Le calendrier d'études scientifiques concernant une concentration de cas de cancers d'enfants à Vincennes, sur l'ancien site industriel Kodak, a suscité la « satisfaction » du collectif de parents et d'habitants « Vigilance Franklin Roosevelt ». Il était présenté lors de la réunion du comité de suivi, la semaine dernière, en présence du préfet du Val-de-Marne.
Il a été tout d'abord fait état de l'avancement des études lancées au cours de cet été dans le cadre du programme adopté lors du comité de suivi du 12 juillet dernier. Ce programme comporte deux volets épidémiologique et environnemental.
L'objectif du volet épidémiologique est d'estimer le risque de cancer pédiatrique parmi les enfants ayant fréquenté l'école Franklin-Roosevelt et ceux résidant dans le périmètre scolaire de cette école. Deux enquêtes se déroulent actuellement « sans difficulté inattendue » et selon le calendrier prévu (les résultats sont attendus pour la fin de février 2000). Pour l'étude réalisée dans l'école, aucun enfant ne doit être perdu de vue : la durée de l'enquête dépendra de la proportion d'enfants perdus de vue pour lesquels des recherches complémentaires seront nécessaires.
Pour le recensement des cas de cancer pédiatrique de Vincennes, les principales difficultés viennent de ce que les cas peuvent être pris en charge dans des services non spécialisés en oncologie pédiatrique et « que ces services sont très nombreux en Ile-de-France ». L'enquête peut également s'alourdir si « des archives s'avèrent inexploitables ».
L'objectif du volet environnemental est d'estimer le risque lié au fait de résider dans le « quartier sud » de Vincennes. Les résultats de l'étude historique complète des activités de Kodak jusqu'à 1986 ainsi que l'étude historique du site depuis 1986 sont attendus pour la fin du mois. Les résultats de l'étude hydrogéologique complète sont attendus pour le début d'octobre. D'autres études complémentaires seront analysées à partir de la fin du mois d'octobre par le comité scientifique. « Le comité scientifique pourra alors élaborer des recommandations détaillées pour l'étude environnementale du site, basées sur les résultats des études concernant l'historique, l'hydrogéologie, le bâti, les autres sources, les substances et les zones témoins. » Ces recommandations permettront ensuite l'élaboration d'un protocole final, « complet et cohérent, permettant d'étudier les milieux susceptibles d'avoir été impactés par les activités industrielles passées, l'environnement de la population du site et des zones témoins ».
Pas de nouveau cas
Concernant l'examen des résultats des dernières analyses réalisées sur le site (deux crèches et une école), le préfet du Val-de-Marne Pierre Mirabaud a rappelé qu'aucune « pollution spécifique au site » n'a été relevé. « Par ailleurs, l'air intérieur est de qualité médiocre, comme dans d'autres établissements », a-t-il ajouté. Aucun nouveau cas de cancers pédiatriques n'a été découvert depuis l'annonce cette année de la survenue de cinq cas de 1995 à 2001, a précisé le préfet.
Par ailleurs, le comité scientifique, qui s'est dit avoir « bien conscience que les délais nécessaires à la mise en place de l'étude environnementale sont longs par rapport aux attentes de la population », a proposé de réaliser un certain nombre de prélèvements environnementaux avant le démarrage du programme complet d'investigation « dans l'objectif de détecter des expositions chimiques dont les niveaux justifieraient que des mesures de prévention rapides soient prises par les autorités administratives ». La liste de ces mesures sera définie en concertation avec le comité Vigilance Franklin.
Bruno Bonnel, responsable de la communication du collectif, s'est dit satisfait « de l'avancement du calendrier, ainsi que d'avoir obtenu que soient effectués des prélèvements dans les sols, rapidement, en octobre, dans la proche couronne de l'ancien site industriel, en dehors de la zone scolaire, comme le demandait le toxicologue Henri Pezerat. »
Henri Pezerat, ancien toxicologue du CNRS et membre du collectif, avait démissionné du comité scientifique, animé par Philippe Quesnel de l'Institut de veille sanitaire (le « Quotidien » du 12 septembre). « Les critiques de Henri Pezerat ont permis des prises de conscience et un accord entre les comités scientifique et de suivi », ont estimé les militants du collectif Vigilance.
Le comité scientifique (INVS) se réunira le 16 novembre et le comité de suivi (préfecture) le 22 novembre.
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