LA PATHOGÉNIE du tennis-elbow, ou épicondylite latérale, déroute depuis fort longtemps les spécialistes de l'appareil locomoteur confrontés à cette pathologie ; cela tient, d'une part, au caractère non univoque des structures impliquées dans cette affection (tendons, capsule articulaire, nerf...) et, d'autre part, à l'extraordinaire polymorphisme d'expression clinique de cette condition pathologique. Il en résulte d'ailleurs une absence de consensus sur les procédés chirurgicaux les plus susceptibles d'obtenir un succès thérapeutique. Une étude publiée dans le « Journal of Bone and Joint Surgery » met en lumière une intéressante vision anatomique des perturbations mécaniques en jeu. Les auteurs, des chirurgiens-orthopédistes texans, ont étudié les zones de contact ou de friction (entre eux ou avec les éléments squelettiques) des tendons de la région latérale du coude. Pour ce faire, ils ont disséqué 95 coudes de cadavres qu'ils ont étudiés sur le plan statique et sur le plan dynamique. Les zones d'insertion, les trajets et les zones d'interfaces ont été analysés à différents degrés de flexion de cette articulation. Comme on pouvait s'y attendre, la structure qui a le plus retenu l'attention des chercheurs a été le tendon de l'extenseur carpi radialis brevis (deuxième radial ; ECRB) dans sa partie proximale, et plus particulièrement les zones de contact de ce tendon avec le capitellum. La zone la plus constante d'insertion proximale du tendon ECRB se situe discrètement en haut et en dedans du rebord périphérique de ce massif articulaire ; il arrive alors que se produise un frottement entre la face profonde du tendon de l'ECRB et ce rebord du capitellum (un peu comme au niveau du genou lors du syndrome de friction de la bandelette ilio-tibiale sur le condyle fémoral latéral) ; cette situation de frottement est doublement accentuée : par le passage du coude en position d'extension et par la superposition du tendon de l' extensor carpi radialis longus (ECRL ou premier radial) qui plaque le tendon profond sur le relief « agressif » du massif squelettique. Cette configuration anatomique assez unique expose la face profonde du tendon à des phénomènes d'abrasion lors de la mobilisation articulaire.
Bunata et coll. « J B J S Amer », septembre 2007, pp. 1955-63.
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