Partez ! C’est à vous de jouer avec la nouvelle édition du calendrier vaccinal qui vient de paraître. Et contrairement aux années précédentes, ce ne sont pas l’InvS et la DGS qui l’annoncent, c’est Marisol Touraine elle-même qui l’a rendu public. De fait, l’exercice était cette année rendu complexe par les polémiques et les plaintes qui courent sur le vaccin contre le papillomavirus malgré les rapports détaillés et rassurants de l’ANSM. C’est donc au grand public que notre ministre a choisi de s’adresser cette année, pas aux professionnels de la santé. Et pas avenue de Ségur mais depuis un centre de vaccination du fin fond du XIIIe arrondissement de Paris. Donc, une Marisol simple, rassurante qui parle aux Français et les encourage à se soumettre à cet acte élémentaire de santé publique qu’est la vaccination.
En bonne pro de la communication, la ministre ne s’y trompe pas. La vaccination est devenue un sujet politique sur lequel un responsable peut fort bien se casser les dents. Et ce depuis les années 1990, date où la vaccination des adolescents contre l’hépatite B a été brutalement interrompue sur décision gouvernementale en raison des craintes de SEP secondaires. Depuis, ce geste n’a cessé d’être régulièrement contesté, suspecté de provoquer des myofasciites à macrophages, des Guillain-Barré secondaires à la vaccination contre le H1N1, ou de contenir un adjuvant toxique, etc. Sans qu’aucune preuve formelle de dangerosité n’ait jamais pu être apportée.
Une atmosphère anxiogène qui n’épargne sans doute pas certains médecins généralistes. Qui, dans ce contexte, ne se pose jamais la question de savoir s’il fait bien au moment où il infiltre le deltoïde d’un de ses patients ? Alors qu’il y a 20 ans, ce geste était réalisé sans état d’âmes. Ajouté à cela, la complexité d’un calendrier – pourtant simplifié – qui tient compte de l’âge et des comorbidités, mais aussi des valences de vaccins, des rattrapages, des transitions entre anciennes et nouvelles recommandations, de la profession du patient, de l’âge de ses enfants… Ces évolutions sophistiquées et inévitables, car liées aux mises à jour issues de l’EBM, garantissent la sécurisation de la vaccination mais ne simplifient pas la décision. Doutes, interrogations, prudence... Questions de riches ? Névroses de pays post-industrialisés ? Une chose est sûre, un Africain confronté à la tuberculose, la rage ou la rougeole ne se pose pas toutes ces questions…
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