JAZZ/ROCK
Voilà plusieurs décennies, Shirley Horn avait acquis une belle réputation auprès des jazzmen. Les plus grands noms avaient été frappés par son style, son timbre de voix, son phrasé. Puis la chanteuse, qui est aussi pianiste, avait préféré s'occuper de sa vie privée et quitter les projecteurs. Depuis près de quinze ans, la vénérable star a retrouvé une seconde jeunesse marquée par des albums remarquables. Son dernier en date, « May The Music Never End » (Verve/Universal), ne déroge pas à la règle de la qualité. Avec comme invités sur certains titres Ahmad Jamal (piano) et Roy Hargrove (trompette), Shirley Horn revisite avec une grande sensualité, voire un brin d'érotisme, des tubes dont certains sont aussi rabachés que « Yesterday » ou « Ne me quitte pas » (« If You Go Away » en anglais). Le charme à l'état pur.
Du charme, la belle et grande Dianne Reeves en a à revendre ! Invitée sur la planète jazz dans les années 1990, cette nouvelle diva avait préféré un moment mettre sa voix étonnante et forte au profit d'autres musiques plus populaires et surtout plus commerciales. Avec « A Little Moonlight » (Blue Note/EMI), la vocaliste renoue avec le jazz, accompagnée de son trio habituel emmené par Peter Martin (piano) augmenté notamment de la présence du trompettiste Nicholas Payton. Fait de standards dus à la plume de Richard Rogers, Thelonious Monk, Hoagy Carmichael ou Cole Porter, ce nouvel opus est la preuve que Dianne Reeves a tous les attributs d'une grande dame du jazz chanté.
Agée de 23 ans, Lizz Wright pourrait bien être une des prochaines valeurs à la bourse du chant. Remarquée à Chicago puis à Los Angeles pour ses hommages à l'immortelle Billie Holiday, la jeune femme - fille d'un pasteur et d'une mère chanteuse de gospel - vient de sortir son premier album pour une « major », « Salt » (Verve/Universal), dans lequel elle reprend des standards, interprète ses propres compositions et invite à un voyage vocal à travers le gospel, le jazz, la pop et la soul.
Le monde du jazz vocal masculin n'a jamais été aussi riche et fertile que son homologue féminin. Jimmy Scott (1) est un peu un rescapé. Découvert voici un demi-siècle par Lionel Hampton, le chanteur à la voix d'ange a connu des heures de gloire avant l'oubli et la rennaissance. Aujourd'hui, le fringant septuagénaire est d'actualité à travers deux albums : la réédition d'un disque oublié et méconnu, « Falling In Love Is Wonderful » (TGR/Warner Jazz), datant du début des années 1960 et produit par... Ray Charles, et « Mooglow » (Warner Jazz), réalisé dans une ambiance feutrée, épurée et plein de sensualité.
Au fil des albums, Kurt Elling, qui s'est déjà produit plusieurs fois à Paris, s'affirme comme LE chanteur masculin de jazz par excellence. Doté d'une voix de ténor musclée et puissante, il met son art de l'écriture et sa science vocale au service d'authentiques compositeurs de jazz. Il suffit pour cela d'écouter « Man In The Air » (Blue Note/EMI), son dernier CD dans lequel, accompagné notamment par le fidèle Laurence Hobgood (claviers) et Stefon Harris (vibraphone), il a adapté des thèmes dus à la plume de Herbie Hancock, Courtney Pine, Joe Zawinul, John Coltrane ou Pat Metheny et chante sur des chorus de jazz. Un virtuose et un véritable funambule au service du jazz.
(1) Paris - Sunside (01.40.26.21.25) - du 23 au 26 septembre - deux concerts : 20 h & 22 h.
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