« Confidences à Allah », de Sophia Azzeddine
C’EST D’AVIGNON que vient cette production, de l’un des théâtres « permanents » les plus fertiles de la Cité des Papes. Gérard Gélas, qui l’a fondé il y a plus de quarante ans, signe et la mise en scène, et la scénographie, et les lumières. Il prend grand soin de la jeune interprète, éblouissante, qui porte avec crânerie un texte qui a été publié chez P.O.L., gage de haute qualité, mais est alourdi de complaisances. Lorsqu’il s’agit de narrer les aventures sexuelles de la jeune héroïne, Sophia Azzedine ne craint aucun détail scabreux. On n’imagine pas une bergère des montagnes du Maghreb parler avec une telle crudité de ses aventures, toutes subies, même si elle pense calculer parfois. Or l’héroïne est cette bergère, une toute jeune fille qui n’a pas le choix. Qui doit survivre. Elle croit choisir la prostitution, elle croit choisir de devenir l’une des épouses d’un iman… mais elle n’est que victime. Et pourtant, elle gagne. Elle est vainqueur.
Et si l’héroïne gagne, c’est qu’elle est défendue, incarnée, par une interprète merveilleuse. Alice Belaïdi possède une vitalité profonde, rayonnante. Elle est changeante, mouvante, elle se déplace, elle est vive, inattendue. Elle a du charme. Gérard Gélas la dirige avec finesse et tendresse. Tout ce qu’il y a de gênant dans le texte de Sophia Azzeddine (on ne juge pas de ses qualités d’écrivain, on ne juge qu’une certaine façon, ici, de donner la parole à une toute jeune fille) est lavé, sublimé même par Alice Bellaïdi. Allez l’applaudir.
Petit Montparnasse, du mardi au samedi à 18 h 30, matinée le dimanche à 17 h 30 (01.43.22.00.77.74). Durée : 1 h 20.
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