D EUXIEME cause de mortalité par cancer dans le monde, le cancer colo-rectal a tué 200 000 personnes en Europe l'année dernière. Au moment du diagnostic, 20 % des patients ont déjà des métastases, et l'objectif du traitement est alors de concilier une survie la plus longue possible et qualité de vie. Le choix des stratégies proposées, chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie, a beaucoup évolué durant ces dix dernières années.
Devant un cancer colo-rectal non résécable, la chimiothérapie a plusieurs objectifs :
- obtenir une réponse complète, ce qui est possible dans 1 à 5 % des cas après six mois de traitement ;
- arriver à une résécabilité secondaire dans 10 à 20 % des cas, mais la survie à cinq ans est de 25 % ;
- augmenter la survie globale, ce qui est obtenu à condition de proposer deux ou trois lignes de traitement ; paradoxalement, l'importance de la réponse objective initiale influe peu sur la survie globale ;
- assurer une qualité de vie acceptable qui réduise les symptômes, améliore l'état général en limitant les effets toxiques de la chimiothérapie.
Une prodrogue non cytotoxique
En France, depuis 1997, le protocole classique est le LV5-FU2. Les derniers essais présentés, notamment à l'ASCO et au consensus international de Dublin en juin 2001, font état de bons résultats en combinant d'autres médicaments dont certains sont en étude phase 2 ou 3.
Le 5-FU par voie intraveineuse induit des effets secondaires pénibles pendant l'administration du produit, mais aussi dans les jours suivants.
Le Xeloda est une prodrogue non cytotoxique du 5-FU administré par voie orale qui va rapidement, sous l'effet notamment de la thymidine phosphorylase, se transformer en 5-FU cytotoxique préférentiellement dans la tumeur. Des études ont montré que Xeloda a une efficacité significativement supérieure au 5-FU/LV en termes de réponse objective globale, ce qui en fait un traitement de première ligne des cancers colo-rectaux métastatiques, en monothérapie. La posologie est adaptée en fonction de la toxicité. La durée moyenne des traitements est de trente semaines, soit dix cycles (de cinq à quinze cycles).
Augmentation de la survie globale
Globalement, on peut dire aujourd'hui qu'il faut commencer la chimiothérapie dès le diagnostic de métastases posé et ne pas attendre qu'il y ait des symptômes. Les meilleurs résultats sont obtenus avec trois lignes de chimiothérapie. Ainsi, en dix ans, la survie globale est passée de cinq à vingt-cinq mois, et certains patients non résécables initialement peuvent être guéris par l'association chimiothérapie et chirurgie. Le type de première ligne est le critère majeur en termes de réponse objective, tandis que le nombre de lignes est le déterminant majeur de la survie globale.
Xeloda, se présentant sous forme orale, apporte non seulement un effet thérapeutique actuellement bien établi, mais il améliore aussi très sensiblement le confort et la prise en charge des patients atteints d'un cancer colo-rectal métastatique.
Une demande d'AMM est actuellement en cours pour le traitement du cancer du sein.
Monte-Carlo, symposium Roche présidé par le Dr Bruno Audhuy (hôpitaux civils de Colmar).
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