En Europe, la situation de l'infection par le VIH est très hétérogène. Comme l'indique l'Institut national de veille sanitaire (InVS) dans un rapport à paraître au début de décembre et consacré à la « surveillance du VIH/SIDA en Europe », à l'ouest, le VIH est devenu endémique, tandis que « plusieurs pays de l'ex-URSS sont actuellement confrontés à des situations épidémiques explosives où la propagation du VIH est largement associée à l'injection de drogues ».
Depuis hier, les responsables de la surveillance du VIH/SIDA des 51 pays de la région Europe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), réunis pour deux jours à l'initiative de l'InVS pour le colloque « EuroHIV : surveillance du VIH/SIDA en Europe »*, décrivent des situations très diverses d'une région à l'autre.
En Europe de l'Ouest, même si les personnes infectées lors d'un rapport hétérosexuel constituent une proportion croissante des nouvelles contaminations par le VIH, les homosexuels et les utilisateurs de drogues injectables (UDI) demeurent les populations à plus haut risque. Dans cette même zone, la baisse du nombre annuel de cas de SIDA se poursuit, mais à un rythme plus lent. En revanche, le nombre de nouveaux diagnostics d'infection par le VIH ne diminue pas (6 cas pour cent mille habitants pour l'ensemble des pays où la déclaration de la séropositivité a été mise en place).
Drogues injectables
Les choses en vont autrement dans les pays de l'ex-Union soviétique confrontés à une situation explosive. Là-bas, l'augmentation des contaminations est liée en priorité à l'utilisation de drogues injectables. Selon l'InVS, l'épidémie de VIH s'est développée parallèlement à l'ouverture du trafic d'héroïne d'Afghanistan vers l'Europe à travers les républiques d'Asie centrale dans les années quatre-vingt-dix. Les premiers foyers épidémiques sont apparus en 1996 chez des UDI en Ukraine, dans l'enclave russe de Kaliningrad et dans le nord du Caucase. Dans la Fédération de Russie, par exemple, 59 380 nouveaux diagnostics VIH (40 pour cent mille habitants) ont été déclarés en 2000, contre 20 150 en 1999. A noter des augmentations très importantes observées dans les pays baltes, notamment en Estonie (28 pour cent mille habitants en 2000, soit 33 fois le taux déclaré en 1999). Ces nouveaux diagnostics concernent en majorité les utilisateurs de drogues (75 %), des hommes (77 %) et des moins de 30 ans (84 %).
En Europe centrale, l'épidémie reste peu active, avec un taux de nouveaux diagnostics de 0,8 pour cent mille en 2000.
Le colloque se déroule à l'hôtel Atria Le Charenton, 5, rue des Marseillais, 94227 Charenton-le-Pont.
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