«O N est toujours face à une énigme », résume le préfet du Val-de-Marne, Pierre Mirabaux. Contrairement à ce que l'on pouvait espérer, les conclusions du rapport de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS), qui a été effectué à partir d'échantillons prélevés sur l'ancien site Kodak de Vincennes, n'ont pas permis d'éclaircir la survenue des cancers observés chez les enfants du quartier.
Sept cas de cancers suspects ont été recensés, quatre chez des enfants qui ont fréquenté l'école maternelle Franklin-Roosevelt et trois autres chez des enfants qui ont habité à proximité. La semaine dernière, le maire de Vincennes a annoncé la fermeture provisoire de l'école à la rentrée prochaine (« le Quotidien » du 18 juin).
Selon l'INERIS, le sous-sol de l'école maternelle contient « une présence inhabituelle » d'hydrocarbures et des « teneurs significatives » de chloroforme, mais inférieures aux normes. « Ces observations ne sont pas inquiétantes, mais plutôt bizarres, car la présence de chloroforme ou d'hydrocarbures n'explique pas la survenue des cancers observés », indique un des auteurs du rapport, Benoît Hazebrouck, un ingénieur de l'INERIS. L'INERIS qualifie le chloroforme de « facteur de risque déterminant », mais souligne que « l'excès de risque observé est plus de deux ordres de grandeur inférieur à l'excès de risque défini par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement ». L'institut précise que « ce produit n'est pas mentionné dans la liste des produits utilisés sur le site fournie par la société Kodak ». Malgré les teneurs de chloroforme (15 milligrammes par kilogramme de terre) retrouvés dans le sous-sol de l'école, « le risque de cancer liés à la présence de benzène dans l'air ambiant est beaucoup plus élevé », indique Benoît Hazebrouck. « De plus, le chloroforme est une substance cancérogène qui peut provoquer des cancers du foie ou des reins, alors que les enfants de la maternelle Franklin-Roosevelt de Vincennes sont atteints d'autres formes de tumeurs (leucémie et neuroblastomes) », a-t-il ajouté.
L'incompréhension reste donc totale, mais les investigations ne sont pas terminées. Le 9 juillet prochain, le comité scientifique qui travaille sur ce dossier doit définir le cahier des charges des prochaines enquêtes environnementales à effectuer. Pour Henri Pezerat, toxicologue et membre du collectif Franklin-Roosevelt, seules des études en génotoxicité pourraient révéler une éventuelle contamination.
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