Dans le domaine de la fin de vie, le médecin de ville sera-t-il amené à jouer demain un rôle différent de celui qu’il occupe actuellement ? C’est un peu la question que nous posons à nos lecteurs cette semaine. Et pas uniquement pour sacrifier à l’usage, en cette veille de Toussaint... à lire l’abondante littérature qui a été pondue sur le sujet ces derniers temps, on peut en effet penser que les curseurs vont bouger dans les prochains mois, même s’il ne faut peut-être pas s’attendre à un bouleversement déontologique. L’avis du CCNE, rendu en juin dernier exclut toute légalisation de l’euthanasie. Et les sages ne retiennent pas davantage le suicide médicalement assisté. Deux évolutions qui feraient sortir le praticien de son rôle de soignant.
Si tout laisse donc penser que le gouvernement ne devrait pas passer en force pour mettre en place une aide médicale pour mourir, on ne peut toutefois jurer de rien. Sur la fin de vie, le débat est loin d’être clos. Les militants de l’ADMD mobiliseront le 2 novembre. La moitié des membres du CCNE vient d’être renouvelée. Et nous sommes à la veille d’Etats généraux de la fin de vie qui donneront la parole à un jury citoyen pendant quatre week-ends. Une surprise n’est donc pas à exclure… Et même s’il est logique qu’en cette matière on donne la parole au citoyen lambda, il ne faudrait pas que la discussion soit menée sans que les médecins aient, eux aussi, droit de cité.
Dans ce contexte de débat permanent, il nous a semblé intéressant de donner la parole à nos lecteurs. Qu’il s’agisse de soins palliatifs, de lutte contre la douleur ou de la prise en charge des angoisses des patients ou de leurs proches, les généralistes sont souvent en première ligne. Et, en même temps, on évoque régulièrement l’inadaptation de leur cadre d’exercice... La situation française tient surement du paradoxe, puisque toutes les enquêtes montrent que c’est dans son lit que Monsieur Toutlemonde souhaite rendre l’âme alors que toutes les statistiques démontrent que, la plupart du temps, l’histoire se termine dans une chambre d’hôpital… Qu’on le veuille ou non, tous les scénarios de changement passeront donc peu ou prou par la case généralistes. Ces derniers le souhaitent-ils ? Le peuvent-ils ? Et, si oui, à quelles conditions ? Merci de prendre quelques instants pour répondre à notre enquête sur notre site? : www. legeneraliste.fr. Vos réponses feront l’objet d’une large diffusion, sous forme d’un dossier dans un de nos prochains numéros.
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