L'ablation par radiofréquence des voies accessoires réduit de manière très importante la fréquence des arythmies chez les patients asymptomatiques souffrant d'un syndrome de Wolff-Parkinson-White et à haut risque d'événements arythmiques, montre une équipe italienne. Et sans être associée à un risque particulier (aucun décès dans cette série).
Le syndrome de Wolff-Parkinson-White, syndrome électrocardiographique, est lié à une anomalie congénitale des voies de conduction auriculo-ventriculaires. Il est fréquemment rencontré en pratique cardiologique, notamment chez les sujets jeunes. L'affection peut rester indéfiniment asymptomatique, mais elle peut aussi se compliquer de tachycardie et surtout de fibrillation auriculaire à transmission très rapide par la voie accessoire, pouvant dégénérer en fibrillation ventriculaire et mort subite.
Chez les patients asymptomatiques, on évalue le risque à partir de données cliniques, ECG et électrophysiologiques (endocavitaire ou par voie œsophagienne). Les patients à haut risque d'événements arythmiques sont ceux chez qui une exploration électrophysiologique invasive occasionne une tachycardie réciproque atrioventriculaire (orthodromique) ou une fibrillation auriculaire. L'ablation prophylactique par radiofréquence au niveau des voies accessoires constitue le traitement à appliquer. Mais cette pratique n'est pas consensuelle, par défaut d'évaluation.
Carlo Pappone et coll. (Milan) apportent des éléments positifs à ce dossier. Entre 1997 et 2002, parmi 224 patients asymptomatiques, ils ont séparé en deux groupes les patients ayant un haut risque d'arythmie : 37 ont été assignés à avoir une ablation des voies accessoires par radiofréquence et 35 n'ont eu aucun traitement. Ils ont été suivis pendant cinq ans.
5 % d'événements arythmiques
A ce terme, 2 patients du groupe ablation (5 %) et 21 du groupe contrôle (60 %) avaient présenté un ou plusieurs événements arythmiques. L'estimation de Kaplan-Meier de l'incidence des arythmies donne un taux de 7 % chez les patients traités par l'ablation et de 77 % chez les contrôles (p < 0,001). La réduction du risque par l'ablation est de 92 % (risque relatif de 0,08).
« Bien que le risque de complication fatale chez des patients plus âgés ayant des atteintes structurales cardiaques atteint 0,3 % dans la littérature, aucun décès n'est à déplorer dans cette étude, et nous estimons que le risque de décès chez des personnes jeunes, en bonne santé par ailleurs, peut être considéré comme virtuellement nul », écrivent les auteurs.
« New England Journal of Medicine », 349 ; 19, 6 novembre 2003, pp. 1803-1811 et éditorial pp. 1787-1789.
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