Dans le follicule pileux, expliquent-ils, les cellules souches des mélanocytes interagissent intimement avec les cellules souches épithéliales. De concert, elles connaissent une activation et une différenciation qui conduit à la régénération de cheveux pigmentés. Les chercheurs américains, en travaillant sur des souris manipulées génétiquement, ont constaté que la voie de signalisation Wnt joue un rôle clé au cours de la mise en œuvre concomitante des deux types de cellules souches. De fait, elles l’activent dès le début de la régénération du cheveu à l’intérieur de son follicule.
Les expériences étaient menées chez des souris dont les modifications génétiques visaient spécifiquement ces deux lignées de cellules souches. L’activation de la voie Wnt lorsqu’elle ne vise que les cellules souches des mélanocytes les fait se différencier en mélanocytes producteurs de pigment. La même activation lorsqu’elle est orientée vers les cellules souches épithéliales conduit non seulement à la repousse, mais régule également la prolifération des cellules souches mélanocytaires.
À l’inverse, une inhibition, une anomalie ou un déficit de la voie de signalisation Wnt sur les cellules souches mélanocytaires ne bloquent que la pigmentation des poils des souris. En revanche, ce même déficit en Wnt sur les cellules souches épithéliales non seulement bloque la repousse des poils, mais empêche aussi leur pigmentation, par défaut d’activation des cellules souches des mélanocytes.
Les auteurs en tirent deux ordres de conclusions. Le premier est que le grisonnement de la chevelure serait le fait d’une atteinte de la voie de signalisation Wnt sur les cellules souches mélanocytaires. Le second, plus général, ouvre une voie de réflexion sur la régénération des organes complexes, liée à une mise en œuvre de plusieurs populations de cellules souches.
« Cell » 145, 941-955, 10 juin 2011.
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