DE NOTRE CORRESPONDANTE
ÉTONNANTE aventure que celle de ce jeune bachelier : élève à Dunkerque, au lycée Jean-Bart, Victor Margelidon vient d'être reçu au bac avec une moyenne, exceptionnelle, par le biais des options, de 20,23 : 20 en maths, 20 en histoire-géo, 20 en anglais : Son palmarès est impressionnant. Une petite faiblesse toutefois en français : il ne décroche qu'un 14 sur 20 !
Avec de tels résultats, Victor Margelidon peut aujourd'hui espérer concrétiser son rêve : devenir médecin. Et plus précisément neurochirurgien. «Depuis que j'ai 4ans, je souhaite être médecin, confie-t-il . Comme beaucoup d'enfants, j'avais une petite panoplie de docteur. Le médecin de famille m'appelait en riant “mon cher confrère”.»
Plus tard, Victor Margelidon reçoit en cadeau un microscope, et se passionne pour la dissection de petits animaux capturés dans le jardin de sa grand-mère. La passion de la neurochirurgie viendra plus tard, avec l'étude des sciences naturelles et du système nerveux.
Lorsqu'il décroche son bac avec 20,23 de moyenne, il sait que son rêve n'est plus une utopie : les portes de la faculté de médecine lui sont grandes ouvertes. En juillet, le brillant élève est contacté par les neurochirurgiens de l'hôpital privé Métropole (HPM), à Lille, qui lui font une proposition insolite : pour le conforter dans sa vocation, ils lui ouvrent les portes de leur bloc opératoire, afin de découvrir par lui-même les réalités du métier.
«Nous avons été sensibles à son souhait, confie le Dr Fabrice Snauwaert, président d'HPM. Peu de jeunes ont une vocation aussi précoce.De plus, la neurochirurgie est une spécialité un peu délaissée; cela fait plaisir de voir un jeune vouloir embrasser cette carrière. Nous avons voulu l'accueillir et lui faire découvrir le métier.»
Fin août, Victor a donc passé une journée complète au bloc opératoire, sous la houlette de trois neurochirurgiens. Au programme, une opération au cerveau, suivie de trois interventions de chirurgie rachidienne. Un peu ébranlé, le jeune n'a pas flanché. «On m'avait prévenu que je tomberais peut-être dans les pommes, mais que cela ne remettait pas en cause ma vocation. J'ai trouvé cela impressionnant, mais j'ai tenu le coup.»
Le futur chirurgien s'est montré très surpris par l'environnement technologique du bloc : «Le système de neuronavigation guidé par ordinateur est vraiment impressionnant. C'est précis et très utile pour des interventions sur le cerveau. J'ai réalisé que ce métier nécessitait un grand sang-froid et aussi une extrême précision dans les gestes; on n'a pas le droit à l'erreur.»
Après cette première journée de bloc, Victor se sent conforté dans sa vocation : «C'est comme je l'imaginais, mais en mieux. J'ai touché de près mon rêve.»
Dans quelques jours, le futur chirurgien fera pour la première fois sa rentrée à la faculté de médecine de Lille pour un cursus universitaire de douze à quinze ans . «La longueur des études ne m'impressionne pas. Très vite, j'aurai des stages qui me permettront de pratiquer la médecine», dit-il.
Et puis, le jeune étudiant a maintenant des mentors prêts à l'épauler dans ses études. «Les portes du bloc lui restent toujours ouvertes», assurent les neurochirurgiens qui l'ont accueilli durant une journée.
Dans une spécialité où les vocations se font rares, et où l'on dénombre à peine 370 praticiens dans toute la France, ces médecins ne sont pas prêts à lâcher un aussi bon élément. Avec Victor, c'est un peu leur relève qui est assurée.
En guise d'encouragement, les trois confrères lui ont offert son premier marteau réflexe, gravé à son nom et rangé dans un précieux coffret incrusté. Un objet qui doit le suivre jusqu'à sa retraite, lui ont assuré ses tuteurs. Victor est entre de bonnes mains.
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