Ces drames sont intervenus coup sur coup. Entre le 8 et le 17 janvier, trois agents du service de neurochirurgie se sont donné la mort : un agent d’entretien âgé de 34 ans et père de trois enfants et deux aides-soignantes de 27 ans. Le quatrième travaillait au service de gériatrique des Bateliers, dans le Vieux Lille. Il s’est donné la mort dimanche alors qu’il était en congé.
Cette vague de suicides chez des agents hospitaliers suscite une vive émotion parmi le personnel. Une cellule de crise a été mise en place avec la médecine du travail et des psychologues du service du personnel pour assurer leur accompagnement.
« Il faut soutenir les équipes pour qu’elles ne doutent pas de leur mission. Même si le lien entre ces drames et l’activité professionnelle n’est pas établi, ces décès posent forcément question et il va falloir regarder si des signaux ont été lancés et s’interroger sur nos dispositifs de prévention », insiste Annie Podeur, directrice générale de l’offre de soins au ministère, dépêchée sur les lieux à la demande de Xavier Bertrand, ministre du travail et de la Santé.
Réfléchir à la prévention.
Deux inspecteurs de l’IGAS sont attendus au CHR, pour tenter de comprendre ce qui s’est passé et se mettre à l’écoute de la communauté hospitalière. Le ministre du Travail et de la Santé Xavier Bertrand a déclaré en marge de ses vœux à la presse ce mardi « vouloir tout savoir » sur les circonstances de ces suicides en soulignant cependant que cet établissement a « toujours été mobilisé sur ces questions ». Selon la direction de l’établissement lillois, des problématiques personnelles seraient en cause pour au moins deux des agents.
Le directeur de l’agence régionale de santé, Daniel Lenoir, a annoncé la création prochaine d’un observatoire des risques socioprofessionnels, visant à échanger sur les bonnes pratiques et éviter que les tensions au travail ne mènent à de tels drames. « Il faut réfléchir à la prévention que nous pouvons mettre en place. Les situations de mal-être sont difficiles à déceler. Parfois, elles nous échappent. Nous devons en tirer des enseignements », a-t-il conclu.
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