Work in progress

Publié le 17/07/2015

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Les hommes aiment les ruptures qui leur font peur et les attirent. Les révolutions plaisent aux innovateurs et bousculent les autres. Les modernes rêvent de sortir les anciens. Les oubliés de mettre à bas les privilèges. Tous de casser les vieux cadres. Un nouveau monde apparaît angoissant mais salvateur. Les révolutions évoquées ici sont numériques et technologiques, mais ne sont pas si différentes des effusions politiques, elles aussi à nos portes. Elles ne se sont pourtant pas installées par effraction. En médecine, elles innervent les innovations chirurgicales, diagnostiques, radiologiques et se diffusent progressivement. Nous voyons pourtant que les choses prennent depuis peu une tout autre ampleur. L’informatique, dans les pays développés, a lié le progrès à des réalités politiques, économiques et sociales. Il ne s’agit plus seulement de maîtriser des technologies et de laisser travailler les chercheurs et les experts scientifiques et médicaux. Les programmes que nous connaissions mobilisaient la communauté scientifique et médicale avec cohérence. Désormais, les Gafa* bousculent tout cela. Les investissements numériques sont internationaux, hors secteurs et privés. L’aventure devient mondiale, dans les mains de quelques sociétés globales, impérialistes et idéologisées. Il s’agit de grands paris sur la connaissance. Les datas influencent les recherches en génétique, en épidémiologie, en diagnostic et donc en thérapeutique. Il est déjà possible de modifier le développement des cellules, de modifier le cours génétique de nos vies. Mais aussi de les contrôler socialement et politiquement. Le siècle qui s’ouvre sera celui de l’ingénieur, de l’informaticien et du financier qui les précèdent. Le médecin aura à chercher sa place. Il devrait se rapprocher du politique et du philosophe des sciences en s’impliquant dans ces combats humains et de géants. Car nous sommes au début de l’Histoire d’un Monde en chantier.

* Google, Apple, Facebook, Amazon.