PARIS
«Je n’ai pas pu sauver mon peuple, j’ai seulement sauvé son souvenir», disait Roman Vishniac (1897-1990), qui se donna pour but de photographier dès les années 1930 les communautés juives d’Europe centrale et orientale, de la Pologne à la Tchécoslovaquie, de la Lettonie à la Hongrie, pressentant le danger qui menaçait. Puis il s’exila aux Etats-Unis en 1940. Au total, il aura réalisé 16 000 clichés, dont une petite partie est exposée actuellement au musée d’Art et d’Histoire du judaïsme. Elles ont une double valeur : esthétique d’abord, symbolique ensuite, puisqu’elles nous livrent un dernier regard sur des êtres que la barbarie nazie allait anéantir.
Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme. 71, rue du Temple, Paris 3e. Tél. 01.53.01.86.60. Jusqu’au 18 février.
Folies végétales
On connaît certainement Patrick Blanc, singulier botaniste, chercheur au Cnrs et manipulateur de plantes tropicales, pour ses « murs végétaux », qu’il construit un peu partout en France et dans le monde (de New Delhi à New York, en passant par Tokyo), et plus particulièrement pour le dernier en date : le mur du musée du Quai-Branly. Ce drôle d’explorateur de la flore répand dans les mégapoles et les cités toutes sortes de végétaux et de graminées. Pour l’heure, il a pris possession de l’espace Electra, qu’il a transformé en laboratoire tropical, en serre végétale. Six installations réalisées avec la complicité du designer Alexis Tricoire, ainsi que de nombreuses photos, donnent un aperçu des créations de ce magicien aux pouces verts. Une exposition poétique et très rafraîchissante.
Espace EDF Electra, 6, rue Récamier, Paris 7e. Tél. 01.53.63.23.45. Jusqu’au 18 mars.
L’art pour le tram
Sur le trajet du tramway du boulevard des Maréchaux Sud sont installées les oeuvres de huit artistes contemporains, répondant à une commande publique. Christian Boltanski a disposé sous les bancs du parc Montsouris des oeuvres sonores qui diffusent des confessions amoureuses d’étudiants. Angela Bulloch a décoré l’Institut de puériculture du boulevard Brune d’une barre lumineuse ; Didier Fiuza Faustino a installé une sculpture futuriste à la porte d’Ivry ; Dan Graham a imaginé devant le parc des Expositions une grande construction composée d’arcs de cercle, et dans laquelle peut circuler le passant ; Bertrand Lavier a « planté » des palmiers dans la perspective de la rue des Peupliers...
AUBERVILLIERS ET SAINT-DENIS
Et voilà le travail !
La biennale Et voilà le travail ! permet au grand public de se familiariser avec les gestes, les techniques et le savoir-faire des métiers architecturaux et du bâtiment. Dans ce cadre, l’exposition « Les bâtisseurs en Seine-Saint-Denis » propose une foule de conférences, de rencontres avec des professionnels, de démonstrations, d’ateliers, d’animations, de spectacles, de projections et de visites guidées dans les villes du département (promenades dans la cité-jardin de Stains, le chantier du quartier du Millénaire à la porte d’Aubervilliers, la Grande Halle de la Villette…). Quelques exemples de manifestations au sein de l’exposition : une séance de taille de pierre, un atelier sur les techniques du trompe-l’oeil et sur l’initiation à la patine marbrée, une description du métier d’archéologue… Au travail !
Magasins généraux de Paris. 45, avenue Victor-Hugo, 93 Aubervilliers, et 50, avenue du Président-Wilson, 93 Saint-Denis-La Plaine. Tél. 01.49.15.98.98. www.etvoilaletravail.net Jusqu’au 18 février.
BORDEAUX ET MÉRIGNAC
Edmond Boissonnet
Une double rétrospective est consacrée à Edmond Boissonnet (1906-1995) à Mérignac et à Bordeaux, sa ville natale. L’occasion d’aller à la rencontre de cette oeuvre énergique et éclatante, aux couleurs vives, et de (re)découvrir, grâce à une donation de la famille Boissonnet qui vient d’enrichir récemment le musée de Bordeaux, les vues poétiques ou mélancoliques de la ville, les berges de la Garonne, les paysages portuaires lyriques, les natures mortes, ou encore les toiles expressionnistes de l’artiste. Un ensemble d’oeuvres graphiques de l’artiste vient compléter ces deux expositions, ainsi qu’une série de ses tapisseries, mosaïques et vitraux, exposés ou simplement évoqués.
Galerie des Beaux-Arts (place du Colonel-Raynal, 33000 Bordeaux, tél. 05.56.10.25.13), jusqu’au 15 mars. Et Vieille Eglise de Saint-Vincent (rue Beaumarchais, 33700 Mérignac, tél. 05.57.00.01.30), jusqu’au 28 février.
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