En sept ans, le Congrès de la Médecine Générale Française est devenu le lieu incontournable où se fait la médecine générale. Jugez plutôt : plus de 2?000 participants se sont pressés fin juin sous le soleil niçois pour écouter et participer à 145 communications orales, 18 ateliers de formation, 5 sessions transdisciplinaires ou consulter une centaine de posters ! Parce que ce rendez-vous suit désormais le pouls de cette spécialité remuante et parfois bouillonnante qu’est la médecine générale, votre hebdomadaire, Le Généraliste, est partenaire de ce congrès. Il vous livre dans ce numéro spécial et sur son site Internet, quelques morceaux choisis sur les différentes sessions, rédigés pour la plupart par des internes et chefs de clinique de médecine générale qui donnent leur vision de ce congrès centré sur les maladies chroniques.
Ce fut un exercice difficile pour les organisateurs de ne pas tomber dans les poncifs. On aurait pu décortiquer la définition interminable de l’OMS des maladies chroniques. Ou encore verser dans le poujadisme de base qui aurait consisté à dire que rien ni personne ne peut comprendre les médecins généralistes (même si c’est un peu vrai…). Toutes les initiatives intelligentes étaient les bienvenues, dès lors qu’adaptées à la « vraie vie », celle du tempo des consultations, des multimorbidités quasiment toujours présentes et des demandes des patients.
Foin du politiquement correct ! Une étude a alerté sur le risque que courait la recherche en médecine générale à désigner le médecin comme objet de recherche plutôt que le patient. Et, de fait, à Nice, toutes les sessions avaient pour seul objectif le malade auquel les soins primaires doivent écoute, respect, soins, explications. À l’origine réclamée par les associations de malades de lutte contre le Sida, le « patient acteur » est devenu l’étalon de toute prise en charge. On peut s’en féliciter. Mais dans un contexte de recul de la démographie médicale, de maîtrise des dépenses, méfions-nous du risque de faire de son patient « un acteur malgré lui » et de lui interdire tout écart. L’implication deviendrait injonction. À la croisée de ses demandes, des objectifs médicaux et d’un système de coordination complexe des soins, qui mieux que le généraliste peut aider son patient à vivre normalement… même malade ? La suite au prochain épisode, à Paris, en avril prochain !
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