Un cas « probable » d'infection par le virus du Nil occidental a été signalé le 6 octobre par l'InVS et le Centre national de référence des arbovirus. Il s'agit d'un résident du département du Var qui avait été hospitalisé pour une méningo-encéphalite. L'évolution de la pathologie neurologique a été favorable et le patient a pu regagner son domicile. Cette personne avait effectué un voyage en Espagne pendant la période d'incubation, qui est comprise entre deux et quatorze jours.
En outre, un cas probable d'infection par ce même virus a été signalé le 9 octobre par l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) chez un cheval vivant dans une autre localité du département du Var. Selon le communiqué du ministère de la Santé et de la direction générale de la Santé, daté du 10 octobre 2003, « des examens complémentaires sont actuellement en cours afin de conformer ces deux diagnostics ».
Moustiques
La survenue de ce cas équin oriente vers l'hypothèse d'une circulation du virus dans le département du Var sans que cela permette d'exclure de façon formelle à ce stade d'investigation une autre zone géographique de contamination pour le cas humain. Dans cette région méditerranéenne, des actions complémentaires vont être menées afin d'évaluer les risques liés à la présence de moustiques, bien que la période automnale ne soit pas favorable à leur prolifération. En outre, une étude sera menée sur les chevaux afin de mesurer l'importance de la circulation virale.
Compte tenu de l'apparition de ces deux cas, les ministères de la Santé et de l'Agriculture ont décidé de renforcer le réseau de surveillance dans le département du Var et dans tous les départements du pourtour méditerranéen afin de préciser l'étendue de l'épidémie et de quantifier l'intensité de la circulation virale. Pour ce faire, une enquête rétrospective et prospective sur les cas de méningite, de méningo-encéphalite et de polyradiculonévrite va être mise en place et les vétérinaires vont être sensibilisés au signalement de tout risque d'infection animale.
Depuis le 7 octobre 2003, une vingtaine de cas d'infection par le virus du Nil occidental ont été signalés en Tunisie dans le centre du pays. Aucun cas de ces infections transmises par les moustiques n'a jusqu'à présent été mortel.
Le virus, qui a été identifié en 1937 en Ouganda, sévit de façon ponctuelle chez les animaux et les hommes depuis cette date dans différentes parties du monde : Afrique, Moyen-Orient, Inde, Australie, sud de l'Europe et Amérique du Nord. Cet agent infectieux est transmis dans la très grande majorité des cas par une piqûre de moustique, mais, en 2002, le CDC d'Atlanta a établi que certains des cas recensés étaient en rapport avec une transfusion sanguine, une transplantation d'organe ou liés à une contamination materno-ftale ou materno-infantile (« le Quotidien », n° 7360 du 24 juin 2003).
La maladie sous quatre formes
Chez l'homme, la maladie peut se présenter sous quatre formes distinctes : une fièvre mineure qui dure entre trois et cinq jours, un tableau de méningo-encéphalite (un cas sur cent cinquante, environ), une paralysie flasque (s'apparentant à une poliomyélite) ou un syndrome de type parkinsonien. Si un vaccin équin a déjà été élaboré, l'homme ne peut, à l'heure actuelle, bénéficier d'aucun traitement, ni préventif ni curatif. Tout au plus, des essais de traitement par immunoglobulines sont actuellement à l'essai (« le Quotidien », n° 7 380 du 11 septembre 2003).
Dispositif de surveillance
La circulation du virus du Nil occidental est actuellement surveillée par un système associant les trois volets de la pathologie : homme, chevaux et moustiques bénéficient ainsi d'une surveillance régulière. Ce réseau, sous l'égide des ministères de la Santé et de l'Agriculture, a été mis en place en Camargue en 2001 en raison de l'apparition d'une épidémie équine, puis il a été étendu à la Corse en 2002.
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