Chaque année, plus de 250 000 cas sont diagnostiqués en Europe et 50 % d'entre eux développeront des métastases.
L'originalité de la capécitabine réside dans son mode d'action. C'est une prodrogue qui est absorbée au niveau du tube digestif, métabolisée au niveau du foie, puis transformée en 5-FU grâce à la thymidine phosphorylase (TP), enzyme surexprimée dans les cellules cancéreuses. Cela en fait un médicament ciblé et facile d'utilisation : 3 comprimés par jour en cure de deux semaines suivies d'une semaine de repos. L'administration orale du médicament permet d'éviter les hospitalisations et les effets secondaires liés au traitement intraveineux.
Une prodrogue transformée en 5-FU
Outre ce bénéfice important, en termes de qualité de vie, 4 grandes études qui ont inclus plus de 500 patientes ont établi l'efficacité de la molécule en monothérapie après échec de la chimiothérapie de première intention. En particulier, une étude où 163 femmes en échec après une lourde chimiothérapie (en moyenne 5 molécules différentes) a confirmé l'activité antitumorale, avec une régression de la croissance tumorale chez deux tiers des patientes. La moitié des femmes qui souffraient de douleurs a vu celles-ci diminuer. Sous Xeloda, il n'a pas été observé d'alopécie et la neutropénie restait modérée.
Une association plus efficace
En cas de résistance aux anthracyclines, la molécule de référence était jusqu'ici le docétaxel (Taxotère des Laboratoires Aventis). Pour la première fois a été mis en évidence, pour une association, un bénéfice significatif sur la survie.
Une étude de phase III a inclus 511 patientes résistantes aux anthracyclines et qui ont été traitées soit par l'association Xeloda (par voie orale)/Taxotère (faible dose en I.V.), soit par Taxotère (pleine dose en I.V.). Une survie plus longue de trois mois a été observée avec l'association.
Les deux molécules agissent en effet en synergie : Taxotère augmente l'enzyme (TP) au niveau des cellules cancéreuses et potentialise l'effet de Xeloda, avec une production accrue de 5-FU.
Des études cherchent maintenant à démontrer l'efficacité du Xeloda en monothérapie dès le stade précoce : avant la chirurgie pour augmenter le taux de guérison et en traitement adjuvant pour éviter les récidives.
Conférence de presse des Laboratoires Roche.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature