D ES chercheurs japonais ont découvert comment le virus de l'hépatite delta (VHD), un satellite du virus de l'hépatite B qui aggrave souvent la maladie, utilise le mécanisme de transcription de la cellule hôte pour se répliquer. Cela pourrait aider à développer des traitements contre ce virus pathogène.
Le virus de l'hépatite delta (VHD) contient un génome ARN qui code pour une seule protéine, l'Ag de l'hépatite delta (AgHD). De précédentes études ont suggéré que la réplication du VHD fait intervenir l'ARN-polymérase II de l'hôte et requiert la présence de l'AgHD, mais les détails faisaient défaut et le rôle exact de l'AgHD n'était pas bien compris.
Yamaguchi (Tokyo Institute of Technology, Yokohama) et coll. ont maintenant montré que l'AgHD fixe directement l'ARN-polymérase II de l'hôte et stimule la transcription de deux manières :
1) en déplaçant le facteur d'élongation négatif (NELF) lié à l'ARN-polymérase II, ce qui lève l'effet négatif des deux facteurs NELF/DSIF sur l'élongation de la transcription ;
2) en stimulant directement l'élongation de la transcription par l'ARN-polymérase II.
« Cela représente, à notre connaissance, le premier exemple d'une protéine virale qui régule l'élongation en se fixant directement sur l'ARN-polymérase II », observent les chercheurs. « L'interaction entre l'AgHD et l'ARN-polymérase II est cruciale pour la réplication du VHD et pourrait, par conséquent, être utilisée comme une cible thérapeutique contre ce virus pathogène », concluent les chercheurs.
Rappelons que l'infection par le VHD peut survenir de deux manières : coïnfection VHB-VHD ou surinfection d'un sujet porteur chronique du VHB.
Rappelons également que les aspects cliniques de l'hépatite B-delta varient en fonction des régions. « Dans les régions où la prévalence du VHD est élevée dans la population générale, comme l'Italie du Sud ou la Grèce, l'évolution clinique semble peu différente chez les porteurs du VHB seul et chez ceux porteurs du VHB associé au VHD », explique le Dr Claude Eugène dans son ouvrage « les Hépatites virales »*. « En revanche, poursuit-il, aux Etats-Unis ou en Europe du Nord et de l'Ouest, l'hépatite aiguë par coïnfection VHB et VHD a la réputation d'être plus sévère. Des épidémies d'hépatites sévères, voire fulminantes, ont même été décrites chez les toxicomanes. »
« Sciencexpress », 31 mai 2001.
* Collection Consulter/Prescrire, une coédition « le Quotidien » - Masson.
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