Vos malades ont lu
« Science et vie », hors-série n° 216
De la lumière, des surfaces qui la réfléchissent, un dispositif optique complexe sous l'apparente simplicité d'un globe aidé de quelques muscles, un système de traduction de l'énergie lumineuse en signaux électrochimiques et de codage de ces signaux sous forme de trains d'impulsions électriques, des voies de conduction pour ces impulsions, un réseau d'aires chargées de la reconnaissance et du traitement des impulsions : il n'en faut pas moins pour voir.
Sachant que « notre époque s'est révélée plus riche pour l'ophtalmologie que toutes celles qui l'ont précédée », selon les termes du Pr Pouliquen, il fallait bien un gros numéro spécial pour présenter la fonction visuelle dans ses différents aspects, en y ajoutant les troubles et maladies qui peuvent l'atteindre, de la naissance au grand âge, ainsi que les moyens actuels de les traiter. Ce sera encore mieux dans dix ans, explique un spécialiste américain au magazine : plus de lunettes, des interventions simplifiées, un glaucome prévenu et mieux traité, une DMLA en attente, comme tant d'autres affections, des progrès de la génétique et de la biologie moléculaire. Un agacement subsiste : pourquoi tant de mammifères voient-ils mieux la nuit que l'homme ? Pourquoi le lapin dispose-t-il d'une vision quasiment panoramique et pas l'homme ?
Se payer une tranche de psy
« Marianne », 22 au 28 octobre
Pauvre Freud ! S'il savait ce qu'on a fait de sa science de l'inconscient ! « Marianne » déplore sur trois pages la façon dont « nos sociétés instrumentalisent la géniale découverte de Freud pour en faire la solution miracle aux instances défaillantes ». L' « inondation psychologisante » mêle divan, Internet, thérapies en tous genres, interventions médiatisées, livres, et touche tout le monde, du ftus au vieillard, du petit écolier « préviolent » au P-DG stressé, explique l'hebdomadaire. L'inquiétude de « Marianne » va, du reste, autant à nos sociétés qui s'illusionnent sur le pouvoir des psys à leur apporter le confort, la sécurité, bref le bonheur, qu'à la psychanalyse, elle-même menacée par le « psy-show » permanent.
L'intelligence coûte cher
« Le Point », 26 octobre
La « guerre contre le cancer » se fait plus « propre » et plus « intelligente », annonce « le Point » à ses lecteurs. Il aura fallu « les progrès spectaculaires de la biologie et de la génomique » pour que commencent à apparaître des traitements non seulement plus efficaces mais mieux tolérés. L'hebdomadaire cite plusieurs exemples de ces substances qui ciblent électivement l'une ou l'autre étape du développement des cellules cancéreuses et sont souvent utilisables en « cocktails ». Seul point noir, le coût élevé de ces nouveaux médicaments, ce qui fait craindre de les voir réserver à quelques privilégiés.
Le langage n'est pas l'apanage de l'homme
« Jonas », octobre
Le dialogue avec les dauphins, dont les hommes rêvaient « depuis des siècles », est enfin ouvert. Les chercheurs ont tout d'abord acquis la certitude selon laquelle les dauphins « assimilent parfaitement les règles de grammaire et trouvent naturel que les objets soient désignés par des noms ». Ils sont désormais certains qu'il existe bel et bien une langue delphinienne, fort complexe, portée par des sifflements, des claquements, des miaulements et braiments, voire des « schémas écholatoires qui pourraient être des images ». Les bébés dauphins auraient un prénom qui les suivrait au moins douze ans.
Quelle forme de vie psychique se cache derrière ce langage, si riche que l'homme aura bien du mal à le déchiffrer ? On sait, par son mode de vie social, que le dauphin « aime partager son cerveau avec d'autres, tandis que l'homme vit enfermé dans son crâne ». « Jonas » en déduit que les deux espèces ont fort à gagner à se fréquenter de plus près.
Radium dormant
« Le nouvel Observateur », 1er novembre
« Mirobolant », le radium le fut un temps : « les rhumatismes, la goutte, l'arthrite, les maladies nerveuses, les chutes de cheveux » de nos grand-parents ne devaient pas leur résister, si l'on en croyait les fabricants d'aiguilles, tubes, sondes, plaques, applicateurs d'aiguilles de ce métal « 3 millions de fois plus actif que l'uranium ». Si la mode en est passée depuis longtemps, ces objets sont restés, oubliés pendant des décennies, dans des greniers ou des coffres bancaires, chez des notaires ou dans des tiroirs. Ce n'est qu'en 1999 qu'une grande campagne de ramassage de ces dangereux objets a été lancée, sans que l'on puisse déterminer aujourd'hui si la moisson a été suffisante. De toutes façons, une autre collecte reste à faire, explique « le Nouvel Observateur », celle des montres et instruments à cadran lumineux peint au radium et celle des 48 000 paratonnerres dont la radioactivité était censée, jusqu'en 1987, mieux protéger de la foudre. Comment une telle source de radioactivité a-t-elle pu rester si discrète jusqu'ici ?
Antidouleurs à manier avec précaution
« Que choisir », novembre
« Que choisir » fait les choses à fond : pour aider ses lecteurs à « vaincre la douleur sans prendre de risques », le mensuel n'a pas hésité à étudier - mais pas à les tester, semble-t-il - 58 spécialités en vente libre. Le paracétamol reste le roi de l'antalgique sans ordonnance, désormais pourtant dépassé en nombre par l'ibuprofène. La place de la bonne vieille aspirine est un peu plus modeste. Chaque produit se voit présenté par son nom, son laboratoire fabricant, sa forme galénique, son prix et l'une ou l'autre de ses spécificités pharmacologiques. Si le mensuel réserve ses avis défavorables aux cocktails un peu trop riches, il assortit cette présentation de conseils de prudence et d'un mode d'emploi raisonné pour chacune des grandes classes de produits. Vaincre la douleur, oui, mais sans attaquer sa santé plus que son porte-monnaie.
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