O N a constaté que la quantité de graisse périviscérale est corrélée au déficit en hormone de croissance (GH). Des études sont actuellement menées pour déterminer l'intérêt d'un traitement par la GH chez ces patients.
Le Dr Steven Grinspoon (Massachusetts General Hospital) a présenté une étude comparative pharmacologique de la GH chez des sujets séropositifs atteints de lipodystrophie par rapport à des patients sans lipodystrophie et un groupe sain témoin. Cette étude montre que, lorsqu'il existe une lipodystrophie, la sécrétion basale de GH est diminuée, ainsi que la hauteur du pic plasmatique, tandis que la « pulsatilité » de la sécrétion de GH est conservée.
Le facteur prédictif le plus fiable pour suspecter cette réduction de GH est la quantité de masse grasse périviscérale. Plus cette masse est élevée, plus on risque de mettre en évidence une insuffisance de GH.
Des travaux sont en cours pour déterminer plus précisément la signification de cette anomalie biologique et préciser s'il est utile de la compenser par des injections de GH.
Des doses quotidiennes de 4 mg ou 6 mg
Le Dr Donald P. Kotler (St. Luke's Roosevelt Hospital Center, New York) a étudié les effets de l'administration de GH recombinante humaine chez des patients séropositifs ayant une lipodystrophie. Le protocole mené sur 30 patients utilisait des doses quotidiennes de 4 mg ou 6 mg de GH (Serostim, Serono) pendant plusieurs semaines.
Les effets de ce traitement ont été évalués sur la masse grasse périviscérale et sur les anomalies métaboliques associées au syndrome lipodystrophique.
Avec 6 mg quotidiens, on constate une diminution significative de la masse grasse périviscérale et une bonne correction des désordres métaboliques. Avec 4 mg/j, l'amélioration est moindre.
Mais les effets indésirables du traitement sont dose-dépendants ; il s'agit notamment de douleurs musculaires, d'oedèmes des extrémités, de céphalées, du déclenchement d'un diabète ou de l'apparition, dans trois cas, d'un cancer.
Actuellement, des études sont en cours pour déterminer la dose minimale efficace (3 mg, 2 mg/j) qui pourrait traiter le syndrome lipodystrophique et les troubles métaboliques associés au prix d'un minimum d'effets secondaires.
Symposium Serono, 4th International Conference on Nutrition and Lipodystrophy in HIV Infection, Cannes.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature