Notre groupe d’échanges de pratiques meusien a consacré hier sa réunion à la grippe :
Sur quels critères fondons-nous notre diagnostic de suspicion de grippe ? Quelle est alors notre démarche thérapeutique ? Que pensons-nous du vaccin ?...
Les cas de grippe suspectés par chacun d’entre nous, dans le même secteur géographique, variaient de 0 à une douzaine. Les prescriptions de masques suivaient la même courbe, et celles de Tamiflu ne relevaient que d’un ou deux collègues…
Nous nous sommes rapidement aperçus que le nombre de cas suspectés (et traités) relevait très directement du degré d’anxiété de chacun ! Comme il semble que le recensement des cas « possibles » s’appuie sur le nombre de prescriptions de masques, ne serions-nous pas en train de créer de toutes pièces une « épidémie grippale » ?
Un collègue ayant reconnu le matin devant une jeune patiente que son état fébrile pouvait être grippal, a reçu l’après midi un appel du patron de l’ami (parfaitement sain) de cette patiente, l’enjoignant de le mettre en arrêt de travail afin qu’il ne risque pas de contaminer le personnel de l’entreprise, d’autant que le patron recevait son petit-fils le week end suivant, et ne voulait pas risquer de le contaminer à son tour…
Quelles réactions provoquera une future épidémie à virus contagieux et très virulent !
En 30 ans d’activité, j’ai vu quelques épidémies grippales saisonnières… on pouvait quasiment définir le jour de début de l’épidémie dans la ville car l’activité flambait brutalement et décroissait quelques jours plus tard, avec des tableaux cliniques autrement plus évocateurs…
On nous dit que ce nouveau virus H1N1 est très contagieux… Comment expliquer alors que, malgré l’inclusion d’un nombre impressionnant de cas plus que douteux, la montée en charge de cette épidémie soit si lente ?
Me revient en tête l’histoire du Grand Nord Canadien… A l’approche de l’hiver, un indien coupe son bois ; un trappeur passe et dit : l’indien coupe du bois, l’hiver sera rude… L’indien, l’entendant, rapporte à sa tribu : homme blanc a dit : l’hiver sera rude… Et toute la tribu se met à redoubler d’efforts pour entasser du bois ; le trappeur à son passage suivant, constatant la multiplication des tas de bois, s’exclame : les indiens coupent beaucoup de bois, l’hiver sera très rude… etc…
Actuellement, nos trappeurs ont réussi à mobiliser les indiens…
Jean-Charles Fanjeaux
55000 Bar le Duc
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