Dans son discours, le président de la République a rappelé que « notre pays a la chance de pouvoir s’appuyer sur un système de santé absolument remarquable, sans équivalent dans le monde ». Le chef de l’État a souligné que 160 milliards d’euros étaient injectés chaque année dans ce système.
Le président a mis le cap sur la maîtrise des dépenses. « La première condition de la pérennité du système, c’est le renforcement de l’efficience. Voilà pourquoi je ne laisserai pas les dépenses de santé déraper ». Nicolas Sarkozy a balisé le terrain : « Si des médicaments s’avèrent inefficaces, il faut les sortir du remboursement ; si des services hospitaliers éparpillés doivent être regroupés, il faut le faire ; si des fraudes aux prestations sont détectées, elles doivent être pourchassées ».
Nicolas Sarkozy a ensuite rendu un hommage appuyé aux médecins de premier recours, dont il a personnellement, dit-il, voulu revaloriser le montant de la consultation. « On ne peut pas dire à la fois qu’il faut soutenir la médecine générale, a-t-il estimé, et refuser les moyens d’assurer sa juste reconnaissance ». Le président a insisté sur le fait que le gouvernement allait « s’attaquer aux difficultés » des professionnels de santé libéraux. La feuille de route confiée à Xavier Bertrand et Nora Berra est assez simple. « Il faut aider au regroupement des médecins libéraux, a-t-il martelé, simplifier leurs conditions d’exercice au quotidien, alléger leur paperasserie, et diversifier leur mode de rémunération ». Et le chef de l’État a enfoncé le clou, en parlant du « mal être de tant de médecins ». Des médecins auxquels il ne veut pas infliger « la contrainte », et qui ont besoin « de confiance, de responsabilité et d’incitation ».
Abordant leur mode de rémunération, Nicolas Sarkozy a précisé : « L’égalité, ce n’est pas la même rémunération pour tout le monde, c’est donner plus à ceux qui le méritent. Un médecin qui accepte d’aller exercer dans une zone sous dense mérite une récompense ». Sur les modes de rémunération, le président a assuré qu’il était « prêt à aller assez loin dans la définition d’une nouvelle politique ».
Nicolas Sarkozy a également abordé le « défi de la dépendance », en reconnaissant qu’il fallait y affecter des moyens supplémentaires. Lesquels ? Pour le président, rien n’est encore tranché, mais il s’est publiquement interrogé sur le mode de financement de ces nouveaux moyens alloués, évoquant successivement « l’assurance ou des prélèvements spécifiques ».
Nicolas Sarkozy a enfin évoqué l’affaire du Mediator. « Je comprends la colère des victimes », a-t-il assuré, rappelant qu’il avait chargé François Fillon et Xavier Bertrand d’engager « une démarche de refondation en profondeur de notre politique du médicament ». Le président s’est interrogé sur les pistes de réforme : « Comment resserrer les mailles du filet de notre système de pharmacovigilance, comment renforcer la garantie absolue d’indépendance, de transparence et d’impartialité dans les prises de décision, comment mieux accompagner les prescripteurs » ? Nicolas Sarkozy a souhaité que les conclusions de cette réflexion aboutissent « au milieu de l’année 2011 et que des décisions structurelles soient prises à partir de là ».
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