L'image conservatrice de Volvo a volé en éclats le jour où la marque a troqué la propulsion pour la traction. C'était en 1991 avec la 850. Et ce fut un véritable choc thermique !
La seconde étape de cette révolution culturelle vient d'être franchie avec le lancement d'un moteur diesel baptisé D5.
Ce moteur en aluminium n'est autre qu'une évolution du 5 cylindres essence, précisément monté sous le capot de la berline 850 il y a tout juste dix ans.
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour proposer une alternative diesel ? Chez Volvo on reste discret sur le sujet. On affirme que le diesel était inscrit dès le départ dans le cahier des charges du 5 cylindres. Alors que PSA, les constructeurs allemands et le groupe Fiat investissaient massivement dans la technologie diesel, Volvo suivait les débats à distance en faisant appel à des concours extérieurs (Renault) pour équiper ses véhicules de gamme moyenne.
En vérité, les deux constructeurs suédois, Volvo, qui fait partie du giron Ford et Saab, qui appartient à la galaxie General motors, n'ont sans doute pas mesuré à temps l'impact de ce mode d'énergie sur le consommateur. Les faits leur ont, hélas, donné tort. Le marché du haut de gamme n'est plus la terre d'asile des V 6 et, a fortiori, des V 8.
La tendance s'est en effet totalement inversée depuis l'entrée en scène de l'injection directe puis de la rampe commune. Le taux de diésélisation ne cesse d'augmenter en Europe, y compris en Allemagne, pourtant gros pourvoyeur de moteurs essence de forte cylindrée. En France, il atteint même 82 %.
Une première mouture convaincante
En clair, sans diesel, point de salut pour un constructeur généraliste. Le D5, premier du genre depuis la création de la marque en 1927 arrive donc à point nommé pour dynamiser les ventes de S 60-S 80 et de V 70.
Ce sont bien sûr BMW, Audi et Mercedes, qui figurent dans la ligne de mire de Volvo et de Saab qui, comme par hasard, commercialise simultanément une version diesel 6 cylindres 3 l 176 ch d'origine Isuzu sur la 9-5.
La première mouture de ce 5 cylindres élaboré par Volvo est en tout cas très convaincante. Moins saignant que le 6 cylindres 183 ch de la série 3, le D 5 se caractérise par des reprises progressives à bas régime grâce à ses valeurs de couple supérieures à celles de son alter ego essence : 340 Nm à 1 750 tr/min contre 330 Nm à 2 400 tr/min pour le T 5 de 250 ch.
Concrètement, cette souplesse délivrée dans un confort acoustique proche de la perfection se traduit par un 80 à 120 km/h en 5e, décroché en moins de 10 secondes (puissance au litre 67,9 ch).
Obtenus au régime maxi de 4 000 tours les 163 ch permettent de passer de 0 à 100 km/h en 9,5 secondes avec la S 60, 9,8 avec les S 80 et V 70, et d'atteindre dans tous les cas de figure 210 km/h en vitesse chrono.
Discret, le D 5 est également sobre comme un chameau puisque la consommation moyenne est de 6 l pour la S 60, à peine plus pour la S 80 (6,1 l) et le break V 70 (6,4 l). En théorie, il est possible de parcourir près de 1 200 kilomètres avec un plein, soit 70 litres.
Un moteur ultra moderne
Le D 5, qui aura un petit frère 130 ch début 2002 (une boîte automatique complétera l'offre) est stimulé par un turbo compresseur à géométrie variable. L'apport de la rampe commune seconde génération génère une pression supérieure et réduit le temps de réponse. La quantité de carburant, directement injectée dans les cylindres à 1 600 bars, et le calage de l'injection sont contrôlés électroniquement par électrovannes.
Dernier élément qui concourt à faire du D 5 un moteur ultra moderne, le système EGR. Il favorise la réinjection d'une partie des gaz d'échappement dans le circuit d'admission, réduisant ainsi les émissions d'oxyde d'azote.
Cette entrée de Volvo dans l'univers du diesel sera suivie par la commercialisation d'un SUV (4x4 de loisirs) en 2002. Enfin, il n'est pas interdit de penser que le constructeur scandinave, propriété du groupe Ford, bénéficie un jour de l'apport du 6 cylindres diesel actuellement élaboré par PSA et Ford. Une façon de tourner définitivement le dos à 75 ans de conservatisme.
Les prix de la nouvelle gamme VOLVO D 5 153 ch
Berlines S 60 :
- S 60 : 181 044 F (27 600 euros).
- S 60 Optimum : 195 803 F (29 850 euros).
- S 60 Summum : 219 417 F (33 450 euros).
Berlines S 80 :
- S 80 : 213 186 F (32 500 euros).
- S 80 Optimum : 235 488 F (35 900 euros).
- S 80 Summum : 268 613 F (40 950 euros).
Break V 70 :
- V 70 : 217 121 F (33 100 euros).
- V 70 Optimum : 236 799 F (36 100 euros).
- V 70 Summum : 275 501 F (42 000 euros).
POUR :
Moteur onctueux et économique, reprises à bas régimes, silence de fonctionnement, technologie de pointe.
CONTRE :
Prix élevés.
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