Dernière trouvaille pour raison économique : le tiers payant généralisé à tous les médecins. C’est par cette exigence que nous prenons conscience que le gouvernement est dans une situation désespérée. La politique menée depuis de nombreuses années a conduit le pays à la récession, d’où le chômage et la pauvreté qui explosent. Le gouvernement veut, sans le dire, l’étatisation de la médecine libérale afin de pouvoir en dicter les tarifs (qui seront comme les retraites à la baisse). Mais si l’étatisation est politiquement impossible dans l’immédiat, l’imposition du tiers payant généralisé permet de sceller la première pierre d`une nouvelle institution et officialiser l’asservissement des médecins vis-à-vis de la CNAM. D’où ce « bourrage de crâne » repris par les médias : « tiers payant généralisé = meilleure qualité de prise en charge ». Parce qu’il permet de consulter son médecin traitant sans avancer d’argent ?
Depuis plusieurs années, tous les ans un déficit de la Sécurité sociale est exhibé, et tous les ans les gouvernements décident des restrictions sur le budget de la santé pour le colmater. Maintenant le mot restriction, négatif, est remplacé par "réorganisation de la santé pour une meilleure qualité de prise en charge" bien que celle-ci se traduise par la disparition programmée, pour motif économique et le souhait des lobbys, des petites pharmacies au profit des pharmacies à « gros débit » situées ou non dans des centres commerciaux pouvant supporter :
- la mise en vente de 4000 médicaments sur Internet ;
- le déremboursement de nombreux médicaments ;
- la mise en vente de la parapharmacie dans les grandes surfaces, etc.
La disparition des petites pharmacies contribuera à augmenter les zones désertifiées par les spécialistes de la santé. Et le gouvernement, en créant une pénurie de pharmaciens, demande aux survivants de se substituer, en plus de leur activité, à la pénurie des médecins en surveillant la glycémie du diabétique, l’INR des personnes sous anticoagulants, la tension artérielle chez l’hypertendu, voire faire des consultations avec possibilité de modifier l’ordonnance du médecin, etc… Cherchez l’aberration ?
Le nombre des maladies reconnues comme ALD (affection de longue durée) diminue progressivement d’année en année, non du fait du progrès de la médecine mais pour des raisons économiques
Actuellement des têtes bien pensantes ont décidé que l’hypertension artérielle même sévère ne doit plus être considérée comme une maladie mais comme un symptôme, et donc retirée des ALD. Que ne dit-on pas et ne fait-on pas pour raison économique !
Le déremboursement des médicaments et une mise en concurrence inappropriée de ceux-ci au sujet du SMR (service médical rendu). Il est indiscutable qu’un antitussif n’a pas la même valeur thérapeutique qu’un antimitotique, mais il apporte un certain confort au malade. Pourquoi le ridiculiser ? Et pourquoi afficher le SMR sur la boîte de médicament lorsqu’on sait que si le SMR est "insuffisant" il sera jugé inefficace par une grande majorité de personnes et même par certains médecins ? Sinon pour discréditer le médicament afin d’en stopper la fabrication ou la prescription du médecin !
Et cette question : pourquoi se soumettre aux lobbyistes en imposant les Génériques, au lieu de régir le prix des médicaments par le TFR (tarif forfaitaire de responsabilité) qui est beaucoup plus lucratif pour la Cnam et qui permet aux laboratoires pharmaceutiques de vendre leurs médicaments afin de pouvoir poursuivre des recherches ?
Après avoir porté aux nues le dépistage des cancers, on essaye de les diminuer voire d’en arrêter certain en faisant propager par les médias leur "SMR" jugé insuffisant ou leurs effets secondaires indésirables, comme pour le cancer de la prostate ou, même en cas de risque majeur, le PSA est déremboursé. Irons-nous vers une évolution positive ou négative pour le dépistage du cancer du sein chez la femme quel que soit son âge ?
- En vrac, toujours pour raison économique :
- Diminution des médecins et des infirmières.
- Allongement de la validité des ordonnances médicales en espaçant au maximum la durée entre deux consultations médicales.
- Diminution du budget pour les polyhandicapés. Disparition des prises en charge à 100% du transport par ambulance des polyhandicapés en internat afin de passer le week-end en famille chez leurs parents.
- Fermeture des hôpitaux et maternités de proximité, en voulant nous faire "avaler" que ces fermetures sont effectuées pour notre sécurité. Le dernier en date prévu l’Hôtel Dieu à Paris !
- Refus (par impossibilité pécuniaire ?) d’augmenter le nombre d’IRM. Alors qu’il faudrait en doubler le nombre en France pour être dans la moyenne européenne...
Les politiques, les médias nous parlent du "trou", du "gouffre" de la Sécurité sociale et nous culpabilisent car nous, patients et médecins, en abusons (surtout si nous sommes âgés et malades). Et ces mêmes politiques, après avoir démantelé le système de soin français reconnu comme le meilleur du monde, veulent nous faire admettre par un matraquage médiatique que, grâce à leur stratégie de "réorganisation pour une meilleure qualité de prise en charge", le budget de la Sécurité sociale sera équilibré malgré les restrictions .
Mais est-ce abuser que de se soigner ? Et sommes-nous, malades et/ou médecins, responsable de ce trou ?
Ce "trou" de la Sécurité sociale n’est-il pas dû essentiellement à un manque de recette ? Et ce manque de recette n’est-il pas dû à la politique menée, à l’ampleur du chômage ? est-ce une désinformation que de dire cette vérité !
Je n’avais jamais imaginé que des restrictions budgétaires, qui se surajoutent chaque année et ceci depuis plusieurs années, puissent procurer une meilleure qualité de prise en charge des patients ! Pourquoi les gouvernements appliquent-il la politique des lobbys, totalement à l’opposée d’une politique sociale ?
La « médecine innovante » promise, et maintenant la « réorganisation de la santé pour une meilleure qualité de prise en charge » sont en réalité la traduction du « nivellement par le bas des soins médicaux » ?
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature